Chapitre 13

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Elle se tient fermement à moi, ne laissant aucun espace entre nos deux corps, je sens nos deux cœur battre et je la garde ainsi dans mes bras jusqu'à ce qu'elle se calme. Le silence de notre étreinte n'a rien de troublant, au contraire, il est apaisant. Nous restons quelques minutes dans les bras l'une de l'autre, à écouter nos respirations. Puis Elena relâche sa prise petit à petit et se décolle de moi, mais ne recule pas pour autant. Elle regarde mon visage, en fait le contour, et hésite devant mes lèvres, elle pose une main sur ma joue et fait glisser son pouce dans une caresse imperceptible. Mon corps tressaille sous se léger contact et mon souffle se réchauffe, je ne dis rien et observe le visage d'Elena. Ses yeux sont toujours fixés sur ma bouche mais incertaine, elle n'ose pas s'y aventurer. Puis dans un geste lent et délicat, elle rapproche son visage du mien et vient poser ses lèvres sur ma joue. La sensation est agréable, et mon pouls s'accélère au fur et à mesure qu'Elena s'éternise sur ma peau. Je sens son souffle se retirer peu à peu lorsqu'elle met fin à ce baiser voilé. Malgré tous, ne voulant pas qu'elle m'échappe, je lève ma main et rejoins celle qui n'a pas quitté ma joue. J'effleure ses doigts posés sur moi, ce qui la force à plonger ses yeux dans les miens. Toujours en la regardant, je fais glisser sa main au creux de mon cou ; puis, à mon tour, j'observe ses lèvres et les détaille, avant de relever les yeux. Elena me scrute avec désir, mais la tristesse qui la ronge l'empêche de faire le premier pas. Alors, entourée par la chaleur de nos souffles, je mène mes lèvres jusqu'aux siennes et pose un subtil baiser. Cette fois-ci, Elena abdique et accole sa bouche contre la mienne. Nos lèvres s'entrouvrent, laissant ainsi nos langues se rejoindre dans un balai harmonieux. Elle pince ma lèvre inférieur avec sensualité et je la sens sourire à travers notre baiser. Qu'est-ce que j'aime la goût de ses lèvres, bon dieu... Dans un moment d'insouciance, je fais descendre ma main sur sa poitrine, ce qui la fait sursauter. À cet instant, je me rappelle que j'ai, non pas un homme en face de moi, mais bien une femme et que je ne devrais pas me permettre de la toucher ainsi. Confuse, je lui chuchote :

- Désolée, j'ai pas l'habitude qu'il y ait des formes à cet endroit.

Ma remarque la fait légèrement rire, ce qui me rassure comparé aux larmes de tout à l'heure.

- Tu n'as jamais embrassé de femme, auparavant ? me demande-t-elle.

- Non, jamais. À vrai dire tu es la première.

- Ah oui ? Alors, est-ce que ça veut dire que je suis spéciale ?

- Oh oui ! T'es unique en ton genre, répliqué-je sans attendre.

- Eh ! Ça veut dire quoi ça! me reproche-t-elle en faisant la moue.

- Ça veut dire que tu es la seule femme capable de me faire tourner la tête, lui dis-je en l'enlaçant par la taille.

- Hum, j'aime mieux ça, me glisse-t-elle à l'oreille avant de m'embrasser de nouveau.

- Margot ! C'est plus possible ! Faut vraiment que tu parles à ta mère ! Elle m'a bombardé de messages et d'appels toute la matinée ! J'te jure, j'en peux plus !

Léa a fait irruption dans mon appart et hurle tout en fermant la porte derrière elle. A cette entrée soudaine, nous nous éloignons machinalement l'une de l'autre. En ce moment précis, je regrette d'avoir donné les clés du studio à Léa. Lorsqu'elle se retourne pour me faire face, elle se fige, et laisse tomber le sac qu'elle avait entre les mains. Le contenu se déverse sur le sol et une pomme roule jusqu'à mes pieds.

- Whoah ! réagit-elle finalement. C'est vraiment...

- S'il te plaît, ne dis rien, la coupé-je.

- C'est vraiment trop cool ! lance-t-elle en m'ignorant.

En observant Elena, je comprends qu'elle est perplexe à l'idée que Léa puisse entrer aussi facilement dans mon appart, alors je tente de la rassurer en clarifiant les choses.

Viens sous mon parapluie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant