Julia Caesaris

(9) Enfance de Julia - 1ère analepse

Dans les souvenirs de Julia

Ma nourrice était partie chercher de l'eau.
Je m'étais allongée dans l'herbe et respirais au rythme du chant des cigales, le soleil chatouillant mon petit nez.

Au loin, je commençais à percevoir des bribes de voix menaçantes. Et des bruits de pas précipités à ma gauche. 

Un homme qui crie à s'en détruire le gosier.

A présent, j'étais bien relevée. Je discernais vaguement des visages dans le lointain, les protagonistes de ce débat  animé se situaient à environ une vingtaine de mètres de moi.

Mais? Ne serait-ce pas la direction dans laquelle Nourrice s'est dirigée pour aller nous approvisionner en eau à la fontaine?

Mon sang ne fit même pas un tour.

Je n'avais que 6 ans à l'époque, mais j'avais déjà très bien réalisé ce qu'il était en train de se passer. Trop bien.

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Nous étions pris d'assaut par les optimates, le parti politique adverse à celui qu'avait adopté notre village, et plus étroitement mon père, qui était une grande figure de ce mouvement.

Comment je savais tout cela?
C'est bien simple, avec un père tel que César, qui en parle à tout bout de champ, il n'a pas manqué de m'expliquer en quoi consistait cet affrontement !

Pour la faire simple, les populares sont de nobles romains qui font le choix de prendre le parti des couches sociales les plus pauvres.
Vous n'êtes pas sans savoir que pour certains, tout ceci a un objectif bien dissimulé, qui est l'ascension politique.
Bah oui, il faut être bien vu par le peuple.

Quant aux optimates, ils prônent la conservation de l'ancien système et sont des nobles ou nouveaux nobles désireux de se faire accepter dans ces rouages politiques. 

Je vous avouerai que je ne me suis pas fait d'avis vis à vis du parti auquel j'accorderai ma préférence.
Tout ce que je sais, et même très bien, c'est que les optimates ne sont pas des amis de ma famille.

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J'entendis mon intendante crier et je me sentis terriblement impuissante.
Je ne tardais pas à voir des gens affolés courir dans tous les sens, de façon absolument désorganisée.
Cela dit il n'y avait pas de procédure à suivre dans ce type de situation, je ne pouvais pas les blâmer et j'étais moi-même bien incapable de décider quoi faire.

Des amis de mes parents que je connaissais depuis des temps immémoriaux me prirent dans leurs bras sans me laisser le temps de protester.

Dire qu'ils avaient couru à toutes jambes serait un euphémisme.

Des pans de scène me restent encore en mémoire, notamment la vision d'un garçon à peine plus âgé que moi, que je qualifierai d'ami se faisant violemment tirer en arrière avant de se faire planter une lance tranchante dans le bas du dos.

Je me rappelle avoir violemment chuté contre le sol, et à peine après avoir ressenti une douleur aiguë au niveau des tempes, le flou total.

J'ignore totalement quand s'est effectué mon réveil, tout ce que j'ai en ma connaissance, ce sont les circonstances.

J'étais en position allongé, sur un sol dur et caillouteux. Le soleil tapait fort et semblait y prendre un malin plaisir.
J'avais comme un goût de rouille dans la cavité buccale et lorsque je tentais de m'humecter la langue, je réalisais être complètement desséchée.

Depuis combien de temps étais-je là?
Ce fut la première question qui me traversa l'esprit. Et certainement pas la dernière.

Je commençais à me relever avec difficulté, pour détailler le paysage.

Il s'agissait bien de mon village. Dévasté.
Ce mot était même trop faible pour désigner l'ampleur des dégâts.

Il était désormais inhabitable car ce qui étaient autrefois des habitations étaient maintenant des tas de cendre.
Quant aux villageois, ils semblaient pour la plupart avoir déserté, hormis les quelques malheureux corps sans vie ça et là.

De toute évidence, les optimates n'y étaient pas allés avec le dos de la cuillère, et ils avaient prémédité leur assaut.

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« Julia? Tu es avec moi? S'énerva mon père. Je considère comme important ce dont nous parlions avant que tu te perdes dans tes propres pensées.

Il était courroucé et j'avais du mal à me souvenir de notre conversation précédente.
Ah cela me revenait...les projets de mariage que Père avait pour moi !
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Tadaaaam !
J'ai fait le choix de vous écrire des analepses (sortes de flash-back littéraires), histoire que vous vous sentiez plus proches de Julia.
Je lèverai le rideau sur son passé au fur et à mesure...