I - beginning.

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- Celui-ci c'est Jim Ratcliffe, un riche homme d'affaires, patron d'Ineos, l'équipe de cyclisme, chuchote Marcus à mon oreille.

Super Marcus. Mais je m'ennuie.

- Tu veux boire quelque chose Maïa ?

Je m'ennuie à mourir.

- Non, merci. C'est plus amusant, d'habitude.

- C'est parce que d'habitude, il y a toujours deux riches hommes d'affaires qui ne s'entendent pas et qui gâchent la soirée.

Je me remémore les plus belles soirées que Marcus et moi avons passées ensemble cet été. Un sourire se colle à mes lèvres.

- On ne peut pas s'en aller ?

- C'est bientôt le début de la saison, Maïa. Il faut que je me fasse remarquer.

- Je ne comprends toujours pas pourquoi, d'ailleurs.

De toute façon, je ne comprends rien au foot.

- Parce que je n'ai pas été très présent cette saison et qu'il faut que je montre au monde du football que je compte bien changer ça cette année.

- Alors pourquoi tu ne me présentes pas aux autres joueurs de football ?

- Parce que je veux que tu ne regardes que moi.

Je souris. Ça faisait longtemps qu'il ne m'avait pas dragué aussi minablement que cela.

Il rit et j'en profite pour attraper deux coupes de champagne sur un plateau de l'un des serveurs qui passe dans la pièce. Champagne à près de cent-cinquante euros la bouteille, s'il vous plait. Si ce n'est pas du cirage de pompes, qu'est-ce que c'est ?

Le plus barbant, ce sont les conversations. Soit ils parlent de football, soit ils parlent d'entreprises. Ce n'est pas pour autant que je ne sais pas répondre aux questions. Je connais les bases dans le sport et arrive souvent à faire comme si je m'y connaissais. En ce qui concerne les entreprises, on ne me demande jamais mon avis. Une femme dans les affaires, quelle horreur !

- Celui-là, je me souviens de sa tête, il était là la dernière fois, je murmure à Marcus.

- Et tu te souviens de qui il est ?

- Probablement un riche homme qui a correctement placé sa fortune au bon endroit et au bon moment, comme quatre-vingt-dix-neuf pourcent des gens ici.

Il rit, j'aime tellement son rire.

- C'est mon entraineur, Maïa.

Je me souviens maintenant... non, je déconne.

- Pourquoi « Maïa » ?

C'est la première fois qu'il me le demande depuis qu'on se connait. Maïa est juste mon nom d'escort-girl. Je ne veux pas que mes clients puissent me retrouver et me pourrir la vie. De plus, je n'ai jamais mêlé vie privée et vie professionnelle.

- Ma grand-mère s'appelait Maïa.

- Juste ça ?

Je lui lèverais bien mon majeur mais nous sommes dans une soirée mondaine et ce geste est aussi défendu que le diable par ici. Au lieu de ça, je l'ignore.

- Comment tu t'appelles, dans la vraie vie ?

- Tu penses vraiment que je vais te le dire ?

- Oh allez, Maïa ! Après tout, on se connait depuis un moment déjà.

J'ouvre la bouche pour lui répondre que ça ne change rien mais je suis interrompue par le tintement d'un couvert sur un verre de vin vide.

- Mesdames et messieurs, le dîner va être servi. Si vous vouliez bien vous rendre à table, annonce le chef de cérémonie.

Je regarde Marcus et hausse les sourcils.

- Tout ce cirque pour un repas.

- J'avoue qu'il annonce ça comme si j'arrivais dans la pièce.

Je lui assène une légère tape sur l'épaule tout en rigolant. Nous suivons la foule qui se dirige vers une table longue, comme dans les films d'amour où les héros mangent chacun à un bout de la table. Je trouve d'ailleurs ça profondément ridicule étant donné qu'ils doivent parler plus fort.

- Il faudra qu'on parle avec mon agent à la fin de cette soirée, me murmure Marcus.

Je déteste cette phrase. Elle me met toujours sur les nerfs parce que je m'imagine le pire. Peut-être ne veut-il plus de moi ? Est-ce ma dernière soirée en compagnie du beau brun assis à côté de moi ?

- Arrête de stresser comme ça, tu seras toujours à moi.

Je ne relève pas sa phrase même si elle me gêne quelque peu. Je ne suis pas à lui, je suis juste son escort-girl. La fille avec qui il s'affiche, avec qui il couche. Je ne serai jamais plus.

Le repas est délicieux mais la soirée reste ennuyante pour moi. Marcus, quant à lui, discute aisément avec son entraîneur placé devant nous.

Une idée traverse soudainement mon esprit. Je regarde que tout le monde soit bien occupé dans son coin et ne regarde pas vers moi avant de déposer ma main sur le genou du métis. Celui-ci se raidit presque immédiatement. J'aime tellement l'effet que j'ai sur lui, c'est tellement enivrant.

- Quel but voulez-vous atteindre pour cette nouvelle saison ? demande un homme dont je ne connais ni le visage, ni le nom.

Je remonte doucement ma main, suivant la couture de son pantalon tout en caressant sa jambe du bout des ongles. Je le vois se mordre la lèvre, retenant probablement un grognement alors que l'homme en face de lui attend une réponse de sa part.

- Oh...La première place serait pas mal mais... hm... la deuxième ou troisième place est, il souffle, plus à notre portée.

- Tu te sens bien ? demande son entraîneur.

- Oui, juste un chat dans la gorge.

Je fais glisser mes ongles contre l'intérieur de sa cuisse alors que sa main attrape violemment la mienne. Il tourne rapidement la tête vers moi.

- Il faut... qu'on aille aux toilettes, dit Marcus.

Il ne me laisse pas réagir et attrape mon bras pour nous emmener un peu plus loin.

- J'espère que tu te fous de moi ?

- Pardon ?

Je suis énervée. Mais quel crétin !

- Mais tu as vu ce que tu viens de dire ? Je vais avoir l'air d'une prostituée Marcus.

- C'est ce que tu es, non ?

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𝙴𝚂𝙲𝙾𝚁𝚃 / 𝒥𝑒𝓈𝓈 𝐿𝒾𝓃𝑔𝒶𝓇𝒹Where stories live. Discover now