Comète

Chapitre 22

Je plisse le nez quand un courant d'air vient à ma rencontre. J'ouvre doucement les yeux et souris en voyant le visage de Ken tout proche du mien. Sa main est entrelacée à la mienne et son autre bras agrippe ma taille. Comme ça il paraît tellement paisible que ça en donne une dimension étrange. Je reste un moment à détailler son visage par peur de le réveiller au moindre mouvement, il a l'air tellement fatigué... Je ferme précipitamment les yeux lorsque je vois les siens s'ouvrirent et il rit doucement d'un rire rauque.

- Tu m'observais là.

- Je dors Ken.

- Mais oui...

- Oui oui.

Je sens son corps se rapprocher du mien et j'ouvre les yeux.

- T'es sûre de ça Eli?

Un sourire narquois regagne ses lèvres sur lesquelles je m'attarde un certains temps avant que mes yeux regagnent les siens. Lorsque je remarque que les siens détaillent millimètre par millimètre mes lèvres je rougis et lui souris.

Une seconde de plus et Ken se jette sur mes lèvres, c'est une sensation que je connais que trop et qui je dois le dire me plaît beaucoup plus que je ne veux l'admettre.

Je mordille doucement ses lèvres et soupire quand ses lèvres gagnent peu à peu mon cou. Je reprends alors le dessus et bascule pour me retrouver au-dessus de lui. Il se redresse et je me retrouve sur ses genoux à dévorer ses lèvres.

Quand enfin nos bouches se séparent je peine à remplir à nouveau mes poumons d'air. Ken et moi nous regardons et rions. Qu'est-ce qu'on est encore en train de faire? Sachant que c'est encore quelques choses que je vais regretter je me lève et vais voir l'état de mon visage dans le miroir de la salle de bain.

Je soupire en voyant tout le mascara qui a coulé sous mes yeux et essaie d'effacer les dégâts.

- T'es belle Eli.

Je me retourne vers Ken et sens le rouge monter à mes joues. Ken se tient sur le pas de la porte de la salle de bain et m'observe.

- Merci.

Je souris doucement et relève mes cheveux en un chignon.

- Je ferai ptet mieux de rentrer chez moi, je dois avancer dans mon projet final. Je dois le rendre dans un mois.

Il hoche la tête et me regarde faire. Je mets mes talons et attrape mon sac.

Je m'arrête quand je m'apprête à franchir la porte d'entrée et me retourne vers lui.

- Viens avec moi si tu veux, peut être que ça nous boostera de travailler à deux.

Un petit sourire apparaît sur ses lèvres et je comprends alors que j'ai dis ce qu'il voulait entendre, il ne voulait pas être seul et je dois dire que moi non plus.

Il attrape sa veste, son carnet dans lequel il écrit ses morceaux et ses clés de voiture et on embarque pour aller chez moi.

Arrivés chez moi je nous prépare du café et nous asseyons à table où je continue des croquis et lui essaie de trouver l'inspiration. Je dois dire qu'il est beau quand il réfléchit comme ça et que ses sourcils se froncent.

Nous restons là un long moment avant que mon ventre commence à crier famine et je soupire quand je vois qu'il est déjà 14h. Je nous fait des pâtes et nous mangeons devant un épisode de Game of Thrones avant que l'on aille travailler à nouveau. Cette fois je vais coudre à la machine et Ken reste dans le salon pour écrire.

 Je surfile, puis couds puis brode jusqu'à ce que ma machine se mette à bloquer. Je regarde de plus près et essaie de recoudre mais rien n'y fait le tissu se bloque dans la machine et je commence à râler. Quand mon aiguille casse durant un énième essai je sursaute et essaie de retirer mon tissu de là. Tout ça parce qu'une aiguille se bloque roh...

Je fais de mon mieux pour retirer le tissu en pleurnichant et quand j'y arrive enfin je remarque que le fait que la machine ait aspiré mon tissu lui a fait un énorme trou pile à un endroit où je ne peux rien réparer.

Un petit incident, mais une chose en trop qui fit déborder le vase et mes larmes sur mes joues. J'amène mes mains à mon visage et crie de frustration. Je vais devoir tout recommencer.

- Betty?

Je ferme les yeux et pose ma tête sur ma machine à coudre tout en continuant à pleurer.

- Hé Betty pleure pas ça va aller.

- Tu comprends pas Ken, je vais devoir tout recommencer y a un trou dans le tissu!

Il pince les lèvres et s'abaisse à mon niveau pour m'entraîner dans ses bras.

- Je vais pas y arriver.

- Mais si bien sûr que si Eli! Tu es intelligente et putain qu'est-ce que tu es courageuse.

Il attrape mon visage en coupe.

- Écoute moi ; tu es capable de tout Betty.

- Betty?

Il hausse les épaules.

- Ça m'est venu naturellement, j'aime bien.

Je souris, attendris et je regagne ses lèvres. Juste le temps d'une seconde pour me consoler et décompresser mais lorsque nos lèvres se rencontrent un frisson traverse toute mon échine et j'en demande bien plus.

Nos regards se croisent et à cet instant on sait ; aucun de nous mettra fin à cet échange là, c'est plus fort que nous.

Nous nous levons d'une traite et mon corps se cale contre le mur pendant que ses lèvres regagnent mon cou. Très vite je glisse mes mains sous son t-shirt et lui ôte.

Ses mains glissent jusqu'à mes fesses et exercent une pression sous mes cuisses pour que j'enroule mes jambes autour de sa taille. Très vite, nos corps ne font plus qu'un et mes pensées perdent toute cohérence.

Ken marche vers le lit et me dépose délicatement sur le lit. Il retire le pull que j'avais enfilé à peine une heure auparavant et ses mains passent sous ma robe pour venir caresser du bout des doigts mon dos. Je frissonne, le contact de sa peau contre la mienne est irrésistible.

Ma robe gagne son t-shirt sur le sol et un soupire d'excitation franchit mes lèvres. Les lèvres de Ken regagne mon cou et descendent progressivement jusqu'à mon ventre qu'il suçote doucement. Doucement et en ne quittant pas mes yeux il me retire mes sous-vêtements blancs en dentelle qui regagnent vite le reste de nos vêtements.

Nos positions s'échangent, tout va très vite. La passion parle en nous, plus question d'amitié, c'est lui et moi et plus rien autour ne semble exister. Nous nous retrouvons totalement nu sous le regard inquisiteur de l'autre. Ses mains parcourent chaque partie de mon corps et je gémis doucement quand elles viennent à gagner mon entre-jambe.

Nous passons vite aux choses sérieuses et pour la première fois de ma vie je m'abandonne complètement. Il entre en moi doucement, comme s'il voulait préserver le lien instauré entre nous. Ma tête bascule en arrière et ses lèvres suçote mon cou à m'en faire devenir folle.

J'agrippe ses cheveux, son dos, tout ce qui peut encore me retenir en ce monde. Le rythme s'intensifie et je gémis de plus belle. Nos lèvres se rejoignent comme une dernière étreinte, comme si c'était la dernière fois et je viens déposer de doux baiser contre son cou. Je le mordille, le suçote jusqu' à ce que nous atteignons l'orgasme.

Mes yeux s'ouvrent en grand et mon corps tremble contre le sien. Mes muscles se détendent et je soupire. Ken se met à côté de moi et je m'immisce dans ses bras.

Je l'embrasse du bout des lèvres et passe ma main dans ses cheveux.

Ses yeux me scrutent et je lui souris tendrement.

Non, détrompez-vous, je ne suis pas amoureuse de lui. Mais il y a un lien entre nous qui est si fort que je ne le comprends pas.

Mon portable sonne, une fois puis deux, et le sien aussi mais rien au monde ne pourrait nous séparer à cet instant. C'est notre moment de pause. Nous travaillons tout le temps alors ce moment est comme un oasis en plein désert. Un moment indispensable pour nous garder la tête hors de l'eau, de quoi nous vider la tête un petit temps.

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- A