La cage de la patiente 37

Chapitre 19, Sommes-nous Insignifiants ?

Ses larmes étaient empoisonnées. Ses yeux la brûlais de manière insoutenable, mais elle se forçait à les garder ouverts. Il le fallait. Elle ne voulait pas se réfugier dans l'obscurité qui l'envahissait chaque fois que ses paupières étaient closes.

Affronter la réalité en face, c'étais cela qu'elle essayait de faire, tant bien que mal. Elle puisait dans les dernières ressources qu'elle possédait. Mais ce n'était pas suffisant, en tout cas, plus maintenant.

« Mais merde, est-ce que je vais réussir à surmonter ça ? »

« Que sera ma vie, désormais ? »

Elle avait l'impression d'avoir tout perdu. Perdu tout ce qu'elle avait, tout ce qu'il la constituait. Ce qui la rendait meilleure.

L'air qu'elle respirait n'étais plus le même. Son regard avait changé. Sa bouche, qui était légèrement ouverte, laissait s'échapper quelque sanglot, de temps à autre.

Cela faisait plus de deux jours qu'elle était là, assis contre la grille de sa cage, à pleurer.

PDV MAËVA:

Mes yeux sont ouverts mais je sens mon esprit s'envoler, partir dans une dimension lointaine, dans laquelle je n'ai absolument aucun pouvoir. J'ai beau lutter, essayer à tout prix de rester là, mais il n'y rien que je puisse faire.

Cette force indéfinie m'entraîne au fond des abysses de mon âme, si fragile et impuissante dans cette situation. Des milliers d'infimes tâches sombres viennent progressivement brouiller ma vision, déjà si instable.

J'ai l'impression d'être dans un immense vide sombre et froid. D'être dans un autre monde, mais j'ai toujours une faible connexion avec le monde que j'ai toujours connu. J'entends ce qu'il se passe autour de moi de manière si faible... C'est comme ci j'entendais le vide.

Mon cœur bat plus vite, de plus en plus vite, je ne le contrôle plus.

Je ne possède plus mon propre corps, il agit comme bon lui semble. Il se sépare de mon esprit. Malheureusement, je n'ai plus aucune force pour l'en empêcher.

Sommes-nous insignifiants ? Que sommes-nous dans cet immense et infini espace que nous ne connaissons que si peu au final ?

Dans notre vie, chacun s'est au moins uns fois demandé pourquoi est-il ce qu'il il. Moi c'est à l'instant que je me demande. Pourquoi avons-nous ce corps, cette tête, ce regard, cette personnalité, cette vie ? Cette putain de vie de merde.

Ce « pourquoi » infernal rend fou et torture les esprits de chacun depuis toujours.

Et puis, nous ressentons parfois cette insignifiance, ce sentiment d'être si petit, si fragile, sans intérêt. On aimerait parvenir à laisser une infime trace de notre existence sur cette planète. Je vois sans voir. J'entends sans entendre. Je respire sans respirer.

Mais qui se souviendra de moi ?

Personne.

Donc à quoi bon vivre ? C'est un peu ça la question ; Mais je vois ma vie à plusieurs  échelles. A l'échelle de l'Univers, c'est vrai que nous ne sommes pas que poussière, vide, petits êtres faisant partie d'une petite planète dans un immense endroit.

Vivre ? Certains diront : « aucun intérêt »

Les plus censés diront : « cela a un immense intérêt ». Ils diront de se placer à une échelle plus raisonnable pendant un moment.

Quant à moi, je dirais que les questions existentielles peuvent parfois rendre folle, mais elles permettent d'avancer. Ce qui rend dingue, est qu'un grand nombre de ces questions ne trouvera sans doute jamais de réponse. Du moins, pas maintenant.

Sommes-nous insignifiants ? Peut-être, mais peu importe. Vivre est une aventure semée d'embûches, et de choses plutôt sympathiques donc laissons nos questions de côté pendant un moment.

Et prenons le temps de vivre.

Mais moi, j'attends juste cette chose ou cette personne, qui parviendra à me ramener des ténèbres

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Maëva va-t-elle abandonné sa seule volonté qui est de s'enfuir? Va-t-elle se laissée mourir face à sa vie?