CHAPITRE 4 - EPISODE 2

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Être discret et mefiant !
Voilà comment nous avions decidé d'agir pour gagner du temps en attendant de trouver un moyen de repliquer aux attaques de la police qui avait déjà commencé à arrêter quelques jeunes consommateurs.
J'ai appris qu'une prime allechante serait remise à quiconque permettrait aux corps de la police et de la brigade anti criminelle de mettre main sur un chef de clan.
Depuis,toute personne qui venait se procurer de quelques boules de marijuana était suspectée de complicité avec les condés.
On ne revendait qu'à ceux que nous connaissions et auxquels nous avions l'habitude de vendre.

Il était imperatif que tous les chefs de clans se reunissent et essaient d'agir ensemble et mettre les differends de côté le temps que les tensions se calment.
J'ai donc organisé une reunion à huit clos pour debattre sur le sujet.
Certains étaient hesitants et me soupçonnaient d'être de mèche avec la partie ennemie.
Ça n'a pas été facile de leur faire croire le contraire mais nous avons finalement été d'accord que seuls unis nous pourrions resister.

C'était un dimanche aux environs de 22h que nous nous reunissâmes dans une cabane à la sortie de la ville.
Chacun était venu avec ses plus fidèles soldats.
À mes côtés,Baldé,Idrissa et Ibrah.
Aux côtés de mon principal rival,siegait notamment Almamy le gars que j'avais infiltré dans leur clan.
Avant de prendre la parole,j'ai adressé un leger sourire à tout le monde que certains repondirent par un sourire fade qui laissait apparaître tous les doutes qu'ils avaient à l'instant.
On ne s'aimait pas et ce n'était un secret pour personne.

-Chers amis commençai par dire.Bienvenus à vous tous qui êtes là aujourd'hui.
Je vous remercie d'avoir accepté de venir malgré tous les differends qui nous separent.
Ce n'est pas en vain si j'ai organisé cette reunion.
Il se fait tard c'est vrai mais avec tout ce qui se passe en ville et la police qui nous traque,on ne pouvait pas prendre le risque de se voir en pleine journée.Encore moins le faire au nez de ceux qui veulent nous mettre sous les verrous.J'ai appris de sources fiables que pour chaque leader arrêté,une prime était promise.
Au délà de nos differends,nous devons rester unis.
Il n'y a qu'ensemble que nous pouvons resister.
Chacun d'entre nous ici a des raisons d'en vouloir à un autre.
Vous avez encore plus de raisons de me haïr moi.Je n'ai pas toujours été diplomate dans ma façon d'agir.
À partir d'aujourd'hui,on sera les yeux et les oreilles des autres avec lesquels nous partageons cette pièce.
Je vous invite à plus de bon sens et à cet effet,je demande à tout le monde d'enterrer la hache de guerre.

En parcourant la salle des yeux je pouvais remarquer des sourires de satisfaction,honnêtes mais aussi hypocrites.
Chacun de nous avait des sentiments tacites.
Tout le monde soupçonnait tout le monde.Pour s'approprier le marché si juteux de la ville carrefour,certains auraient été prêt à vendre leur frères.
Peut-être étions nous déjà en danger au moment ou je parlais.
Peut-être qu'il y'avait entre nous un Juda qui nous souriait hypocritement.

J'aurais pu eviter tout cela si j'avais écouté Lalya et m'étais retiré mais malheureusement,on fini toujours par prendre goût au jeu que nous livre ce monde si risqué qu'est le deal.
Je m'étais tellement assez eloigné de la vie que j'avais avant que je ne pouvais plus me retourner et dans ce labyrinthe sèmé d'obstacles je ne trouvais plus de porte de sortie.
Mais le mal était fait et je ne pouvais rien faire pour changer cet état de fait.
Alors pour racheter ma conscience,j'investissais ma fortune si mal acquise pour la bonne cause.
Ainsi pouvait-on me voir financer des projets de jeunes et essayer d'aider des mères celibataires à surmonter la galère quotidienne.

En faisant profil bas,j'avais réussi à gagner du temps et à prendre confiance.
La confiance j'en avais tellement que je me croyais invincible mais on est jamais assez malin face au destin.
Et le destin ne vient jamais en claxonnant.
C'était un samedi soir,quand les keufs sont venus me cueillir.
Tout se passait pourtant très normalement jusqu'aux environs de 21h.
J'avais passé la journée près de ma famille,et comme si Dieu voulait que je fixe mon enfant une dernière fois avant d'être emprisonné,nous avions joué ensemble comme le font tous les papas avec leurs momes.
J'avais pris l'habitude de ne pas passer la nuit chez moi pour prevenir ce genre d'imprévus.
Mais un proche m'aurait vendu m'avait-on appris.
Je ne sais pas qui c'était et je ne le saurai sûrement jamais.
La trahison voyez-vous,elle vient toujours du côté de ceux que vous côtoyez et qui vous connaissent bien.

À 21h ce jour,j'ai réçu un appel d'Idrissa me notifiant la descente des poulets à l'hôtel Africa dans lequel je passais mes nuits depuis deux semaines.

-4 pick up de police sont en direction de ton hôtel.
Je suis persuadé que c'est toi qu'ils cherchent.
Fuis mon ami,quelqu'un t'a vendu.

J'aurais bien pu fuir ou me preparer à l'affrontement fatal mais cela n'aurait fait qu'aggraver ma situation.
Dans d'autre circonstances je me serai defendu et serai sûrement mort l'arme à la main mais il y'avait le petit Kourouma et je ne voulais pas qu'il grandisse orphelin.
C'est encore mieux d'avoir son père en prison que de l'avoir au cimetière me suis-je dis.
Je purgerai ma peine pour lui et reviendrai lui offrir tout ce qu'il n'a pas pu avoir.
Même si l'argent n'achète pas le temps perdu.
Je reviendrai.
Mon fils ne sera pas fier de moi c'est une evidence mais j'espère qu'il me comprendra.

Les sirènes ont retentit derrière la cour de l'hôtel et ils sont entrés.
Moi j'attendais là tranquillement avec la photo de ma famille en main.
Tout d'un coup,j'ai entendu des coups à la porte et ai reçu l'ordre d'ouvrir.
Une voix qui semblait être celle de leur chef me dit :

-Ouvrez la porte Monsieur ou nous serons contraint de forcer la porte.

Quand j'ai ouvert,il a continué en disant:

-Mettez vos mains bien en évidence ! Ne bougez pas et personne ne sera blessé.
Ne tentez surtout pas de jouer aux heros.Les heros ont rarement longue vie.

J'ai obéi et ils m'ont passé les menottes puis m'ont emmené au poste de police dans l'un des pick-up.

SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant