15- Classification colorée

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J'examinais les clés accrochées au panneau de liège mais aucune n'était étiquetée de « bureau M.Willer » ou de d'autres mots semblables.
Première idée, premier échec ...
Il fallait que je trouve un autre moyen de sortir d'ici, mais d'abord j'avais un plan à mettre en œuvre. Je m'approchais doucement du bureau comme si quelqu'un entrait dès que je le faisais et observais les carnets que la femme avait déposé sous un petit papier écrit au stylo bille « de la part de l'aide soignante. » Ils étaient tous nommés « carnet de liaison » au marqueur noir et le nom de chacun était inscrit en bas à gauche. Je trouvais celui à mon nom et l'ouvris.

« Charly a su se montrer curieux durant chaque mort »

« Classe rouge »

« Prise de sédatifs après chaque séance d'endurance »

« Aucun symptôme anormal »

Ce carnet était une suite de notes du directeur, rien qui ne m'aiderait à trouver des preuves. Je ne m'éternisais pas sur ce sujet puis retournais de fond en comble le bureau si bien rangé. Je tombais alors sur un paquet de feuilles tenues ensembles par un élastique où la photo de chaque élève s'y trouvait.

Mon sang se glaça dans mes veines tandis que je lisais la première qui me vint sous la main, celle de Noham. Sous son joli portrait se trouvait d'indiqué la couleur de sa classe puis une liste des drogues qu'on lui administrait. Des notes se trouvaient dans le bas de la page, sur la quantité à respecter, les horaires et les effets secondaires. Il y avait également un encadré proprement tracé dans lequel était inscrit l'avenir de Noham, ce qu'il était censé devenir : « un assassin bleu ».

Ma fiche était semblable à celle du garçon à quelques points prêts, les horaires différaient et, moi, je n'allais devenir autre qu'un assassin rouge.

Je lus ensuite la feuille d'Ilario qui elle contenait une quantité de drogue bien inférieur à la mienne. Je fus surtout attiré par une note écrite à la main par le directeur dans la case « effets secondaires » : traumatisé par la huitième mort au point de se montrer muet depuis.

Je comprenais mieux ...
J'ouvris par curiosité son carnet de liaison qui contenait en première page des informations familiales. Je découvris alors que son père était décédé depuis quelques années dans une fusillade et en déduisis qu'on avait tous vécu, comme huitième massacre, la mort d'un proche.

Voilà sur quoi M.Willer voulait nous manipuler ! Notre point faible : le décès d'une personne qui nous était chère.

Je reposais soigneusement le paquet de feuilles et, en cherchant d'autre informations, fus attiré du regard par une fiche plastifiée accrochée à côté d'un des panneaux de liège.

Classe rouge : curieux, soif de sang.
Classe noire : froid, suicidaire.
Classe verte : sensible, boulversé.
Classe bleue : revanchard, courageux.
Classe jaune : méfiant, horrifié.

Mon estomac se retourna sous l'effet de la lecture. Nous étions classés par couleurs par de simples sentiments, j'en eu la nausée. Cet acte inhumain se finit par une conclusion en deuxième partie de la fiche.

Assassin rouge : force physique, bagarres, folie, très bon en tirs.
Assassin noir : n'hésite pas à y laisser la vie, intimide ses adversaires, commande une brigade.
Assassin vert : otage.
Assassin bleu : revanchard, se bat armé, stratégique.
Assassin jaune : prépare les plans, repère.

Tout s'éclaircissait dans mon esprit. On était en fait formé en fonction de notre avenir, sur la partie physique ou intellectuelle. Pour ma part, je comprenais enfin d'où venait ce régime au sport ... Je repensais alors à Ilario et Noham et me questionnais sur leur avenir, un sentiment de dégoût s'empara de moi en passant en boucle le mot « otage » dans mon esprit. Pour une fois, j'avais l'impression d'être mis dans une case, d'être trié à part, d'avoir une identité qui ne me correspondait pas.

Toi parmi mes DÉMONS [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant