Point de vue d'Anastasia
Je retourne le deuxième steak dans la poêle. J'avais une folle envie de manger de la viande rouge – ce que je préfère. Question nourriture, l'hôpital n'était pas l'idéal.
Un torse se colle à mon dos, et deux bras s'enroulent autour de mon ventre. Je sais que c'est Jesse, mais je ne peux m'empêcher de vérifier en prenant une grande bouffée d'air remplie de son odeur corporelle – à la fois l'odeur de sa peau, qui sent le soleil, et de son parfum, One Million.
Je sais que je ne devrais pas, mais je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre tout en posant l'arrière de ma tête contre son épaule, lui offrant un accès direct à mon cou.
- Tu ne peux pas faire ça, je susurre au mancunien.
- Faire quoi ?
- M'envoûter, avec ton parfum, ta musculature que je sens derrière mon dos, tes mains sur mon ventre. Ne fais pas comme si tu ne savais pas que ça me rend folle de toi.
J'ai l'impression de ne même plus savoir contrôler le flux de mes paroles.
- Je te rends folle ? me demande-t-il la voix rauque, sa bouche effleurant ma gorge.
Je sais que ça lui plait, de savoir qu'il a de l'influence sur moi, presque du pouvoir.
Il aime savoir que je frissonne rien qu'à son toucher et que je n'arrive à presque rien lui refuser, même si je le souhaite au plus profond de moi-même.
- Tu sais que je ne suis pas là pour ça.
- Pourtant, tu ne me repousses pas, me répond-il tout en éteignant la plaque avant d'écarter la poêle, pour que rien ne brûle.
Je me retourne pour me mettre face à lui, et quand je vois ses yeux dilatés par l'envie, je sais comment tout ça va finir.
Sa main caresse ma joue avant d'écarter quelques mèches de cheveux pour les faire passer derrière mon oreille. Son contact suffit amplement à ce que je me liquéfie.
- Arrête, Jesse. On ne peut pas coucher ensemble.
- Ah bon ? Tu en es sûre ?
Sa bouche à quelques millimètres de la mienne crie au viol, et je dois me contenir pour ne pas avoir des spasmes.
J'attrape ma lèvre inférieure entre mes dents alors que ma main s'agrippe dans le creux du dos de l'anglais, rapprochant nos bassins de sorte qu'ils se touchent.
Je dois me retenir de pousser un gémissement quand il se met à grogner. La bosse dans son pantalon ne fait que grossir alors que la tension autour de nous s'alourdit.
Mon autre main finit par s'accrocher dans sa nuque pour rapprocher nos bouches en un geste qui était presque devenu un fantasme.
Je me réveille presque en sursaut. Je passe une main sur mon front puis dans mes cheveux en réalisant ce à quoi je rêvais.
Non seulement je ne peux pas envisager, même en rêve, de coucher avec lui, mais en plus, j'en ai envie, à présent.
Mes rêves m'ont laissé sur ma faim, et je n'arriverai plus à fermer les yeux l'espace de quelques secondes sans avoir des bribes d'images qui me reviennent en tête.
Je me sens tellement honteuse de penser à un autre homme que celui aux côtés duquel je dors.
Et le pire dans tout ça, c'est que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive depuis que je suis rentrée de l'hôpital.
Pendant deux semaines, je n'ai vu que Marcus.
Je ne suis pas sortie de la maison et personne n'y est venu, même si Jesse s'y est risqué plusieurs fois. Sans succès.
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Marcus m'a enfin proposé de sortir. J'avoue que je m'attendais simplement à une balade dans la cité mancunienne, mais il en a décidé autrement.
- Tu ne manges pas beaucoup, ces derniers temps, remarque Marcus en face de moi.
- Je n'ai pas très faim, mais ce n'est pas grave.
Peut-être que j'aurais dû lui répondre qu'en plus de ne pas avoir beaucoup d'appétit, j'avais également des nausées récurrentes.Mais j'ai peur, peur de lui avouer que je me pose des questions sur notre relation et sur celle que j'entretenais avec Jesse depuis plus d'une semaine.
- Tu te doutes qu'on n'est pas là pour rien, Maïa.
Je regarde autour de moi tout en hochant la tête. C'est vrai, il aurait pu m'emmener dans un ridicule fast-food, ce qui m'aurait amplement suffit cela dit, mais nous nous retrouvons dans un des plus beaux et des plus chics restaurants de la ville.
Et ça me met de nouveau la boule au ventre, parce que je ne pourrais jamais lui offrir ce genre de chose, parce qu'il dépense encore de l'argent pour moi et parce qu'il est tellement attentionné, alors que moi, je lui mens constamment.
- Bon, ça fait déjà deux semaines que nous sommes ici, et j'ai l'impression que tout va mieux, alors je peux te le demander officiellement.
Il est encore plus nerveux que moi, ce qui est une première, et je me promets mentalement que s'il sort une bague de fiançailles, je me lève et sors en courant du restaurant.
Je ne suis pas prête à ça, et encore en sachant ce qui se cache au fond de moi.
- J'aimerais un jour fonder une famille, avec toi. J'aimerais que toi et moi, ça marche vraiment, qu'on se marie, qu'on ait des enfants, des petits-enfants et tous ces machins-là.
J'ai vraiment eu du mal à comprendre tout ce qu'il a dit, à cause de ma tension artérielle qui a grimpé en flèche mais aussi parce qu'il parlait très vite et mangeait la moitié de ses mots.
Puis quand je me rends compte de ce qu'il m'a dit, je me maudis intérieurement.
Je suis désormais certaine que j'aurais voulu que ce soit Jesse qui se trouve à sa place.
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𝙴𝚂𝙲𝙾𝚁𝚃 / 𝒥𝑒𝓈𝓈 𝐿𝒾𝓃𝑔𝒶𝓇𝒹
FanfictionLe terme « escort » désigne un service d'accompagnement -le plus souvent d'hommes riches- qui est parfois associé à des services sexuels. Si je devais me présenter, je dirais probablement que je suis l'escort-girl de Marcus Rashford et accessoiremen...