14- Extrêmement simple

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Vingt trois heures pile, c'était le moment où jamais de mettre mon plan à exécution. Je me levai silencieusement et enfilai à mon annulaire droit la bague de Riley - que je me jurai de ne plus jamais quitter désormais - puis jetai un dernier coup d'œil à mon réveil qui affichait également la date.

7 novembre, veille de l'anniversaire de Taylor. Je réalisai alors que ça faisait presque un mois que je me trouvais ici ... et que trois jours plus tard aurait lieu une nouvelle liste d'arrivant en enseignement supérieur.

Je quittai la chambre à pas de loup et me faufilai dans les couloirs jusqu'au rez-de-chaussée. La femme rondelette de l'accueil tourna la tête dans ma direction mais je reculai juste à temps dans le recoin du mur. Je risquai alors un regard vers la vitre qui m'empêchait d'apercevoir ce qu'elle faisait quand elle quitta le guichet. La tâche n'allait pas être facile ...

A mon plus grand étonnement, elle entra une clé dans la serrure d'une porte sur laquelle était inscrit « accès interdit » après avoir zieuté les alentours. L'ouvrant d'un grand coup sec, je me précipitais hors de ma cachette pour l'attraper avant qu'elle ne se referme. C'est après plusieurs secondes d'attente que je me faufilai dans l'entrebâillement de la porte de bois, découvrant devant moi un long corridor tapissé d'un papier pain aux couleurs avides.

J'avais repéré cette porte depuis quelques temps car j'y voyais à chaque fois que j'entrai dans l'orphelinat pour rejoindre le self - à midi quarante-cinq - le directeur y entrer discrètement. Après quelques semaines, j'en avais déduis que devais s'y trouver son bureau. Le plan se déroulait à merveille, tellement bien que je tombais sur une porte gravée du nom de M.Willer.

A première vu, le directeur semblait étourdi au point de tout noter partout. La petite pièce aux murs taupe était meublée d'un bureau de saule en son centre, rempli de papiers, carnets, stylos et autres crayons. A côté était accroché un tableau de liège épinglé d'une dizaine de post-it de rappels et un deuxième identique qui regroupait le double de diverses clés du bâtiment rangé en lignes. Je récupérais celle marqué d'un papier « cachots » comme si ma mission s'avérait extrêmement simple.

J'avançais de quelques pas, sans bruit, jusqu'à tomber sur un panneau posé à l'horizontale derrière le bureau. Je clignais plusieurs fois des paupières pour m'assurer que je ne rêvais pas et tandis la main vers la dizaine de téléphones portables qui se trouvaient là, étiquetés du nom de leur propriétaire. J'empochais soigneusement le mien en espérant qu'il ne soit pas désactivé par je ne sais quel moyen et commençais à lire les feuilles éparpillées sur le bureau.

Soudain, la porte s'ouvrît dans un claquement sourd et une femme aux longs cheveux abricot entra. M'étant précipité sous le bureau, je crus reconnaître la femme qui nous avait accueilli avec des verres à la fraise sans grande surprise.

« Tiens ... il n'a pas fermé sa porte à clé ... » constata la jeune femme.

Elle déposa quelque chose sur le bureau et repartit, laissant derrière elle un bruit de clé dans la serrure.
Je me précipitai hors de mon recoin et actionnais la poignée de la porte. Je ne m'étais pas trompé, la femme l'avait belle et bien fermé à clé.

Toi parmi mes DÉMONS [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant