Chapitre 7

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Une semaine est passée depuis notre retour de Shanghai, et comme convenu, nous faisons comme si ce voyage n'avait pas existé, comme si nous nous étions pas rapprochées. Nos seules conversations sont liées au travail, on est bien loin de s'échanger nos fourchettes.

Pendant quelques jours, Mme CORRE portait un foulard à son poignet, et il ne fait aucun doute que c'était pour cacher sa blessure. Même si la marque a aujourd'hui disparu, je me sens toujours aussi responsable et désolée. Depuis que nous nous évitons mutuellement, je deviens un peu plus morose chaque jours, et ça n'a pas échappé à l'œil de Daniel. Ce dernier, a été ravi de mon retour et n'a pas oublié de me rappeler que je lui devais un repas. Alors, pour honorer ma parole et me vider l'esprit, je l'ai invité à dîner ce soir à la maison.

En pleine galère dans ma cuisine, je sursaute et manque de me brûler lorsque la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Je jure à voix haute, je ne m'attendais pas à ce qu'il arrive aussi tôt. Les mains pleines de sauce tomate, je préfère crier à travers mon studio pour inviter Daniel à rentrer. Il ne se fait pas attendre et rentre doucement dans la pièce en me cherchant du regard. Lorsque ses yeux se posent sur moi, il ne peut pas s'empêcher de rigoler.

- Tu es entrain de découper un corps, s'amuse-t-il en regardant mes mains.

- Oh m'en parle pas... à la base je voulais l'enterrer, mais c'est pas très discret de se balader avec un cadavre dans les escaliers.

- Donc, tu as préférée le découper en petits morceaux pour le jeter aux ordures, c'est ça ?

- C'est ça. Mais comme tu le vois, le sang, ça gicle partout.

Après quelques secondes à nous juger du regard, nous explosons de rire.

- Tu ferais une piètre criminelle, renchérit-il.

- Je me dois de te donner raison sur ce coup.

Et nous rions de nouveau. Daniel sait toujours comment me faire rire et me remonter le moral, c'est vraiment agréable.

- T'as besoin d'aide ? me demande-t-il en regardant mon état d'affolement en cuisine.

- J'aimerais dire que non, mais si on me laisse encore deux minutes toute seule, j'ai peur que l'appart explose. Donc j'accepte volontiers ton aide.

Mon collègue retrousse ses manches et se lave les mains avant de se tourner vers moi en attendant mes instructions. Je lui demande de couper l'ensemble des légumes posés sur la table et de les faire ensuite revenir à la poêle. En quelques minutes, tous les légumes sont nettoyés, épluchés et en cuisson, je suis épatée par la rapidité de Daniel en cuisine. De mon côté, je m'affaire à concocter une sauce à base d'oignon, mais ma mission devient très vite un calvaire lorsque mes yeux se mettent à piquer. Je commence à pleurer et à renifler, ce qui fait rire mon coéquipier de cuisine.

- Arrête de rire ! C'est affreux comme ça pique !

- Désolé, mais là je ne peux pas m'en empêcher, c'est beaucoup trop drôle.

Il est complètement mort de rire, tandis que je souffre le martyr, quel traître. N'en pouvant plus, je porte mes main a mon visage pour frotter mes yeux qui me démangent. Mais mon geste est arrêté net avant même que j'atteigne mes yeux. Daniel m'a attrapé les avant bras, m'évitant ainsi d'empirer mon cas.

- Attend je vais t'aider. Ne bouge pas.

Il avance d'un pas vers moi et vient poser ses mains au niveau de mes oreilles. Ma peau tressaille et se contact et Daniel semble l'avoir senti car il me sourie tendrement. Dans un geste doux, il fait glisser ses pouces sous mes yeux pour essuyer mes larmes. Puis il me bascule légèrement vers le comptoir afin d'atteindre le robinet. Son corps est plaqué contre le mien tandis qu'il imbibe une serviette d'eau. Mon cœur s'accélère et le sang me monte aux joues, mon dieu il était vraiment obligé de me garder entre l'évier et lui ? Il aurait très bien pu me contourner !

Viens sous mon parapluie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant