CHAPITRE 4 -EPISODE 1

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6 mois sont passés,mon fils a bien grandi.
Ce petit bout d'être issu de l'amour entre Zé et moi commençait déjà à se deplacer à 4pattes.
Tel un ouragan,il detruisait tout sur son passage.
Je me demande où il a bien pu tirer cette turbulence.
Je ne me rappelle pas avoir été aussi turbulent de toute ma vie.
Mon business marchait bien et profitant des vacances je m'accaparait du marché de toute la ville.
Avec l'appui du commissaire et de ceux qui me servaient de yeux et oreilles,je n'avais aucunement à m'inquieter des descentes de la police.

Le commerce de Lalya florissait.C'était un bon gestionnaire.
La petite boutique qu'il avait à ses debut avait laissé place à un grand magasin au centre ville.
Il vendait de tout et tout le monde le connaissait.
Il comptait se marier aussi avec une charmante demoiselle qu'il avait rencontré recemment et avec laquelle l'amour semblait jaillir.

Je n'étais plus à présenter dans toute la ville,du moins à aucun jeune du guetto.
Ms renommée était telle un grand roi aimé.Les rumeurs aussi commençaient à s'agrandir sur ma personne et les echos avaient fini par tomber très malhureusement dans les oreilles de ma mère.
Bien évidemment elle me faisait trop confiance pour croire à toutes ces histoires.
Surtout qu'elle sait que dans cette ville,tout est bon à créer des histoires sur ceux qui commencent à se demarquer.
Cependant elle avait trop de jugeote pour prendre ces rumeurs à la legère.
Ce n'était donc pas rare qu'elle me posa des questions à chaque fois que l'occasion se presentait.
Je m'en sortais plutôt pas mal et j'arrivais toujours à trouver les mots qu'il faut pour calmer sa curiosité et dissiper ses doutes.
J'aurais bien aimé pouvoir lui dire la verité mais maman avec l'âge n'aurait jamais pu encaisser cette redemption de ma part.
J'avais déjà que trop perdu avec le décès de mon paternel.Il ne fallait donc pas mettre de l'huile sur le feu.

De temps en temps je faisais des comptes rendus à Baki,celui par lequel tout a réellement debuté.
Je ne passais plus assez de temps à la Favela.Je laissais à Idrissa et Baldé la charge de veuiller sur le bon deroulement du deal.J'étais plutôt présent au niveau de la station de lavage pour camouffler les activités illicites qui étaient la source de ma fortune.

Les rumeurs prenaient de l'ampleur et du jour au lendemain comme un nuage semblait venir s'incruster dans ma vie plutôt lumineuse jusque là.
J'avais pris trop dassurance en grimpant assez haut.Je ne pouvais pas me douter que la chute serait terrible.

On me reprochait de pas consulter des voyants pour prevenir les malheurs qui s'approchent.

Moi j'étais croyant et comme le disait Diderot:
"La superstition est plus injurieuse à Dieu que l'athéisme".
Tout ce qui devait m'arriver m'arriverait d'une façon ou d'une autre.
Il n'était donc pas question de me mettre à dos la colère divine.
Et d'ailleurs si les voyants étaient capables de toutes ces choses qu'on leur attribue,pourquoi leur arrive-t-il à eux aussi,des évenements tragiques alors qu'ils auraient pu se proteger?

Je faisais de l'aumône et cela m'était suffisant.
J'offrais des vivres aux plus pauvres et habillais les orphelins.

Pour blanchir tout ce argent amassé illégalement,j'avais créé une petite société de transport.
Une dizaine de vehicules seconde main venus d'Europe reliaient la ville de Mamou aux villes avoisinnantes.
Tout en employant des jeunes,je m'assurais de survivre financièrement au cas où il m'arriverait le malheur d'être arrêté et jugé.

Ce que je redoutais arriva plus tôt que prévu.
Le commissaire qui me facilitait le commerce s'est vu être muté à Gueckedou.
Son remplaçant n'était pas de ceux qui se laissaient influencer et facilement corruptibles.
Le gouverneur de la ville avait eu echos de ce qui se passait entre les dealeurs et la police.

Car oui,le commissaire avait fini par prendre goût aux pots de vins et ne pretant pas trop attention il s'était laissé griller sans le savoir.

Le gouverneur a donc demandé à ce qu'il soit remplacé par un autre qui pourrait mettre fin à la vente et la possession de stupéfiants.
Il avait conscience que mettre fin à la vente de stupéfiants était une chose impossible car même si les têtes des clans tombaient,d'autres pousseraient à la place.

Dans toutes les radios de la ville,on annonçait la traque future des vendeurs de drogues.
De 08h à 08h c'étaient les mêmes informations qui tournaient en boucle.
Des auditeurs qui gardaient l'anonymat affichaient leurs joies.
Ils esperaient que la ville soit enfin liberée de toutes ces mauvaises graines qui d'après eux étaient la principale cause de la délinquance et du banditisme.
Ces mauvaises graines,c'étaient NOUS.Mais avions nous les mêmes raisonnement qu'eux?
Non sans aucun doute.
Et si c'était plutôt eux,les responsables de toutes les atrocités que connaissait la ville?
Était-ce nous qui calcinions nos semblables?
Était-ce nous qui envoûtions nos maris?
Était-ce aussi nous qui maraboutions nos coépouses?

Volions-nous du bétail?
Non ce n'était pas nous.
Nous on fumait de l'herbe et on se faisait de l'argent avec.
On était dans notre monde à nous où nous nous saluons avec paix et amour.

Les souhaits de reussite du projet de nettoyage entamé par le gouverneur ne tarissaient pas.
C'était d'ailleurs le principal sujet dans tous les débats.

Ainsi,pouvions nous entendre si on tendait bien les oreilles,des gens se dire:

-J'espère qu'ils seront tous mis aux arrêts.

-Qu'ils soient executés si cela peut enfin liberer nos enfants de cette herbe.
Volions-nous du bétail?
Non ce n'était pas nous.
Nous on fumait de l'herbe et on se faisait de l'argent avec.
On était dans notre monde à nous où nous nous saluons avec paix et amour.

Les souhaits de reussite du projet de nettoyage entamé par le gouverneur ne tarissaient pas.
C'était d'ailleurs le principal sujet dans tous les débats.

Ainsi,pouvions nous entendre si on tendait bien les oreilles,des gens se dire:

-J'espère qu'ils seront tous mis aux arrêts.

-Qu'ils soient executés si cela peut enfin liberer nos enfants de cette herbe.

SALAM,l'itinéraire d'un jeune dans le ghettoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant