16- Ciel etoilé

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C'était trop tard ... plus de preuves ne me mèneraient à rien, il fallait que je m'échappe, c'est pourquoi j'allais mettre en œuvre la phase B de mon plan.

Soudain, une clé fit tourner la serrure de la porte. Je jetais un œil aux post-it, seule chose que je n'avais pas regarder, et en récupérais un qui était accroché à l'aide d'une punaise puis ouvris la fenêtre présente sur le mur du fond et sautais sur le petit balcon. J'escaladais les barrières qui, au rez-de-chaussée, n'étaient pas très utiles et grimpais sur les petits toits du première étage.

Voilà mon premier échappatoire, la hauteur, me sentir plus proche du ciel, plus proche de ma mère. J'allumais mon téléphone en silence et, à mon grand soulagement, découvris qu'il n'était pas désactivé. 23h54 ... Je penchais ma tête en arrière pour contempler le ciel étoilé. Une bouffée d'air frais s'engouffra dans mes poumons qui n'avaient pas respiré un air pur depuis longtemps.

Du toit j'apercevais la première partie de l'orphelinat, là où se trouvait Riley que j'attendais de revoir avec impatience. Mon téléphone vibra, il était minuit, on était le 8 novembre. Sans plus attendre j'envoyais un message à Taylor. J'écrivis avec beaucoup d'hésitation mais optais finalement pour cette phrase : « Joyeux anniversaire mon cœur, tu me manque, j'espère que tu vas bien ... »

Une larme coula de mon œil à l'herbe verte récemment tondue. Une deuxième finit sa route sur ma cheville tendue dans le vide puis une troisième qui roula le long de ma joue. Je séchais mes pleures et me levais en ayant enfin une impression de domination. C'est vrai que je me sentais impuissant, retenu, prisonnier de moi même. Au fond je ne voulais pas me connaître, pas savoir qui j'étais, je voulais juste vivre avec moi, m'accepter, me libérer.

Je jetais de toutes mes forces mon portable sur le sol en visant, bien évidement, le balcon du directeur. Il vola en éclats qui finirent leur chemin entre les pâquerettes qui se trouvaient une place parmi les brins d'herbes. J'admirais une dernière fois le ciel couchant avant de descendre et rejoindre le bureau de M.Willer.

« Bonjour mon garçon. » fit la voix du directeur sans même qu'il ne se retourne pour me voir.
« Tu n'espérais quand même pas passer inaperçu ? »

« Au contraire. » répondis-je sèchement.

« Alors tu cherchais des réponses ... pourquoi ne pas être venu me les demander en personne ? »

Je restais silencieux, ne voulant pas me prendre à son jeu et changeais finalement de sujet.

« Qu'avez vous fais à Mme Kusetsky ? » demandais-je sur un ton méfiant.

« Je l'ai aidé bien sûr. À être elle même, et puis j'avais besoin d'elle ici. »

Je rejetais l'image des électrochocs et des injections de drogues qu'avait dû lui faire endurer le directeur.

« Pourquoi détruire des jeunes ainsi ? »

« Mon garçon écoute moi bien, ce n'est pas de ma faute, ce n'est PAS de ma faute Charly. Si il y a bien une chose que je ne peux pas changer, c'est ton destin ... Tous ces jeunes doivent devenir des assassins. »

C'est alors que deux gardes entrèrent en trombes dans la petite pièce et me prirent fermement par les bras. M.Willer me regarda avec un abominable sourire aux coins des lèvres mais je ne me débattis pas, mon plan avait marché.

Toi parmi mes DÉMONS [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant