13- Baiser interdit

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Il fallait que j'établisse un plan au plus vite pour me sortir de là, sans oublier Riley et si je pouvais Mme Kusetsky.
Mais en attendant, je suivais les cours comme tous les autres élèves et autant dire qu'en classe rouge, le niveau était élevé. On ne suivait plus aucun cours obligatoire au programme, on était tous déscolarisé. Nos journées se résumaient à une grande dose de sport, de psychologie, de contrôles médicaux et, en conséquence, beaucoup de fatigue.

C'était un après-midi ensoleillé, on débutait un cours d'endurance.

« Aujourd'hui au programme, dix séries de cinq tractions et dix squats sans oublier, une fois que vous aurez fini, cinq tirs chacun sur les petites cibles. » dit le professeur principal de la classe verte, qui gérait certains de nos cours de sports, en indiquant du doigt de grands panneaux de bois qui servaient de cibles.

Pour la première fois on travailla avec une autre classe et en l'occurrence se fut la classe verte. Comme par hasard, je me retrouvais en binôme avec Ilario, que je trouvais très silencieux ces derniers temps.

« Prêt ? » lui demandais-je.

Il me regarda sans dire un mot puis acquiesça d'un signe de tête ce qui fit tomber quelques unes de ses mèches platines devant ses yeux. Il enchaîna alors les tractions et les squats comme si c'était habituel pour lui. J'avais l'impression qu'il ne faisait aucun effort. J'effectuais une série à sa suite en appréhendant sa réaction, mais je n'eu pas vraiment de retour mis à part un regard quelque peu hautin. On finit ensuite par les tirs que je réussis, pour une fois, mieux que lui.

A la fin de la séance, épuisé alors que mon coéquipier aurait pu faire trente séries de plus, je lui adressais un « à plus tard » et passais prendre une douche aux vestiaires.

Comme à chaque fin de cours d'endurance, une infirmière nous injecta dans la bras un produit translucide à l'aide d'une seringue.

« C'est pour les courbatures. » nous avait-elle dit la première fois.

Septique, je n'avais cependant pas dis un mot. Je rejoignis le self service, seul, pour déjeuner. Seul mais j'avais pourtant l'impression d'être suivis. Je me sortis cette idée de la tête et m'installais en arrivant dans la grande salle, juste avant d'aller me servir.

« Charly ...! » s'écria une voix masculine une fois que je fus sorti en direction de ma chambre.

Je me tournais et reconnus Noham mais ne réussis pas à déceler ce dont il voulait me parler à son expression de visage crispée.

« Je ... j'ai trouvé le seul moyen de me sortir de ce cauchemar ... »

Étonné de cette révélation, je ne dis néanmoins rien sur le fait que je cherchais, moi aussi, un plan d'évacuation. Le garçon passa une main devant ses yeux pour dégager son visage de ses cheveux et j'aperçus un bracelet bleu attaché à son poignet puis il reprit.

« Je voulais te dire une dernière chose a ... avant ... »

Soudain, il s'approcha dangereusement de moi et, alors que nos visages se trouvaient à quelques centimètres seulement l'un de l'autre, me plaqua contre le mur du couloir et déposa ses lèvres sur les miennes. Une décharge électrique déferla dans mes veines puis la douceur de ses lèvres me fit peu à peu oublier que j'étais au beau milieu d'un couloir. Le baiser dura seulement quelques secondes si bien que je n'eu pas le temps de le repousser ni même de réagir, je ne le vis même pas s'enfuir à toutes jambes vers le fond du corridor.

ЖЖЖЖЖ

Allongé sur mon lit, je sortis le livre à la reliure dorée et l'ouvris sur la feuille de journal à l'abris des regards. Ilario était lui aussi sur son lit, allongé les pieds à la place de la tête et un casque audio sur les oreilles. Il ne s'intéressa pas à ce que je faisais et ne me jeta pas même un regard, à mon plus grand soulagement.

« M.Willer, directeur d'une agence de services secrets, dévoile au grand public son ambition de créer un centre où il formerait des meurtrier à l'aide d'injections de drogues et de cours de psychologie. »

C'était la deuxième fois que je lisais cette phrase, et la deuxième fois que j'avais envie de rendre mes tripes.

Toi parmi mes DÉMONS [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant