SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghetto

CHAPITRE II - EPISODE 2

Dimanche est arrivé,je me suis hâté de vite faire mon travail pour ainsi pouvoir aller travailler.
J'ai puisé de l'eau au puit,laver les bols bien qu'il n'y avait pas grand chose à laver parce qu'on était que deux et en plus,on ne rend propre que ce qui est déjà sale et balayer la maison.
J'ai reuni le linge sale de ma maman et moi et ai vite lessiver ça à la brosse.
Ce n'est pas parce qu'on est garçon qu'on ne doit rien faire qui soit attribué géneralement aux filles pour sa mère.
Pour quelqu'un qui nous a porté neuf mois au ventre et aimé sans nous avoir vu,c'est le moins que l'on puisse faire.
Aussitôt fini,je parti à la Favela.
J'ai d'abord commencé à pister un endroit qui me permettrait de voir toute personne qui s'approche,de loin.
Le lieu le plus en vue pour ça était à mes yeux,près de la vendeuse de Togué,une jeune demoiselle voilée et très belle qui s'appelait Binta   .
Elle a été donné en mariage très tôt par ses parents à un monsieur plus âgé qu'elle.
Tombée enceinte après 6mois de mariage et son mari qui ne s'occupait pas bien d'elle,elle a été contrainte de quitter les bancs à sa première année au collège.
Mère de deux enfants quand j'ai commencé mon travail et épouse d'un mari fainéant,elle s'est convertie en vendeuse de haricots pour s'occuper de ses mômes.
Je me suis vite lié d'amitié avec elle.
Petit à petit,les youths ont commencé à venir et les acheteurs affluer.
Ce fut kourouma qui vint en premier.Il m'a salué et s'est assi près de moi.On s'est acheté d'abord à manger puis nous parlâmes de beaucoup de sujets très croustillants.
Ça m'a fait du bien de connaître l'histoire de chaque membre du clan.
Kourouma,lui était originaire de kankan.Il a atteri à Mamou avec ses parents qui étaient venus pour travailler.
Baldé arriva après et se joignit à nous.
Il commanda un plat de togué et se mit à parler tel une pie.
C'était un grand bavard mais surtout un grand stratège.
Il avait à plusieurs reprises sorti Baki de situations difficiles.Il parlait couramment l'anglais et le français en plus des langues du pays comme le soussou,le maninka et le poular.C'était l'intello du groupe.Peut-être,était-ce la raison pour laquelle il avait le pseudo Baldé l'Unique.
Je me demande encore ce qui avait bien pu le pousser à être dealeur surtout qu'il avait une grande éducation islamique.
Il a passé la majeure partie de sa jeunesse à l'axe de la paix à Conakry mais cette appelation était que pour les résidents de cette partie du pays.
Pour les tèdda padhè c'était plus convenable d'appeler cette zone là,l'axe du mal.
Là-bas,les enfants grandissent sous les bruits des balles et les jeunes meurent après chaque manifestation,pacifique ou pas,froidement abbatus par ceux là même censés les proteger.
Il a décidé de venir ici chez sa grand mère après que sa vie ait été menacée par un certain colonel très brutal qu'ils surnommèrent Kouddi.Je ne sais pas si c'est vrai,mais c'est ainsi qu'il me l'a dit.
Je pense que le guetto est le seul endroit où toutes les ethnies vivent en harmonie depuis que les politiques ont mis du feu sur le tissu social.Là-bas,tout le monde aime tout le monde.On fume tous le même chanvre et avons tous la même idéologie rasta.
On m'a donné un télephone pour que je puisse joindre les vendeurs au moindre soupçon de présence d'un homme en tenue.
La consigne était que j'envoyasse un message et le supprimer de suite.
La journée n'a pas été dure et aucun policier n'est apparu.
Zé est arrivé aux environs de 15h pour me voir.
-Je ne sais vraiment pas ce qu'elle a à me suivre partout elle.Elle est pire que mon ombre me suis-je dit.
-Je suis passé à la maison mais je ne t'ai pas vu Salam.J'ai donc pensé que tu serais là.Je peux te parler?
-C'est pas ce que tu es en train de faire là?
-Ecoute,j'aimerais vraiment qu'on se parle et je ne plaisante pas.
Je n'ai rien dit et fais comme si elle n'existait pas.
Alors là,elle s'est mis très en colère et a commencé à me parler avec fermeté.
-Tu vas m'ecouter finalement?Jusqu'à quand vais-je te dire que je suis désolé pour que tu me pardonnes?
-Je suis en train de travailler là et tu me deconcentres.
-Bien si tu le dis.Si je meurs,ce sera de ta faute.Tu penses vraiment qu'avec ta situation tu aurais pu avoir une fille comme moi?
-Baah ça alors,enfin.Je me demandais bien quand tu comptais me dire tout ça.À tes yeux,je ne suis qu'un misérable garçon qui vit de la pitié des autres.Je vais bien te prouver le contraire et c'est bien pour ça que je ne veux plus de toi ni de ton aide dans ma vie.
-Désolé c'est pas ce que je voulais dire.
-Et bien tu l'as dit.
Elle m'a quitté après cette houleuse conversation et est rentrée chez elle.
Mes nouveaux copains ayant écouté tout du commencement à la fin,se mirent alors à me regarder avec des regards interrogateurs.
-Alors mec,tu sors avec la cousine du boss? Me dirent-ils tous ensemble comme s'ils repetaient une chanson.
-Non,c'est juste une amie.Repondis-je brièvement.
-Vous avez une drôle de façon de converser pour de simples amis.Me dit Baldé avec le soutien de tous les autres.
Je n'ai plus rien dit.
Une demie heure plus tard,on vient m'informer qu'elle a voulu mettre fin à sa vie en avalant une grande quantité de comprimés et qu'elle a été envoyé à l'hôpital.
J'ai commencé à regretter mes actes et de chaudes larmes ont coulé sur mon visage.
Et si elle mourait? Me suis-je mis à penser.
Sans retarder je m'embarquai pour les urgences.Là-bas,un docteur vint à ma rencontre pour me dire que je devais attendre une autorisation pour pouvoir entrer.
-Monsieur je peux savoir comment elle se porte? Ce n'est pas grave j'espère.Lui demandai-je tout tremblant et rempli de regrets.
-Elle a avalé une forte dose d'aspirine monsieur.Pour le moment,nous faisons tout ce qui est dans nos capacités pour que ça aille mieux.Cependant,ne vous inquietez pas,nous avons mis nos meilleurs docteurs pour s'occuper d'elle.
Je restai donc là à prier qu'elle ne trepasse pa,que je puisse avoir une chance de me rattraper et lui dire toute ces choses qu'on ne dit qu'à la personne qu'on aime.
Dieu accepta finalement d'exaucer mes vœux.Le docteur avec lequel j'ai parlé quand j'arrivai,me dit qu'elle était prête à me recevoir à présent.
J'attendi qu'elle fût seule et surtout que ses parents soient sortis puis je rentrai à pas feutrés pour eviter qu'elle n'eût peur.
Je me mis à ses chevêt et commencai à lui parler tendrement.Elle avait encore son corps chaud et ses pupilles toujours un peu dilatées.
-Tu vas bien mon cœur? Demandai-je.
Elle acquiessa de la tête.Je savais qu'elle pouvait pas encore trop bavarder.
-Tiens bon,on va surmonter ça ensemble.Je m'en veux tellement de ne pas t'avoir écouté,si seulement...
J'ai n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'elle posa son doigt sur mes lèvres comme pour me dire que je n'avais pas à m'en vouloir.Je continuai quand même tout en larmes à lui parler le cœur ouvert.Je pense que ça été la première fois que j'ai parlé sans gène à une fille,de la sorte.
-Plus jamais je ne te gronderai.Je te promet de faire tout mon possible pour te rendre heureuse.J'étais perdu,tu m'as guidé,quand mon horizon était sur le point de complètement s'obscurcir,tu t'es transformée en une brillante lumière.Je chavirais,tu m'as sauvé.J'ai longtemps caché mes sentiments mais je crois qu'aujourd'hui,je me dois de tout te dire.
Je t'aime au délà de toute imagination.Aucun mot sur terre ne saurait décrire ce que je ressens pour toi.
Elle me laissa vider le contenu de mon cœur sans m'interrompre.
Quand j'eûs fini,elle serra fort ma main contre son cœur et me souria.