La cage de la patiente 37

Chapitre 22- La bibliothèque

- Puis-je parler à Joe ?

Elle paraît hésitante mais elle accepte.

- Suivez-moi.

C'est plutôt intimidant mais je respire un bon coup. Il faut que je donne l'impression d'être sûre de moi. Elle entrebâille la porte.

- Joe, c'est la petite qui souhaite vous parler. La 39.

Mes yeux s'écarquillent, je suis totalement réduite à l'état d'objet, je ne suis plus Maëva mais la numéro 39.

- Faites-la entrer.

Elle s'écarte de la porte et s'en va tandis que je pénètre dans la pièce. J'avance à des pas de loup et ma respiration s'arrête le temps d'une microseconde.

- Entre, n'aie pas peur.

Je le repère au son de sa voix, il était assis derrière l'ordinateur de son bureau dans l'ombre. J'ai très envie de mal m'exprimer, de lui crier dessus. Crier sur cet homme qui a gâché ma vie. Mais je dois être stratégique, je dois lui faire croire que je suis totalement sans défense. Je demande :

- Je...je voulais vous demander si vous... pourriez me prêter des livres ?

Il sourit.

- Et pourquoi ?

Cela semble pourtant évident.

- Parce que j'aime lire, et je dois avouer que je m'ennuie à mourir dans ma cage.

- Je comprends, mais qui te dit que j'en ai ?

- Je ne sais pas, vous êtes prof, et quand j'étais votre élève, vous aviez toujours un bouquin sous la main.

- Hum, tu parais bien sûre de toi.

- Ai-je raison ?

- En effet, j'ai une bibliothèque. Je pourrais te la montrer mais... pourquoi te ferais-je cette faveur ?

Il marque une pause et avance un peu dans ma direction.

- Tu as déjà essayais de t'enfuir, et tu as tué Wendy.

Je m'apprête à ouvrir la bouche pour riposter mais il ne m'en laisse pas l'occasion.

- Mais on peut s'arranger, je crois. J'ai jamais voulu te faire du mal, sache-le.

Il continue :

- Demain, il n'y a personne au collège sauf moi, je t'emmènerai dans la bibliothèque.

- Merci beaucoup !

- En revanche, tu dois me promettre de ne pas en parler, je n'ai pas le droit.

- Oui, bien sûr.

Avant de m'en aller, je demande timidement :

- Monsieur, pourquoi vous êtes gentil ?

- J'ai confiance en toi.

- Moi aussi j'ai confiance en vous.

Je m'éclipse rapidement, mais avant de refermer la porte j'entends :

- Maëva ?

- Oui ?

- Ne me déçois plus jamais, je ne veux pas te punir encore une fois.

Je déglutis et referme la porte. Joe est incompréhensible. Il est si froid, terrifiant, et mystérieux, mais il me permet tout de même d'explorer sa bibliothèque. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne me fait plus peur. Demain, un tas d'informations vont être sous mon nez. J'ai besoin de savoir. Savoir comment je vais pouvoir sortir d'ici.

Nathan nous a fait savoir que, nous aurions un temps libre avant nos examens. Je compte bien discuter avec Enzo.

-Bon, commencé-je. Je propose un jeu. Chacun à notre tour, on donne une info sur nous et on enchaîne comme ça jusqu'à ce que ça nous soûle. Ok ?

- ça me va.

-Super. Je commence : J'avais une amie qui été avec moi, ici, elle s'appelait Maëlle sa fessais très longtemps qu'elle était ici.

- Elle est où ?

- Je l'ai retrouvé morte, dans le placard derrière ma cage...

Nous parlons encore pendant au moins trente minutes. Cet instant s'achève brusquement quand Nathan et Virginie viennent nous chercher. C'est l'heure des examens. Ils appuient sur le boutons rouge, et descendons dans le sous sol.