Chapitre 9

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Je prends quelques minutes dans la salle de repos afin de manger le fameux petit-déjeuner de ma supérieure. J'hésite à entamer le pain au chocolat, je devrais peut-être le garder comme preuve d'une certaine bienveillance de la part de Mme CORRE. Mais, tout compte fait, il faut mieux qu'il finisse dans mon estomac que sur une étagère. C'est donc avec enthousiasme que je savoure la pâtisserie et sirote mon café. Étonnamment, ce petit-déjeuner s'avère meilleur que d'habitude, pourtant il n'y a rien qui sort de l'ordinaire dans celui-ci. En y réfléchissant, je crois que mon humeur joyeuse de ce matin a de nouveau donné du goût aux aliments que j'ingère.

Après avoir remplit mon estomac, je regagne mon bureau et me met finalement au travail. Devant mon ordinateur et ma pile de projet en cours, les heures défilent à une vitesse folle et la pause de midi arrive à grand pas, au même titre que ma discussion avec Daniel. J'appréhende un peu sa réaction, même si au fond je sais qu'il comprendra mes sentiments.

J'attends que Daniel prenne sa pause et je le rejoins dans la salle de repos. À mon arrivée, il se rapproche calmement de moi et m'interroge du regard.

- J'aimerais te parler... en privé si possible, dis-je en regardant les employés prendre leur déjeuner autour de moi.

Il me fait un signe de tête compréhensif, et nous nous dirigeons dans une pièce à l'abri des regards et oreilles indiscrètes.

- Je suppose que c'est par rapport à hier soir.

- Oui...

- Je vois... Vu ta réaction en me voyant ce matin, je suppose que tu préfères oublier ce qui s'est passé hier. Je me trompe ?

- Non... Et justement je vou...

- Avant que tu me dises quoique ce soit, laisse moi exprimer mon ressenti d'abord.

Je suis un peu prise de court mais je lui laisse la parole.

- Primo, il est indéniable que j'ai passé une très bonne soirée en ta compagnie et je n'ai aucun regrets quant à ce que j'ai pu te dire ou faire. Deuzio, ne me demande pas de rester amis, car il m'est impossible de te considérer ainsi. Tertio, même si tu t'y oppose je continuerais à te faire du rentre dedans, car je ne pense pas que la situation d'hier soir soit arrivée par hasard.

Je reste désarçonnée par ce flux de parole et ne sais plus quoi répliquer. J'avais élaboré tout un discours pour mettre un terme à une relation qui n'a même pas commencé, et voilà qu'il me dit tout l'inverse.

Je balbutie quelques mots inaudibles et Daniel me fait un grand sourire comme à son habitude. Il n'est pas prêt à lâcher l'affaire et il me l'a bien fait comprendre. Je voudrais le convaincre que lui et moi, ça ne marcherait pas, mais il est trop sûr de lui pour lui faire entendre raison. Finalement, Daniel ne me laisse pas répliquer et retourne en salle de repos pour prendre son repas.

Décidément, le plan « ne pas laisser de faux espoirs » a échoué. Du coup, pour m'occuper l'esprit je préfère retourner au travail après avoir rapidement avalé mon déjeuner.

***

L'après midi est passée aussi vite que la matinée et alors que mes collègues partent du bureau, je décide de rester pour peaufiner quelques détails sur les dossiers terminés. Mais avant que je puisse me replonger dans le travail, Daniel surgit à mes côtés et m'embrasse la joue.

- Ya ! Mais ça va pas ! criée-je alors qu'il est déjà entrain de s'éloigner.

Les quelques employés rangeant leurs affaires se tournent vers moi et observent la scène. Mince, je n'aurais peut-être pas dû crier cela. Voyant que l'attention est tournée vers nous, Daniel en profite pour m'enterrer un peu plus dans mon embarra.

Viens sous mon parapluie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant