Après l'aveu de Marcus, nous sommes rentrés à l'appartement, sans un mot. Ou plutôt, je n'ai pas ouvert la bouche du trajet.
Je suis allée me coucher dans la chambre d'amis, ce à quoi Marcus n'a pas opposé de résistance, sachant pertinemment que j'avais besoin d'être seule.
Ce matin, je me réveille grâce aux rayons du soleil qui brûlent ma peau. Je grogne avant de m'enfoncer sous les draps.
- Le petit-déjeuner est servi.
Je reconnais la voix de Marcus. D'un geste rapide, je balaye le drap qui se trouvait jusqu'à lors sur ma tête pour apercevoir le mancunien torse nu, dans l'embouchure de la porte, un plateau à la main.
Il entre dans la pièce tandis que je lui fais signe de s'asseoir près de moi. Je sais qu'il s'en veut et, maintenant qu'on habite sous le même toit, je me vois mal l'ignorer pendant plusieurs jours.
Je pose ma tête sur son épaule alors qu'il caresse doucement mes cheveux.
- Ana je voulais m'ex..., commence-t-il.
- Je sais Marcus, c'est bon. Tu reprends quand l'entraînement ? demandais-je pour changer de sujet.
- Dans quatre jours, répondit-il. Au fait hm..., hésita-t-il. Jesse organise une fête pour fêter son emménagement dans son nouvel appartement ce soir et...
- On ira, le coupais-je en buvant une gorgée de mon café.
Marcus sourit et ne dit rien de plus, sûrement soulagé de ma réaction. C'est difficile mais comme je l'ai dis, je refuse de me mettre entre Jesse et lui.
***
Je n'ai pas voulu trop en faire. D'ailleurs, Marcus m'a dit que c'était inutile. Alors j'ai simplement enfilé une petite robe rouge avec une paire de talons noirs.
Nous sommes dans la voiture de Marcus alors que, pendant qu'il conduit, je ne peux m'empêcher de me demander si cette soirée aura les mêmes allures de fiasco que la précédente.
- Tu penses à quoi ? me demande Marcus alors que ma tête est posée contre la vitre.
- Je me demande comment ça va se passer ce soir, répondais-je sans détourner mes yeux du bord de la route.
- Tu sais, il pose sa main sur ma cuisse, si ça ne va pas ou que tu ne te sens pas à l'aise, tu me le dis et on rentre, ajoute-t-il en caressant ma jambe dénudée.
Je me tourne vers lui et lui sourit. Il est tellement attentionné avec moi. Je n'en mérite pas tant.
- On est arrivés, dit-il en se garant près d'une immense villa.
Il sort rapidement de la voiture et je l'imite. Il prend ma main et me guide jusqu'à la porte d'entrée.
Ana, c'est le moment.
Marcus entre sans sonner. La pièce à vivre est bondée de monde, mais il ne faut pas longtemps au mancunien pour repérer son meilleur ami dans la foule.
Il est accompagné de sa petite-amie. Marcus me tire alors jusqu'à eux.
- J'ai un appel à prendre, lance Jena alors que nous arrivons à leur hauteur.
Avant même que nous n'ayons eu le temps de la saluer, elle s'éclipse. Ce n'est pas plus mal après tout.
Les deux amis se prennent dans leurs bras tandis que je reste en retrait.
- Tu as pu venir Ana, ça me fait plaisir, dit Jesse en s'avançant vers moi pour me faire une rapide accolade.
Retrouver ses bras le temps de quelques secondes fait remonter en moi d'anciens souvenirs.
Je me contente de lui sourire lorsqu'il se détache de moi.
- Je pense qu'il faut que vous ayez une conversation.
Je manque de m'étouffer après la phrase de Marcus.
- Tu n'as pas tort, lui répond Jesse, tu viens Ana ?
J'acquiesce sans un mot tout en maudissant intérieurement Marcus. Et si je n'étais tout simplement pas prête à entendre ce que Jesse avait à me dire ?
Il pousse la baie vitrée et m'invite à le suivre sur la terrasse avant de la refermer derrière nous.
Mal à l'aise, je décide de m'accouder à la barrière qui trône devant moi en attendant que le mancunien se décide à ouvrir la bouche.
- Comment tu vas ? me demande-t-il.
- Je ne pense pas qu'on soit ici pour parler de ça Jesse, je me stoppe un moment avant de reprendre d'une petite voix. Pourquoi ?
- Ana, je..., bégaye-t-il avant de prendre une grande inspiration. C'est ta mère.
Ma mère ? Qu'est-ce-qu'elle...
- Lorsque j'ai pris la décision de changer de vie et de club et que je t'ai demandé de me suivre, ta mère l'a très mal pris. Avant même que l'on parte, elle m'a menacé. Je ne l'ai pas prise au sérieux. Elle me disait que si je t'arrachais à elle, elle ferait de notre vie un enfer. J'ai préféré ne pas l'écouter et j'ai eu tort. Quelques jours après notre nouveau départ, elle m'a recontacté. Elle m'a mis la pression... Ana, tu sais comment est ta mère, il souffle. J'ai encore une fois décliner toutes ces propositions, bien qu'étant jeune, j'aurais pu les trouver très alléchantes. Mais elle n'en est pas restée là. Avec les relations qu'a ta mère, ça a été facile pour elle de me faire devenir un indésirable au sein de mon nouveau club. Ma vie professionnelle commençait à partir en vrille et ton mal-être n'arrangeait rien à la situation. Je ne voulais pas te rendre malheureuse... Je voulais t'offrir ce qu'il y avait de meilleur. Mais ta mère a bien cherché à me faire comprendre qu'elle me rendrait cette tâche impossible tant que je ne mettrais pas un terme à ma relation avec toi.
Je n'en crois pas mes oreilles.
- Pourtant Ana, je te jure que je n'ai pas lâché. Je t'aimais plus que tout au monde. Mais cette situation me rendait malade, alors je sortais, puis je buvais, plus qu'occasionnellement. Et je te laissais seule. Je t'abandonnais. Pendant toutes ces semaines, je te laissais t'éloigner de moi chaque jour un peu plus, comme ta mère le voulait depuis tout ce temps. Et pourtant, je n'ai rien fais pour arranger la situation. Peut-être qu'au fond de moi, je savais que tu serais certainement plus heureuse sans moi. Puis il y a eu cette soirée, j'avais un peu bu, sûrement beaucoup trop et je suis rentré dans un état tellement pitoyable... Mais je ne t'ai pas trompée Ana, j'aperçois une larme rouler sur sa joue alors qu'il la balaye brusquement d'un revers de main. C'est ta mère qui est responsable de cet appel auquel tu as décroché. Jamais je n'aurais pu te faire une chose pareille Ana, tu étais ma moitié.
Je ne parviens pas à bouger. Je suis tout bonnement incapable d'encaisser tout ce que vient de m'avouer Jesse.
Ma vue est brouillée, mes larmes ne s'arrêtent plus de tomber... Je réussis à ouvrir la bouche une seule fois avant d'être prise de violents sanglots.
- J'étais enceinte Jesse.
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𝙴𝚂𝙲𝙾𝚁𝚃 / 𝒥𝑒𝓈𝓈 𝐿𝒾𝓃𝑔𝒶𝓇𝒹
FanfictionLe terme « escort » désigne un service d'accompagnement -le plus souvent d'hommes riches- qui est parfois associé à des services sexuels. Si je devais me présenter, je dirais probablement que je suis l'escort-girl de Marcus Rashford et accessoiremen...