17- Dernière chance

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Les cachots étaient une suite de petites pièces meublées d'un seul lit dur comme le béton et d'une minuscule table où se trouvait chaque matin, midi et soir un repas. Ils étaient situés dans le même couloir que le bureau du directeur, l'accès interdit. Il y faisait constamment froid à cause des murs mal isolés et du plafond, du plafond ? Il y avait juste la charpente ...

Je sorti de ma poche le seul post-it que j'avais récupéré du bureau de M.Willer. Mon regard le parcourut tandis qu'un sourire illumina peu à peu mon visage sombre. J'avais réussi à récupérer la prochaine liste d'appel en enseignement supérieur et ce qui me rendais particulièrement joyeux était la lecture du nom « Riley Cheymon ».

ЖЖЖЖЖ

10 novembre ...

Troisième jour enfermé, mais plus pour longtemps. Je n'avais pas l'heure mais je reconnu au positionnement central du soleil que treize heures approchaient. Je mangeais paisiblement des épinards à la crème, repas que je reniais depuis presque une heure, en calculant l'heure à laquelle le garde viendrait me débarrasser. Dans mes souvenirs vers environs 14h. J'engloutis le yaourt nature sucré en deux bouchées et me resservis un verre d'eau puis cacha le couteau tranchant qui se trouvait à côté de mon assiette dans la poche intérieur de mon sweat-shirt.

Le garde se pointa rapidement, peut être même avant 14h et me débarrassa.

« Votre ... où est votre couteau ? » me demanda-t-il.

« Vous avez perdu la mémoire monsieur ? Avec mes pulsions meurtrières, je n'ai pas le droit d'en avoir un ... » dis-je d'une voix exagérément douce.

Il fronça les sourcils et partit sans dire un mot. Mission réussi. Mon début d'après midi se résuma à de la patience. J'attendis sans rien faire jusqu'à ce que je sente qu'il était l'heure. J'approchais ma tête de la porte de fer qui menait à ma cellule et y collais mon oreille gauche. Quelques minutes passèrent avant que de lourds pas retentissent dans le couloir puis le silence se réinstalla.

C'était le moment. Je sortis de ma poche la clé des cachots que j'avais récupéré au début de la mission, dans le bureau du directeur. La porte s'ouvrit dans un grincement strident alors que mon regard se posa sur la bague de Riley. Un sourire déchira mon visage crispé, j'étais prêt. Je courus à travers le couloir et entrai sans m'arrêter dans le bureau de M.Willer. Il se tenait assis sur sa chaise roulante tandis qu'un micro était posé sur le bureau de bois.

« Tu vas revivre huit ... »

Il s'arrêta net en me voyant. Je venais de comprendre la manière dont il communiquais avec chaque petite pièce aux murs turquoises. Je dégainais le couteau que j'avais caché dans mon pull et le lançais sans réfléchir sur le directeur. L'arme manqua sa cible en émettant un bruit métallique lorsqu'il tomba sur le sol.

Je m'approchais alors de M.Willer en lui lançant un regard mauvais. Il se leva, avança également dans ma direction et s'arrêta à un mètre de moi. C'est alors que je reculais pour prendre de l'élan et couru droit sur lui. Je lui assénais un uppercut dans la mâchoire et il s'écroula sur le sol, ses mains sur son visage ridé. Un genou dans l'estomac l'empêcha de retenir filet de sang et je finis par un poing dans les tempes qui lui firent perdre connaissance.

« Voilà ce que vous nous faites endurer ... » lui crachais-je au visage.

Tout à coup, Mme Kusetsky entra dans la pièce, paniquée.

« Monsieur je ... » commença-t-elle.

En voyant le directeur ensanglanter sur le sol, elle ferma la porte et la bloqua en se mettant devant. Je m'approchais et essayais de m'échapper.

« Pas si vite ... »

Je tentai alors le plan de dernière chance en plongeant mon regard dans ses yeux azur.

« Vous vous souvenez de moi ? »

Elle me regarda d'un air étonnée et sans souvenirs, mais c'est l'aura démoniaque qu'elle dégageait qui me fit reculer pour aller chercher le couteau tomber par terre quelques minutes auparavant. Sans perdre un seconde, je couru et le plantais fermement dans son abdomen, visant un organe vital.

« Voilà ! Voilà le gâchis que vous faites ici ! » hurlais-je dans un dernier souffle.

Toi parmi mes DÉMONS [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant