CHAPITRE II - EPISODE 15

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-Allô l'ami,comment est-ce que tu as trouvé l'air à l'exterieur?Dis-je pour le taquiner.

-Leger,repondit il.Merci beaucoup l'ami et sache que je t'en serai reconnaissant toute ma vie.

-Non tu n'es pas obligé frère.Je fais juste ce que tout être censé aurait fait pour un ami.
Trouve moi à la Favela,je dois te présenter des amis.

-D'accord,j'arrive dans un instant.

Il arriva plus vite que je ne l'avais prévu.Je lui presentai à mes amis Kourouma,Baldé et Idrissa.
Il n'avait nulle part où passer la nuit.Je lui ai donc invité à venir partager ma chambre après avoir eu l'accord de ma mère.
Au début,elle ne voulait pas.Pour elle,c'était risqué d'heberger un type qui sort de prison et ceci même si ce dernier est très gentil.

-Les loups les plus dociles sont souvent les plus dangereux.Disait-elle pour argumenter.
On ne sait jamais quand est-ce que leur côté sombre peut refaire surface.

-Non maman celui-ci est différent je te promet.Laisse le s'installer là et tu verras que je dis vrai.

Je lui ensuite expliquer en détail l'histoire très émouvante de mon ami.Après avoir écouté ma narration du début à la fin,elle,qui était malgré sa pauvreté,très pieuse et toujours prête à faire du bien et rendre service aux besogneux,elle fini par accepter.
C'est ainsi que Lalya et moi sommes passés de compagnon de cellule à colocs.
Dans son habitude à être matinal,il se levait toujours le premier.Il restait là ensuite eveillé jusqu'à ce que maman se lève,me revellait  pour faire la prière du fajr  avec elle.
Après cela,on partait à deux puiser de  l'eau.En cours de route,il fumait une mèche de cigarette ou deux.
Il travaillait tellement que j'eûs cru qu'il le faisait parce qu'il se sentait redevable.

-Tu n'es pas obligé de travailler autant tu sais?Disais-je à chaque fois qu'il essayait d'en faire trop.

Très vite,il gagna la confiance de ma mère.

Le lundi qui a suivi ma libération,j'ai repris les cours après avoir raté une semaine.
Je partais certe tout le temps en retard mais jamais je ne m'étais absenté autant.
Quand je suis entré en classe,toute la classe a applaudi et cela m'a fait sourire un peu.

-Salam,Salam,Salam pouvait-on entendre en écho.

Même ceux avec lesquels je ne me saluais pas avec,m'ont demandé la raison de cette longue absence.

-Les problèmes,les problèmes.Je me contentait de repondre.

Seule Maï ne m'a rien dit.Elle n'avait pas le ventre arrondi et cela était très étonnant pour une fille qui m'avait déclaré être enceinte.Ce n'est qu'après que j'ai su qu'elle avait avorté à la demande du père du bébé.

-Tu vas bien Maï.

-Ça va Salam.Elle repondit très calmement le regard baissé pour sûrement éviter de croiser le mien.

Directement je me suis dirigé vers la place où était assise Djenab et me suis installé.

-Tu m'as manqué ma folle.Lui dis-je amoureusement.

-Tu m'as manqué aussi mon cœur.Oh que le temps m'a paru interminable.Tout ce temps sans te voir et ne pouvoir te parler qu'en cachette me tuait à petit feu.Tu sais,je ne peux plus tenir comme ça.On doit tout faire pour nous marier.

-Ton père ne m'aime pas.Il ne va jamais accepté cette union.

-On se battra ensemble comme on l'a fait.J'ai d'ailleurs une idée et il faut qu'on essaye et voir.

-Explique moi !

-Non je prefère que tu ne saches rien.Tu vas sûrement pas être d'accord.Aies juste confiance en moi.

On a profité de ce temps que l'école nous offrait pour parler de nous et de nos projets.
Elle m'a dit qu'elle voudrait avoir 4 enfants dont 3 garçons.
J'ai trouvé ça très drôle et on a ri aux éclats.On vivait notre futur dans l'imaginaire.
Je la voyais là avec notre bébé en main le matin en train de le nourrir sous le regard affectif de ma mère.Mon Dieu que j'aurais aimé que cela se realisa à ce moment là et que le temps s'arrêta mais on ne peut pas vivre de rêve.La réalité nous a très vite reveillé de ce merveilleux conte de fée.

Mais l'espoir était encore permis.J'avais le soutien de Baki même si celui ci ne pesait pas trop sur la balance.Baki n'avait pas trop la côte en famille.

Je ne pouvais pas m'imaginer que la chance pouvait me sourire.
Elle est venue sans que je ne me doutasse de rien.
Zé y a été pour beaucoup.
Elle a dit à son père que si jamais il refuse elle va se suicider.
Il savait qu'elle en était capable.La dernière fois elle a bien failli y rester.
Il m'a donc convoqué chez lui pour parler.
J'ai eu peur que ce ne soit un autre problème qu'il voulait m'attribuer mais je suis allé quand même.

Quand je suis arrivé,il m'attendait avec sa femme au salon.Le genou plié,je leur ai salué avec tout le respect qu'il se doit à une personne âgée.

-Prend place dit-il.

Je me suis assis juste en face du vieux couple.
-Ne perdons pas en temps,disait-il,ma fille affirme n'aimer que toi et qu'elle se suiciderait si jamais c'est pas à toi qu'on la mariait.Nous avons refléchi sa mère et moi et nous sommes prêts à l'accompagner partout où elle pense que son bonheur est.Nous sommes disposés à te la donner en mariage mais comme la coutume l'exige,tu devras venir avec tes oncles du côté de ton père qui envoyeront avec eux les 10colas.

Un autre problème venait de se poser.Ma famille paternelle,elle qui miserait toute sa fortune juste pour nous voir souffrir,mon destin se trouvait entre ses mains.

SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant