Is it love ? Daryl - Seule reste la plume

Partie 5 - Mise à plat

- WOW MAIS T'ES PAS BIEN ???

Evy attrapa des serviettes en papier d'un mouvement brutal et essuya son décolleté trempé. Elle jeta ensuite un regard noir à Tristàn, qui était toujours en train de s'étouffer avec sa gorgée de bière. Lorsque le jeune homme put respirer de nouveau, elle ne put s'empêcher de lui lancer :

- Merci bien pour le rafraichissement... Franchement t'abuse Tristàn ! Je suis trempée !

Le principal intéressé toussota encore un peu avant de pouvoir aligner une phrase :

- Non mais t'as vu un peu ce que tu me balance aussi ?

- Quoi ? Mais c'est vrai regarde : je dégouline littéralement de bière !

- Evy... Dit-il en fronçant les sourcils. Je m'en fout de ça !

- PARDON ?

- Non mais le prend pas mal... Tu m'annonces que ton client du moment vient de commettre un crime ! Tu voudrais que je réagisse comment sérieux ?

- Wow mais c'est pas ce que je voulais dire Tristàn. J'ai dit qu'il y avait une possibilité pour qu'il soit impliqué dans le meurtre qu'on nous rabâche depuis trois jours aux infos. Mais j'ai aucune certitude !

- Certitude ou pas, c'est un crime ! Et contre un flic en plus ! Tu t'en rend compte au moins ?

- Tout de suite les grands mots... Soupira-t-elle.

- Madre de Dios ! éructa le brun. Pourquoi j'ai l'impression que tu captes pas cette putain de situation ?

- Eh oh c'est bon on se calme Tristàn ! Je suis honnête avec toi, je te raconte tout, et voilà comment tu réagis ! C'est des suppositions. Tu comprends ça ? Su-ppo-si-tions ! Articula-t-elle.

Son ami fronça les sourcils.

- Dis-moi tu m'fais quoi là Evy ? T'as toujours été la plus méfiante de nous deux ! Tout le temps à prendre je ne sais combien de précautions, à faire des recherches sur chaque personne qui t'adressait la parole...

- C'est faux ! S'insurgea-t-elle. Je l'ai pas fait avec Lisa !

- On s'en fout tu comprends l'idée !

Le brun s'empara alors de la photo qui traînait sur la table et lui brandit sous le nez.

Evy laissa son regard parcourir le cliché, comme si elle ne l'avait pas déjà assez fait ces derniers jours. La scène de dispute qui se déroulait à l'arrière plan apparaissait désormais très distinctement aux yeux de la jeune femme. Elle s'attarda sur la victime - un homme au visage ovale d'une quarantaine d'année, avec des cheveux noirs commençant à tirer sur le gris. Son regard dériva ensuite sur son client. Elle parvenait à distinguer la colère froide d'Ortega figée sur le cliché. Manifestement, Monsieur n'avait pas été ravi de s'être fait gauler dans son petit trafique. Reste à savoir s'il avait été capable de s'en prendre au flic après ça...

Evy arracha soudain la photo des mains de Tristàn pour la plaquer brutalement sur la table.

- A part cette photo, on a aucune preuve ! Déclara-t-elle. Tu peux pas accuser quelqu'un de meurtre avec si peu !

- Quand bien même ! C'est pas la question, le côté legislatif à la limite j'en ai rien à battre ! Tout ce qui m'importe, c'est ta sécurité. Tu vois pas que ton affaire commence à être tendue là ? Même si Ortega est pas responsable du meurtre, il reste impliqué dans le trafic d'armes et tout le tralala qui va avec. Je le sens pas ce mec ! Je vais te dire ce que je pense Evy : il pourrait faire parti d'un gang.

La jeune femme leva ses yeux sombres vers son ami pour l'analyser. Le visage de Tristàn affichait une inquiétude profonde et sincère. Du genre de celle que l'on retrouve entre deux individus qui partagent non seulement une amitié, mais aussi une histoire.