CHAPITRE II - EPISODE 8

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Maï enceinte?Moi papa?
Ces questions jouaient en boucle dans ma tête telle une musique mise sur repéter.
Cela ne pouvait pas être possible.
Je me suis mis à parler seul comme si je devenais fou,à voix basse.J'étais tellement absorbé par ces questions là que je ne sentais plus la présence de  Zé.
Surprise,elle me demanda.
-Qu'est-ce qui ne va pas Salam?Qu'est-ce qu'il y'a dans ce message pour que tu sois aussi perturbé?
Devrais-je repondre?Si oui,laquelle?Les deux peut-être.
Non ce serait mettre de l'huile sur le feu.
-Un problème au boulot que je me dois d'arranger le plus vite possible.
-Et tu comptes le partager ou faire comme à ton habitude?
-Je prefère que tu ne saches rien.Moins t'en sais,mieux c'est.
-D'accord si tu le dis.
Nous nous sommes quittés sur ces mots et je parti m'acheter une cigarette que j'ai fumé tout en pensant à comment me sortir de ce petrin.
J'étais contrastée entre remords et incertitudes.
Les filles comme Maï sont capable de bien de choses pour extorquer de l'argent aux garçons ou avoir une consideration.
Pour le savoir,une seule option.Aller la voir.
Je suis donc parti la voir pour être sûr qu'elle ne mentait pas.
À quoi pourrait d'ailleurs ressembler ce petit bout humain?
La timidité de son papa et la vulgarité de sa maman?Quel mauvais mariage ce serait là.
Quand je suis arrivé,elle se jetta à mes bras en pleurant.Moi,elle ne me faisait aucunement pitié.
-Enfin tu es là Salam chéri ! Dit-elle la voix toute tremblante et le visage baigné dans ses larmes.
-Oui je suis là.Depuis quand tu le sais?
-Je ne vois pas mes règles.
-Tu as été à l'hôpital?
-Oui ce matin.C'est après cela que je t'ai envoyé le message.
-D'accord.Et le docteur,il n'a rien dit d'autre?
-Si.Tu me crois pas n'est-ce pas?
-Ce n'est pas que je ne te crois pas mais si je dois porter un bagage,il me faut au moins savoir ce qu'il contient.
-C'est comme ça que tu le vois?Un bagage?
Et pourtant tu me disais tant de belles paroles l'autre jour.Ça se voyait dans tes yeux que tu étais heureux d'avoir partager ce moment avec moi.
-Arrête tout ça,et dis moi ce que j'ai envie de savoir.
-Tu me promets que tu ne vas pas nier être le père de cet enfant que je porte?
Là,j'ai peté un cable.Je perdais en patience.
-Alors,on boit un verre ou on s'encule?¹Tu es enceinte de combien de temps?Dis-je très nerveux.
-3semaines.
Je respirai un grand coup.J'étais  tiré d'affaire car notre contact charnel avait eu lieu exactement 2semaines et 1jour.C'était écrit dans mon bloc-note.
J'avais pris pour habitude,de mentionner tout à l'interieur qui me semblait important pour eviter les mauvaises surprises.
-Cherche bien le père de ton fils dans ce cas car ce n'est pas moi.
-Comment peux-tu dire ça?Demanda-t-elle.
J'avais emmené avec moi,le bloc note et je l'ai pris pour lui demontrer par a+b que j'avais raison et qu'elle avait tort.
Elle commenca à dire que c'était peut-être un oubli de sa part.
Rassuré de min innocence,je suis rentré chez moi,me suis lavé et je suis parti fêter ça avec mes amis.
Je souriais tout le temps et eux ne savaient pas pourquoi.
Je me suis bien garder de leur raconter cette mesaventure car ce serait friser le ridicule.
Marie Jeanne , cigarette,Tramadol,que de stupéfiants étaient au rendez-vous.
Moi je ne touchais pas au tramadol,je preferais le chanvre et de temps en temps quelques cigarettes.
L'herbe,comme le disait Bob Marley:
Fumez la,ne la marchez pas dessus.
Ça je l'avais compris pour mon plus grand bien.
Elle m'aidait à refléchir et à vaincre ma frayeur.Quand il n'y a personne à mes côtés,elle est toujours disponible.
Elle me tient au chaud durant les nuits de grande fraîcheur.
Mes amis et moi,avons longuement fumés puis je suis parti à la station remplacer Baldé qui était resté là-bas toute la journée et avait besoin de repos.
Une fois sur place,je pris la peine d'appeler Zé pour lui dire que tout allait pour le mieux et que ce que je croyais être un problème,n'en était pas un finalement.
-C'est bien alors mon cœur.Et tu es rentré à la maison?
-Non je suis à la station de lavage.Baldé avait besoin de repos.
Tu peux passer si tu veux.
-D'accord,j'y serai dans une demie-heure au maximum
Peu de temps après,elle arriva sur une moto.
J'ai voulu payer le conducteur mais elle refusa fermement.
Mes yeux rouges,mes habits qui puaient la tise,elle s'est vite trouvé une occupation.Celle de me faire des reproches.
-Tu es sur une mauvaise voie Salam.Tu es jeune,tu es brillant à l'école et promis à un avenir meilleur.Pourquoi tu t'aventures dans ces pratiques là?
Ta mère le sais?Peut-être que je devrais la lui dire.
-Non non et non.N'y penses pas une seconde Zé.Je t'aime bien mais si tu dis à Nènè ce que je fais,tu vas me perdre pour la vie.
-C'est parce que je t'aime que je m'inquiète pour toi.Et cette vie que tu mènes est très risquée.Mais si tu veux,je ne te conseille plus jamais.
-Ne te fâche pas p'tite perle.Tu sais,depuis quelques temps déjà,j'ai envie de te dire quelque chose mais je n'arrive pas à me decider.
-Vas-y je t'écoute.
-Je voudrais vraiment que toi et moi,nous nous unissons devant la loi.Je veux que tu deviennes ma femme.
-Attends,tu es sûr que ce n'est pas cette merde que tu as fumé qui te fait dire tout ça?

SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant