Chapitre 9

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Verre sur verre et pas de danse sur pas de danse, la soirée continue de plus belle. Comme on retrouve de bons vieux amis après une semaine d'absence, ces garçons m'accueillent si bien que je ne me sens pas mal à l'aise.

Je pose mon verre de vodka-pomme sur la table au même moment où Sneazzy me prend la main pour me faire tourner sur moi-même. Il m'entraîne une fois de plus sur la "piste de danse". Je ris aux éclats quand je vois les garçons faire les cons au milieu de l'appartement. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas été aussi bien. Quand je finis par m'écarter du petit groupe Mo me suit et nous nous jetons sur le canapé. Mon ami sort son portable de sa poche et réponds à un message puis se tourne vers moi :

- Je crois que je vais aller retrouver la fille dont je t'ai parlé, elle veut me voir.

- Alors fonce!

- T'es sûre que ça ne te dérange pas ?

Je secoue la tête négativement et il me fait un bisou sur le front puis part.

J'attrape mon paquet de clopes et m'échappe sur le balcon. Je ne crois toujours pas au fait que je leur ai dis. Jamais je n'avais pu le formuler avant. Mais je l'ai fait. Je n'arrive pas à y croire. Je souffle un bon coup et un poids se retire de mes épaules. J'ai réussis cette étape, c'est déjà énorme.

J'allume la cigarette et ferme les yeux. Je sais que maman serait fière de moi aujourd'hui.

J'entends la porte qui donne sur le balcon s'ouvrir et Ken se pose à côté de moi.

- J'suis con.

- Pour une fois que je suis d'accord avec ce que tu dis!

Il rit un peu et baisse son regard vers mon bras puis continue :

- Tes nausées en voiture c'était à cause de l'accident et j'ai parlé trop vite sur toi..

- Tu insinues que t'es désolé ?

Il grimace.

- Ouais un peu ouais.

J'acquiesce. Ça me suffit. Il s'apprête à partir mais je le retiens :

- Je l'avais jamais dit à personne tu sais.

Il revient vers moi et s'appuie de nouveau sur la rambarde.

- Ça a dû être compliqué ces derniers mois pour toi.

J'acquiesce :

- J'ai été un mois dans le coma, quand je me suis réveillé mes parents été morts et je me sentais terriblement seule, j'ai rejeté tout le monde autour de moi.

Il pose sa main sur mon épaule et ne rajoute rien. Que pourrait il dire ? Après tout lui et moi ne nous connaissons pas vraiment. Il est juste là au bon moment et il le sait.

- Aller viens on va boire un verre.

Je souris et jette mon mégot dans le cendrier. Doum's nous rejoint et me prépare un verre bien dosé. Je grimace en le buvant et emmène Doum's avec moi au milieu de l'appartement pour danser. D'autres mecs sont là à draguer des filles et moi je suis là à me taper la plus grosse honte de ma vie. C'est bizarre l'alcool parfois : tu te rends compte que ce que tu fais est bizarre et con mais tu continues parce que t'aimes et que ça te fais rire.

Quand ma tête commence à tourner je m'appuie sur le canapé puis file jusqu'aux toilettes. Jamais de ma vie je n'ai été mal au point de vomir à cause de l'alcool et me voilà que ça arrive dans une soirée où tout le monde est torché et dont la plupart des invités sont des inconnus pour moi.

Je vomis mon repas et probablement tout ce que j'ai dû boire ce soir. Ça fait mal et on ne peut pas dire que c'est très charmant tout ça. Doucement une main se place sur mon épaule et une autre attrape mes cheveux.

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