Je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Mon esprit était trop occupé à se remémorer les événement de la veille. J'ai failli aller trop loin avec Daniel mais heureusement le téléphone a sonné avant que je commette l'irréparable. Ce n'est pas que je n'apprécie pas Daniel, mais je regrette un peu de mettre laissée emporter. Sans l'effet de l'alcool, je n'aurais certainement pas cédé aussi facilement. D'ailleurs, en y repensant, je ne pense pas que l'alcool soit la principale raison de mon laissé aller. Je veux dire, depuis mon retour du voyage d'affaire, j'ai le morale en berne et Daniel a été le premier à me redonner le sourire, alors dans un moment de faiblesse et je pense de manque d'affection je me suis accrochée à lui. Je sais, c'est pas très beau de se jeter sur le premier venu à cause d'une petite déprime, mais ce qui est sûr, c'est que je regrette et que je vais devoir avoir une petite discussion avec mon collègue pour clarifier les choses.
Tandis que mon cerveau tourne à plein régime je suis coupée par le réveil en trombe de Léa. À peine sortie du lit, elle se précipite vers moi et m'assomme de questions concernant Daniel. Apparemment, elle n'était pas saoule au point de ne plus se souvenir de la soirée. Ne pouvant rien cacher à mon amie, je décide de lui expliquer tous le déroulement de la soirée d'hier.
- Alors là, ma grande, tu m'épates ! Par contre, je suis désolée d'avoir coupé court à votre scène d'action, si tu vois ce que je veux dire.
- Oh non, t'inquiète pas pour ça. À dire vrai, tu m'as évité l'irrémédiable. Si j'avais été plus loin, je m'en serais mordu les doigts.
- Pourquoi, il t'attire pas ?
- Si... mais... je sais pas... Tu vois, c'est plus une attraction physique que je ressens pour lui. Et si je me penche sur mes sentiments, c'est clair que se ne sont pas des sentiments amoureux.
- Attend ma belle, je crois que tu te précipite un peu là. Tu dis ne pas éprouver de sentiments amoureux, mais ne penses-tu pas que tu devrais attendre un peu pour savoir ? On ne tombe pas amoureuse en deux semaines, ça prend du temps de développer ce genre de sentiments.
- Honnêtement, je ne sais pas Léa. Je me sens bien avec Daniel car il est toujours gentil et attentionné avec moi, mais il me manque quelque chose pour que je puisse me projeter. Tu vois, j'ai besoin de la petite étincelle qui me dit « cette fois-ci, vas-y, c'est la bonne ».
- Tu crois qu'elle existe vraiment cette petite étincelle ?
- Oui, j'en suis sûre, et un jour je la ressentirais. Je ne sais pas qui sera cette personne, mais je suis certaine que ce ne sera pas Daniel.
- D'accord, ma belle, je te crois. Alors, si tu es sûre de toi, assure toi de parler avec ton collègue avant de lui donner de faux espoirs.
- Oui, merci Léa.
Je la serre dans mes bras pour me donner du courage avant de me diriger vers la sortie. Avant de passer la porte, je lui dis que nous allons devoir avoir une discussion par rapport à son état d'hier soir. Elle promet de tout me raconter et je pars pour le travail.
Dans le hall d'entrée, je me faufile précipitamment dans l'ascenseur et tombe nez à nez sur la personne dont je prenais le soin d'éviter jusque là, ma supérieure. Si mes yeux restent bloqués sur elle quelques secondes, elle, au contraire, ne semble pas me porter attention. Alors, afin, de me faire la plus discrète possible, je me colle au fond de l'ascenseur et patiente le temps de gravir les étages. Durant notre ascension, mon ventre ne peut pas s'empêcher de me rappeler que j'ai loupé le petit déjeuner et décide de le faire savoir en grondant avec force. Autant vous dire que pour la discrétion, c'est raté.
À notre étage, je laisse Mme CORRE prendre quelques pas d'avance avant de m'engager dans le couloir menant à notre box office. Sur place, j'aperçois Daniel à son bureau et ce dernier ne tarde pas à remarquer ma présence. Il me fait un grand sourire, auquel je ne parviens pas à répondre. Avec ce qui s'est passé la veille et ma discussion avec Léa ce matin, je ne sais plus comment agir. En voyant ma réticence, mon collègue devient perplexe et me fait signe de venir lui parler à la pause. Je hoche la tête. De toute manière, il faut absolument que je clarifie les choses entre nous, et le plus tôt sera le mieux.
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Viens sous mon parapluie.
RomanceMargot, jeune femme maladroite et joyeuse, se rend à son premier entretien d'embauche depuis la faillite de son ancien employeur. Expérience professionnelle et parcours scolaire exemplaire à l'appui, elle ne s'attendait pas à se faire rabaisser par...