Partie 8 - Jugement

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13h20. Le procès était imminent. Evy s'engouffra dans la salle où un léger brouhaha raisonnait. Le public était déjà présent.  Elle remonta la pièce le long des bancs en bois, Ortega sur ses talons. Elle salua d'un signe de tête les regards qui se braquaient déjà sur eux. C'était une conséquence inévitable des procès qui avaient lieux dans des tribunaux correctionnels, ouverts au grand public.

Elle atteignit rapidement l'avant de la salle d'audience. Des bureaux en bois avaient été disposés en forme de U, certains plus hauts que d'autres, selon une disposition hiérarchique. La jeune avocate repéra rapidement celui de l'Huissier. Elle allait s'y rendre lorsqu'elle se rendit compte que son client la suivait toujours.

- Vous pouvez aller vous installer, lança-t-elle. Je vais régler les dernier détails.

Ortega obtempéra.

Après avoir signalé son arrivée à l'Huissier, elle le rejoignit au fond de la salle. Vu l'expression qu'il affichait, il semblait agacé.

- Le procès aurait déjà dû commencer ! S'exclama-t-il.

- Il ne commencera pas tant que le Tribunal et la Procureure ne sont pas encore arrivés. Et je vous rappelle que vous ne serez pas le seul prévenu à être jugé à ce procès !

En effet, plusieurs personnes allaient être jugées pendant les heures à venir. Ortega soupira mais ne prit pas la peine de répondre. Si c'était pour se plaindre, c'était pas plus mal.

Trois hommes s'engouffrèrent soudain dans la salle. Aussitôt, tout le monde se leva.

- Voici le Président du Tribunal et ses deux assesseurs. Chuchota Evy à l'adresse de son client.

Les trois juges en robe noir remontèrent la salle. Ils gravirent les quelques marches pour s'installer sur le plus haut bureau, au centre de la salle. Ils échangèrent ensuite à voix basse pendant plusieurs minutes. Désormais, seul le bureau à la droite des juges était encore inoccupé. Celui de la Procureure. Evy consulta sa montre. Ortega avait raison : le procès avait du retard.

Enfin, une femme d'une cinquantaine d'années fit son arrivée. Les sourcils froncés, l'expression qu'elle dégageait était imperturbable, presque hautaine. Elle ignora avec dédain les regards curieux qui lui étaient adressés et remonta la salle d'un pas assuré. Elle salua rapidement les juges et prit place à la droite du Tribunal. Evy se pencha vers son client mais celui-ci la prit de vitesse :

- Vous inquiétez pas, je crois avoir saisi qui c'était.

Evy acquiesça avant de reporter son regard sur la Procureure, en train de s'installer. Elle semblait de mauvaise humeur.

Super, ça promet...

Soudain, le Président du Tribunal prit la parole :

- La première audience est ouverte. Lança-t-il d'une voix puissante.

Deux audiences s'enchaînèrent avant qu'Ortega ne soit appelé à la barre. Enfin, le moment fatidique arriva.

- Monsieur Ortega, commença le Président, vous êtes accusé d'établir un transport d'armes à feu, indépendamment des règlementations imposées par l'État et sans autorisation administrative. Ces armes ont été trouvées dans votre voiture. Qu'avez-vous à dire au sujet de ce véhicule et des armes qu'il transportait ?

- Que voulez-vous entendre précisément ? Questionna Ortega.

- Tout ce que vous voulez.

- Dans ce cas... Je peux vous dire qu'il s'agit d'une magnifique Porsche Cayenne. Elle est vêtue d'une élégante robe noire métallisée. Ah ! Et la demoiselle peut monter de 0 à 100 kilomètres/heure en moins de 6 secondes. Détail non négligeable.

Is it love ? Daryl - Seule reste la plumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant