CHAPITRE 4 - EPISODE 3

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C'était le début de la fin j'en étais conscient.
Je me voyais me noyer sans aucun secours possible.
Si seulement je ne m'étais pas entêté à jouer les caïds et que j'avais accepté de me retirer à temps mais le temps n'était pas aux remords.J'ai alors decidé d'affronter mon destin en face.
Ce destin triste,lequel j'ai tout de même contribué à créer.Cinq ans au gnouf sans possibilité de libération sous caution.Une sentence très clemente au vu des chefs d'accusations qui seraient mentionnés sur mon dossier.
Mais pour cela il fallait que le juge soit clement ou corrompu pour que ma peine soit reduite.C'est ainsi qu'avec la complicité d'un des gardes je reussi à parler à Lalya qui s'en occupât.
Comme vous pouvez vous l'imaginer,après mon arrestation j'ai directement été mis en cellule,si on peut appeller cette cage d'oiseau comme ça.
-Non pas de garde à vue pour toi.On ne t'accordera pas ce privilège.M'avait dit le commissaire avec ses yeux remplis de haine.
J'ai eu des envies de meurtres ce jour.Ce n'était pas seulement parce que j'étais dealeur s'il agissait comme ça.Non il devait sûrement avoir d'autres raisons ce bout d'homme habillé en bleu.
J'aurais bien pu lui donner un coup de tête,histoire qu'il apprenne comment parler mais je ne pouvais pas prendre le risque d'aggraver mon cas à cause de cet energumène.Cinq ans c'était déjà beaucoup de peine  pour Zé et le petit kourouma et aussi ma mère.
Ma pauvre mère ! Elle qui a du supporter l'absence de mon père,la voilà qui était obligé de pleurer pour son unique fils en prison.Et pourtant elle n'a jamais demandé que de vivre une vie modeste et paisible.
Je m'en voudrai toute ma vie pour la moindre larme qui aura coulé de ses yeux par ma faute.
J'espère qu'ils auront la force de me pardonner pour toutes mes erreurs.Que mon enfant en grandissant ne me haïsse pas,qu'il sache que si j'ai fait la prison c'est pour eux.
J'aurais bien pu me defendre et mourir l'arme à la main mais si je me suis rendu c'est pour la simple et unique raison qu'il est preférable d'avoir son père,son mari ou son enfant en prison pour cinq ans que de l'avoir au cimetière.
Ainsi,des jours et des nuits sont passés les uns se ressemblant aux autres.Le stress était devenu mon quotidien  dans cette sombre cellule à l'atmosphère asphyxiante.
Ce n'est que deux semaines après mon arrestation qu'eût lieu mon jugement.
Il y'avait du monde au tribunal ce jour là.Des amis,la famille et beaucoup de curieux qui attendaient sûrement ce jour depuis l'annonce dans toutes les radios,mon arrestation.
Parmis eux,ceux qui me soutennaient et aussi ceux qui  priaient que la peine capitale me soit donnée.
Mais parmis eux tous,un seul visage attira mon attention.Celui de ma vieille mère,les larmes aux yeux.
Une image d'elle qui me fendit le cœur et  qui restera à jamais dans ma memoire.
Elle était assise là,visiblement très fatiguée par toutes les epreuves que la vie lui avait fait subir.
Les cernes autour de ses yeux temoignaient de longues nuits blanches durant lesquelles elle a sûrement pleuré.
J'ai très vite detourné le regard pour aller m'asseoir sur le banc des accusés aux côtés de mon avocat que je n'avais pourtant pas demandé à avoir.
En face de nous étaient assis des hommes en robes.Je ne connais pas comment ils s'appellent mais d'après les dires de mon avocat ce sont eux qui allaient me juger.

-Je voudrais me charger de ma defense.Lui ai-je dit.

-Mais c'est incensé ce que vous dites.C'est carrément un suicide.

-Et vous pensez connaitre mieux que moi mon histoire?Je le reitère,je veux moi même prendre ma defense ou bien il faut que je vous fasse un dessin?

-Dans ce cas je crois que je n'ai plus rien à faire ici.

Il se mit donc à plier sa paperasse très lentement comme s'il attendait que je change d'avis et que j'aille lui supplier à genoux de reprendre l'affaire.

-Non restez ! Ne gâchez pas le decor.
C'est bien pour ça que vous êtes là non?À vrai dire cela ne vous fait ni chaud ni froid que je prenne perpet ou que je sorte libre tant qu'à la fin,vous avez votre paye n'est-ce pas?
Alors vous allez faire ce que je vous ai demandé de faire et rester là.

SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant