Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfique

Chapitre 15 _ Un Royaume verdoyant

Lorsque le petit groupe posa enfin le pied en Asgard, et qu'Argol les quitta pour retourner à la Palestre, Ofelia s'écarta légèrement de tout le monde pour observer la contrée qui l'avait hébergé pendant un long temps. Hélas, elle constatait que Syd avait raison ; elle ne reconnaissait pas le Royaume. Il y avait quelque chose de changé. Oh, certes, il y avait toujours autant de neige, et le vent glacé balayait ses cheveux comme dans son souvenir. Mais l'atmosphère n'était clairement pas la même. Quelque chose de grave était sur le point d'arriver.

- Brr... marmonna Kévin en se frictionnant les bras. Il f-fait t-très f-froid ici...

- J'avais oublié comment c'était... murmura Sophia en s'approchant d'Ofelia. Mais tu ne trouves pas que c'est... Bizarre ?

- Beaucoup trop, répondit l'espagnole en fixant l'horizon. J'ose à peine imaginer ce qui se passe au palais.

- Quoiqu'il en soit...

La française se tourna vers Syd, qui prenait leurs bagages sans le moindre effort. Depuis plusieurs jours déjà qu'il était parfaitement rétabli, ne laissant plus paraître la moindre séquelle des derniers affrontements qu'il avait endurés.

- J'avais raison dans mes suppositions quant aux circonstances qui t'ont poussé à venir nous voir, déclara-t-elle à son intention. Mais j'ignore toujours ce que sont devenus les autres Guerriers Divins.

- Chaque chose en son temps, répondit-il en lui lançant un drôle de regard. Pour le moment, nous devons rejoindre ma demeure.

- Ta demeure ? répéta Sophia avec de grands yeux. Mais c'est complètement débile ! Je croyais que tu étais un ennemi !

- Je suis l'ennemi d'Andreas, non d'Asgard.

- Ca ne change rien... Ta maison doit certainement être surveillée à l'excès ! On va se faire repérer en moins de deux, et je refuse de mettre la vie des enfants en danger !

- Qui a eu la bonne idée de les emmener ? la nargua-t-il.

- Pas moi ! Oh, mais Syd, je t'en prie... Il n'y a pas un autre endroit où nous pourrions aller ?

- Il n'y a que chez moi que nous serons en sécurité.

- Il ne m'écoute pas ! s'écria la française en trépignant. Ofelia, aide-moi !

L'espagnole, en entendant son nom, se retourna lentement.

- Dis-lui que c'est complètement stupide, et que sa demeure doit probablement être gardée, que nous ne pouvons pas y aller !

Ofelia fronça les sourcils, et voulut demander à son amie de répéter toute la phrase un peu plus lentement, mais un rire inconnu résonna, l'interrompant avant même qu'elle ne commence.

- Mais qu'est-ce que... murmura Sophia en forçant Kévin à se rapprocher d'elle.

- Je n'arrive pas à croire que tu laisses une femme te parler sur ce ton, Syd... déclara une voix empli de malveillance.

Ofelia leva les yeux, cherchant d'où provenait cette voix qu'elle ne connaissait pas. Mais, calme, elle ne broncha pas d'un millimètre, même lorsque l'inconnu recommença à rire devant l'expression terrifiée de Sophia, qui imaginait un ennemi fondre sur eux à toute allure.

- N'ayez crainte, déclara Syd en levant une main. Ce n'est que mon frère.

- Ton quoi ? bredouilla la française en serrant Kévin.