Toi parmi mes DÉMONS [BxB]

2- Triste colère

Je venais de tout abandonner : l'orphelinat dans lequel je vivais depuis douze ans, Mme Kusetsky et surtout Taylor.

Je suivais M.Willer dans un lourd silence et arrivai dans ce qui ressemblait à la salle commune de l'orphelinat. Plusieurs élèves y discutaient en attendant l'heure du repas, je reculais légèrement, je ne me sentais pas à ma place et priais pour que personne ne me remarque. C'est alors qu'une sonnerie retentit et une foule traversa la salle puis le calme s'installa peu à peu.

« T'es affaires t'attendent dans ta chambre Charly. »

Le directeur me remit un badge marqué du numéro « 0811 » et m'indiqua un sombre couloir d'un signe de la main. Je le remerciais et m'avançais dans le corridor, seul. J'observais alors le badge tandis qu'une larme roulait le long de mon visage, je pouvais reconnaître ce nombre parmi tant d'autre : c'était la date d'anniversaire de Taylor.

Je séchai rapidement mes pleures avant que quelqu'un ne m'aperçoive et entrai dans ma nouvelle chambre. Comme prévenu par M.Willer, mes affaires m'attendaient sur le sol, qui n'était autre qu'une vieille moquette grise. Je scrutais d'un œil détaché la petite pièce et, mis à part une fenêtre qui donnait sur les jardins derrière l'orphelinat, n'y trouvais rien que je jugeais intéressant. Je n'ouvris pas même ma valise dans l'optique de m'installer car je prévoyais en aucun cas de rester ici puis m'affalais sur le seul lit présent.

J'étais partagé entre la colère et la tristesse, fâché contre Mme Kusetsky qui n'avait eu aucune pitié à mon égard mais aussi triste de la perdre. Je n'osais plus penser à Taylor qui devait, à cette heure même, être allongé sur un brancard d'hôpital, partagé lui, entre la vie et la mort. La colère surmonta alors toute mes émotions et je me levai, attrapai le réveil qui clignotait sur ma table de chevet et le jetai violemment au sol.

ЖЖЖЖЖ

Je me réveillai en sursaut, allongé à moitié par terre, à moitié sur le matelas de mon lit. Je regardais par la fenêtre dans l'espoir d'apercevoir quelqu'un mais je ne vis que le soleil rayonnant dans le ciel. J'ouvris mon sac et cherchai, de longues minutes, mon téléphone portable. J'étais furieux, furieux de ne pas le trouver, furieux d'avoir cassé mon réveil et surtout furieux d'être ici.

Soudain, on frappa à ma porte et une jeune fille aux cheveux noisette et aux yeux verts entra.

« Euh salut ... Il est ... »

Elle regarda tout à coup mon réveil démantelé qui jonchait sur la moquette.

« Oui je me suis un peu énervé. »

« Un peu ...? »

Je souris et l'inconnue me rendit mon sourire

« Je venais te dire qu'il est 11h, les cours ont commencé depuis trois heures déjà. »

Le joie disparut de mon visage.

« C'est pas vrai ... » me lamentais-je.

« Si tu veux je dis que tu ne te sentais pas bien, pour ton premier jour ça peut se comprendre. »

« Ouais ça m'arrangerais bien ! » dis-je en retrouvant de l'enthousiasme.

« Sinon moi c'est Riley. »

« Et moi Charly. »

Elle me salua d'un geste de la main et sortit de ma chambre mais je la rattrapais juste attend par le bras.

« Tu sais pourquoi je ne trouve plus mon téléphone potable ? » demandais-je en espérant trouver une solution.

« Ben c'est interdit ici ... on ne te l'a pas dit ? »

« Pas à ce que je sache. » répondis-je avec une pointe de déception.

J'enfilai alors la première veste qui me vint sous la main et couru à l'accueil de l'orphelinat tandis que la fillette regagnait sa chambre.

« Bonjour, je m'appelle Charly je viens d'arriver ici et j'aimerais contacter mon ancien orphelinat ... c'est possible ? » questionnais-je une employé assise à l'accueil que je ne voyais qu'à travers un épais vitrail.

« Non. » répondit sèchement la petite dame.

« Non ? »

« Aucun appel n'est toléré en dehors de l'établissement. »