SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghetto

CHAPITRE III - EPISODE 2

-Ne joue pas à leur jeu.
Ne leur laisse pas gâcher cette journée censée être la plus belle de ton existence  .
Ne prêtes pas trop attention à elles. Me conseilla Lalya.

Il avait raison.L'ignorance était une option payante.Dans ce jeu ce cartes,j'étais le joker.
J'étais le seul capable de decider de la suite des évenèments.

Je me suis ainsi avancé vers mes tantes et avec toutes les formules de politesses je leur ai souhaité la bienvenue.

-Bienvenu à vous tantes.Veuillez me suivre que je vous serve à boire en attendant que les femmes finissent de cuisiner.

Après tout ce qu'elles m'ont fait subir,j'aurai bien pu les chasser mais l'indifférence est aussi une façon de se venger.

Elles prirent donc place au sejour.
Toute leur attention semblait être attirée par le nouveau canapé
La dernière fois qu'elles sont venues à la maison, un seul fauteil usé et troué partout servait de meuble   à cette vaste pièce sans forme géometrique exacte.
Plus longue que large,pas rectangulaire ni trapezoïdale.À vue d'œil on pouvait sentir que ce n'était pas l'œuvre d'un architecte.Cette maison avait vraiment une architecture bizarre.On airait dit qu'elle a été construite à main levée.

-Djenab,viens saluer tes belles mères.Dis-je

-Un instant,j'arrive.

Idrissa que j'avais commissionné pour acheter les boissons arriva entre temps.

-Voici des boissons pour vous rafraîchir tantes.Et s'il y'a quoi que ce soit que je puisse faire ,n'hesitez pas.

Dans leur regard,je pouvais sentir cette honte qu'elles cachaient au mieux qu'elles peuvent.

-Alors tu viens ou il faut que j'aille te chercher?

-Je met un pagne et je vais.

Les femmes !! Pour mettre juste un pagne,il leur faut une heure.

-Vas y doucement avec elle mon fils.Dit la plus âgée de mes tantes.

Hein?!!? Donc tout d'un coup je ne suis plus un bâtard?
Elles ne peuvent pas être affectives subitement.
J'ai gardé mes doutes pour moi et me suis juste contenté de dire:

-D'accord.Zé est finalement venue.
Mon Dieu elle était sublime.Ce jour encore plus que les précedents.
Sa beauté semblait avoir decuplé tout d'un coup.
Je l'ai regardé un moment puis me suis dit:

-J'ai de la chance.

Il n'y avait aucun doute là dessus.Je venais de gagner au JACKPOT.
Le genou à moitié plié et la main gauche servant de support à la main droite,elle salua très poliment mes tantes.

-Bonjour à vous belles mères ! Dit-elle.

-Bonjour ma fille,ont-elles repondu simultanément.

La plus jeune me fixa et me dit:

-Mon fils tu es chanceux.Ta femme est tellement belle et si naturelle.J'espère que tu prendras soin d'elle comme tout homme est censé l'être avec sa femme.

Elle se tourna ensuite vers ma femme et lui dit :

-On te confie notre garçon.Aime le et cheri le.Il est notre trésor.

-Je ne manquerai pas de le faire.Repondit Zé.

Dans ma tête,je priais Dieu qu'elle n'ait pas gobé à cette fiction.

Toutes ces belles paroles ne sont que leurre.Aucune d'entre elles n'est sincère.
Je connais ce genre de discours nebuleux. Il y'a toujours des  intentions tacites.

À 15h,nous sommes allés à la mairie pour celebrer notre mariage civil.
J'étais dans mon trente et un.Le costume,les souliers,tout était taillé sur mesure.
Pas un seul centimètre de trop.
Djenab,elle,comment vais-je le dire?Elle était simple et sublime.
Elle n'avait pas besoin de trop en faire pour paraître belle et élegante.
Ce que les autres cherchaient dans le make up,elle l'avait naturellement.
Sa robe de mariage était la seule qui coûtait une fortune.Son père l'avait acheté pour elle.
Pour ce qui reste,elle avait un maquillage leger.
Le rouge à lèvres,le fond de teint,le mascara,rien n'était abusé mais dans cette simplicité elle appparaissait en reine.

Miroir,mon beau miroir qui est la plus belle?

C'était ma femme,il n'ya aucun doute.

On était que huit à la céremonie.

Elle,moi et trois temoins pour chacun d'entre nous.

L'officier municipal a beaucoup parlé.Il a lu des articles et nous a demandé :

-Mr Salam Bah,voulez-vous prendre comme épouse Mme Barry Djenab.........

-Mme Barry Djenab,voulez-vous....

Les réponses étaient connues à l'avance.

Après,on s'est passé les bagues et devant la petite assemblée,j'ai embrassé la mariée à la demande de celui qui,derrière un bureau amenagé à l'occasion,celebrait notre union.

Desormais,j'étais devant la loi,Dieu et les Hommes,son mari legitime.