C'est alors que me vient une idée, assez folle je l'avoue, mais qui ne tente rien n'a rien, comme on dit.
Ma cage était toujours sans cadenas. Je vois qu'il y a sur une table une sorte de petite statuette en pierre. Il ne me faut pas plus de temps pour réfléchir.
En une seconde, je la brandis et l'écrase violemment sur la tête de Wendy. J'émets un petit cri, je l'ai fait. Le choc est tel qu'elle n'a pas le temps de crier et elle s'écrase sur le sol. Je le retiens de justesse pour faire le moins de bruit possible. Ça me fait vraiment mal d'avoir fait ça, Wendy aurait presque pu être ma mère. Je l'aimais tellement. Mais dans cette situation, je suis prête à tout pour m'enfuir. Reste à savoir où je vais mettre le corps de Wendy. Je repère un placard qui était vide quand j'ai fouillé toute à l'heure, je tire le corps de Wendy à l'intérieur, je lui dis ces quelques mots :
Nous avions ensemble fait tant de choses.
Et voilà que maintenant vous êtes plus là.
Nous avons partagé les soucis et les travaux quotidiens.
Avec vous, j'ai partagé tant de projets et tant d'espoirs.
Il y a tant de choses encore que nous aurions voulu faire ensemble.
Mais cela semble s'arrêter aujourd'hui.
Je me souviendrais de vous, je continurais de travailler à tout ce que vous attendez, à tout ce que vous espérez. Je suis désolée.Et je referme doucement la porte.
Il y a du sang partout sur le sol. Pas grave, je n'ai pas le temps de nettoyer. Je prends alors le trousseau de clés qu'elle avait et je m'apprête à sortir. Il n'y a personne dans la salle d'svt, super ! Je referme la porte à clés, et traverse la salle. J'espère vraiment qu'il n'y a personne dans le couloir, sinon je suis foutue. Je marche à pas de velours le planché, qui ont évidemment grincés, et j'arrive dans le hall. Je vérifie alors qu'il n'y a personne et fonce vers la porte. Elle est fermée !
Putain. Je réfléchis un instant. Mais oui ! Le trousseau de Wendy ! Je le sors et teste presque toutes les clés. Miracle, elle finit par rentrer et je sors en hâte du collège. Cette tentative de fuite est beaucoup trop simple, il y a quelque chose qui cloche.
Bref, je n'ai pas le temps de penser à quoi que ce soit, je fonce ! Je m'élance alors dans l'immense terrain situé devant le collège pour rejoindre ma maison.
Nathan:
J'observe le paysage défiler. Je n'ai qu'une hâte, allé me coucher et dormir. Cette journée a été particulièrement longue et éprouvante. J'ai fait un nombre incalculable d'aller-retour au collège entre la salle et le sous-sol, et après avoir passé deux bonnes heures dans la rue avec Joe à capturer des enfants, je dois connaître le chemin par cœur désormais.
J'ai consacré une partie de mon temps à chercher des nouvelles personnes pour nos expériences, aujourd'hui j'ai attrapé Enzo & Lilou, les deux nouveaux. La tâche à été plus simple avec le garçon qu'avec la fille. Elle a l'air d'être une rebelle et ne va pas se laisser apprivoiser facilement. Il va falloir que je lui montre qui commande. Le garçon, quant à lui, n'a rien dit du voyage. Il se contente de regarder dans le vide.
Il parle pour la première fois lorsque nous pénétrons dans l'enceinte du collège et quand nous commençons à rouler sur la cour devant.
- C'est qui là-bas ?
Je tourne la tête et vois une silhouette se diriger vers la forêt. Je mets une seconde à comprendre : Maëva est en train de s'enfuir. J'ordonne à Joe :
- Fonce sur elle !
Il accélère comme un fou et à un moment je lui crie de s'arrêter. Je descends en hâte de la voiture et cours vers elle alors qu'elle commence à s'enfoncer de la forêt.
Maëva :
Putain ! J'entends des pneus de voiture grincer. Je me retourne une demi-seconde, c'est Nathan. Il descend de la voiture conduite par Joe. Je m'engouffre dans la forêt et continue de courir. Je saute par-dessus les buissons, marche dans la boue mais qu'importe. Je cours comme ça pendant au moins trois minutes quand deux mains m'agrippent par la taille et me font m'écrouler sur le sol. Merde. Il m'a eue.
- Tu vas me le payer.
- Aïe !
Il me fait mal. Il me tient par le bras en enfonçant ses ongles dans ma peau. Je me débats de toutes mes forces mais je dois me rendre à l'évidence : il est bien plus fort que moi.
- Lâchez-moi !
Mes efforts ne servent à rien, Nathan réussit à me mettre debout et il me tire jusqu'à la porte d'entrée. Il me reconduit au Labo d'svt, je manque de m'étouffer en découvrant l'endroit avec pleins de sang. Je commence à sortir toutes les excuses qui me passent par la tête.
- Ne m'enfermez pas, s'il vous plait ! Cela ne se reproduira plus jamais, je vous le promets !
- Il fallait réfléchir avant, ma jolie !
Il me pousse et m'enferme dans ma cage.
- Attendez, s'il vous plaît. Dis-je d'une toute petite voix.
Je regrette tellement d'avoir fait ça, je vais devoir en assumer les conséquences maintenant. Puis il s'en va, sans même me regarder. Je me retrouve donc seule avec moi-même et avec Wendy toujours dans le placard, affamée et assoiffée. Mes nerfs lâchent et je pleure pour la cinquantième fois de la journée. C'est trop. Je suis dépassé par les événements, je ne comprends plus rien, RIEN. Jamais je n'aurais imaginé me faire kidnapper et encore moins finir dans une cage au collège. Moi, une adolescente normale à la base, qui s'amuse avec ses amis puis pars pour les rejoindre et voit sa vie basculer.
Pour la dixième fois j'observe ce Labo, il est insalubre. Des toiles d'araignée arborent les murs et il n'y a aucune fenêtre. Mon ventre gargouille toutes les trente secondes. Je ne rêve que d'une chose, qu'on me ramène un lit pour qui je puisse dormir, un lit bien moelleux. Il faut vraiment que j'arrête de rêver. Je mets mes genoux contre moi et dors, il n'y a que cela à faire.
Le lendemain, je suis réveillé par des bruits sourds, de pas, que j'entends au loin. On vient me chercher. C'est Nathan qui, vêtu tout de noir, entre dans le Labo.
- Bonjour. Bien dormi ?
Je le fixe d'un regard assassin.
- Vous êtes un monstre
- Oh, tu n'as encore rien vu.
Son ton est serein et beaucoup trop calme, cela me glace le sang. Il s'appuie contre les barreaux.
***********
Pour moi, c'était hyper dur d'écrire un passage où Wendy meurt (ou pas) 😅
Bref, pas très convaincue mais ça faisait longtemps que je n'avais pas publiée.
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La cage de la patiente 37
AdventureUne disparue, surnommée Maëlle O'Connell. Elle avais été porté disparue depuis 8ans, quand elle avais 7ans elle n'est pas rentrée de chez elle et depuis tout le monde l'a croyais morte, une tombe avais été creusé à son nom. Un deuil avait dû être fa...