Toi parmi mes DÉMONS [BxB]

11- Classe rouge

J'aurai voulu tout raconter à Riley. Je m'étais juré de laisser le passé derrière moi, de refaire ma vie sans que les souvenirs ressurgissent. Mais c'était trop tard ... et je regrettais de ne pas lui avoir confié la mort de ma mère. Elle qui m'avait fais confiance ...

ЖЖЖЖЖ

Je me réveillais dans la chambre numéro 111, là où je m'étais endormi la veille, pris d'une soudaine fatigue. Je restais assis sur mon lit plusieurs minutes, immobile, en cherchant au plus profond de ma mémoire si j'avais rêvé ou si j'avais bien vécu ce qui me tourmentait depuis mon réveil. Ces huit morts, ces huit massacres ...

Je tournais finalement la tête et aperçus Ilario qui dormait paisiblement, mais ce qui m'interpella était plutôt les papiers posés sur sa table de chevet. Je regardai autour de moi, me levai et constatai qu'il y en avait également sur la mienne. Sans un bruit je feuilletai rapidement les quelques pages puis m'arrêtai sur l'une qui divulguait mon identité.

Charly Loster né le 13/08/2003 :

Fils de Yves Loster, né le 07/06/1973, de nationalité française et de Amy Cherl, née le 06/12/1976, de nationalité anglaise.

Elle récapitulait aussi mon parcours scolaire, les orphelinats que j'avais fréquenté et mes allergies. Les autres pages étaient des copies de mon carnet de santé, informant de mes vaccins, de ma taille, de mon poids, de mes anciennes maladies, et autres troubles de santé.

Je fronçais les sourcils en finissant de prendre connaissance de chaque document et en essayant de comprendre leur utilité. C'est alors que je vis une page tombée sur le sol qui avait dû s'échapper du paquet. Je la ramassais, appréhendant son contenu et la parcourus du regard.

Admis en classe « rouge ».
Document à présenter en salle 24, bâtiment scolaire B.

Je compris alors l'utilité des documents précédents : c'était pour l'inscription en enseignement supérieur.

Je m'habillai sans réveiller Ilario et, curieux, jetai un œil aux papiers du garçon. Un frisson de stresse me parcourut de peur qu'il se réveille mais je réussis à voir ses origines - normand de son père et italien de sa mère - et sa classe qui n'était autre que la classe verte.

Papier à la main, je me recoiffais une dernière fois avant de quitter la chambre et rejoindre le bâtiment B.

Sortis du grand orphelinat par les derrières, sans oublier de passer par les jardins fleuris, trois bâtiments à la façade sobre s'élevèrent devant moi. L'intérieur était tout aussi simple, après avoir passé le hall d'entrée meublé de plusieurs sièges et d'un bureau d'accueil, je me rendis en salle 24. J'arrivai devant un petit groupe d'élève parmi lesquels je reconnus Noham, garçon avec qui j'avais royalement raté la rencontre.

« La porte est fermée ? » demandais-je en me questionnant sur leur attente, debout contre le mur.

« Oui. » me répondit sèchement le métisse.

« Vous avez tous vécu ... la même chose que moi ? » demanda en chuchotant une fille aux cheveux roux coupés au carré.

« Je pense qu'on parle de la même chose oui ... » répondit un autre garçon à l'accent asiatique.

Je repensais soudainement aux huit morts de la nuit dernière et réalisais que ce n'était pas un rêve. Tourmenté par cette révélation, je me tournais, confus, pour reprendre mes esprits et c'est alors que je vis une femme que je pouvais reconnaître parmi tant d'autres s'avancer vers notre salle.