XXIII - choice.

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Je ne sais absolument pas quoi faire.

Je suis perdue depuis bien longtemps et le comportement de Jesse n'arrange en rien ma situation plus que compliquée.

Je suis amoureuse de Jesse. J'en suis certaine. Mais ne le suis-je pas de Marcus aussi ?

Jesse est déjà parti à l'entraînement et ne m'a pas adressé un regard.

Résultat, je me retrouve accoudée à la table de la cuisine, ne sachant pas s'il faut que je reste ici ou que je quitte l'appartement.

Je suis sortie de mes pensées par Elisabeth, la femme de ménage de Jesse, qui pénètre dans la pièce.

- Mademoiselle, me salut-elle.

- Appelez-moi Ana, souriais-je.

Elle me sourit à son tour avant de m'adresser à nouveau la parole.

- Mr. Lingard est parti à l'entraînement ?

- Oui il y a un peu plus d'une heure.

Elle acquiesça avant de reprendre.

- Vous voulez que je vous prépare quelque chose pour déjeuner ?

- Non, ne vous en faites pas, je ne suis même pas sûre de rester jusqu'à ce que Jesse revienne..., soufflais-je doucement.

Bien sûr que je compte rester jusqu'au retour de Jesse, espérant secrètement qu'il reviendra en me disant qu'il est prêt à tout pour que notre histoire ait une chance de (re)vivre.

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Voilà trois bonnes heures que j'attends Jesse assise sur le canapé de son salon, me triturant les doigts en cherchant ce que je pourrais bel et bien lui dire lorsqu'il reviendra de l'entraînement.

Mais à vrai dire, ce n'est pas vraiment à moi de parler.

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps que la porte d'entrée émet un bruit sourd et que j'entends la voix de Jesse s'élever dans le couloir.

Il n'a pas l'air d'être seul puisqu'il me semble reconnaître la voix de Jena avec lui.

Et là, c'est la panique. Qu'est-ce-que je suis censée faire ? Rester ici ? Sortir par la fenêtre ? Courir me cacher à l'étage ?

- Qu'est-ce-qu'elle fait là elle ?

Bon et bien voilà. Je n'ai même pas eu le temps de bouger ne serait-ce qu'un orteil. Et effectivement, il était bel et bien accompagné de Jena.

- Ana ?

Le mancunien semble choqué de me voir ici. Mais je le suis encore plus lorsque je l'ai vu arriver sur les talons de la grande blonde qui se tient devant moi.

- Je crois que je vais vous laisser, je ne suis pas à ma place ici.

- Attends Ana, je peux tout...

- M'expliquer ? Pas la peine Jesse. T'as fais ton choix, tu n'avais juste pas assez de cran pour me le dire.

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Point de vue extérieur.

Elle s'observa dans le miroir, hésitante. Ses cheveux dorés et bouclés étaient détachés et tombaient en bataille sur ses épaules.

Ses yeux marrons étaient striés de vert par endroit, et ses lèvres roses étaient légèrement gercées, la faute au froid hivernal. Son menton était fièrement relevé, mais ses prunelles trahissaient son doute.

Elle continua de scruter son reflet dans la glace. Elle descendit son regard vers ses épaules voûtées qu'elle s'empressa de redresser.

Ses mains, aux longs doigts mais aux ongles peu soignés, étaient délicatement posées sur ses hanches. Elle était vêtue d'une robe de flanelle bleue, qui épousait ses courbes, affinant sa taille et rendant ses atouts féminins harmonieux.

Ses longues jambes étaient claires. Ses pieds reposaient dans des escarpins noirs, aux petits talons parce qu'elle était suffisamment grande pour ne pas éprouver la nécessité de se percher sur ce qu'elle appelait des échasses.

Elles se regarda une dernière fois, replaça une mèche rebelle derrière son oreille, inspira longuement, et entra dans la salle.

Les yeux de la foule convergèrent instantanément vers elle. Les couples qui dansaient s'arrêtèrent un instant, émerveillée par la jeune fille qui était entrée, incertaine, sûrement inconsciente de son charisme et de l'aura qu'elle dégageait.

Elle sourit timidement, et les conversations, les rires et les danses reprirent en chœur, à son grand soulagement.

Elle sentit une main tapoter délicatement son épaule, et se retourna. Marcus se trouvait là.

Elle sourit timidement, et deux fossettes se creusèrent sur ses joues.

Et alors que l'orchestre jouait une mélodie douce, ils se rapprochèrent l'un de l'autre, et lorsque leurs corps se touchèrent, Ana sentit sa peau s'hérisser.

La main du mancunien se posa sur sa hanche, elle sourit et laissa reposer sa tête contre celle de Marcus, et son âme dansait avec celle de son cavalier, en rythme avec les violons.

Soudain, l'orchestre sembla s'éveiller, les archets frottaient les cordes avec puissance, la batterie s'accéléra, et les trompettistes soufflèrent avec vigueur dans leurs instruments.

Les couples qui dansaient s'arrêtèrent, fixant le spectacle magnifique qui s'offrait à leurs yeux, deux jeunes filles emportées par la musique, dont les corps semblaient en symbiose, et le temps sembla s'étirer, comme si lui aussi profitait du moment.

𝙴𝚂𝙲𝙾𝚁𝚃 / 𝒥𝑒𝓈𝓈 𝐿𝒾𝓃𝑔𝒶𝓇𝒹Where stories live. Discover now