Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfique

Chapitre 17 _ Vaines recherches

Durant la journée qui suivit leur arrivée en Asgard, les deux jeunes femmes ne surent pas vraiment quoi faire. Elles n'avaient pas l'ombre d'un indice pour commencer leur recherche, et le domaine de Syd ne contenait pas autant de savoir que le palais de Valhalla. Découragée, Sophia laissa sa tête retomber contre le bureau, et resta immobile un long moment avant qu'Ofelia ne déclare :

- Nous devons trouver Albérich.

- Ce n'est pas après ce qu'il m'a fait durant la guerre que j'irais à sa rencontre. Et puis, ce n'est qu'un traître, Bud l'a dit.

- Je ne crois pas Albérich capable de ça.

Sophia se redressa, et fixa son amie d'un certain air, avant de répliquer :

- Tu ne sais pas tout de cet homme, admet le. Tu ne l'as pas vu venir lorsqu'il a clamé vouloir prendre la place d'Hilda, et conquérir le monde.

- Non, en effet...

- Albérich n'est pas notre allié, et son allégeance à cet Andreas le prouve. Donc non, nous n'irons pas le voir.

- Comme tu voudras. Mais alors, il nous faut un moyen d'entrer dans le palais.

La française soupira légèrement, mais Ofelia avait raison. Sans information concernant Yggdrasil, elles ne pourraient jamais avancer dans leur « enquête ». Or, il n'y avait qu'au palais de Valhalla qu'elles étaient sûres d'obtenir tout ce qu'il leur fallait... C'était le palais, ou Albérich.

- Nous avons déjà réussi cet exploit à plusieurs reprises, nota Sophia en écartant radicalement la deuxième hypothèse. Pourquoi ne pas le réitérer ?

- Oui... Mais nous ne savons pas comment le nouveau Grand Prêtre gère son armée.

- Et n'oublions pas les sept nouveaux Guerriers Divins, en plus du traître.

Ofelia leva les yeux au ciel. Elle n'aimait pas qu'on considère Albérich comme un traître. Après tout, il s'était repenti en apportant un soutient non contestable à l'anéantissement de l'anneau des Nibelungen... Et puis, n'avait-il pas aidé le Sanctuaire à les retrouver, lorsqu'elles avaient été capturées par Poséidon ?

- Il est fort probable qu'on se fasse prendre à l'entrée, souleva Sophia. C'était Syd autrefois qui nous avait arrêtées, à deux reprises, aux portes du château. Nul doute qu'il a été rapidement remplacé.

- On va se faire dégommer, soupira Ofelia. Mieux vaut trouver une autre solution.

- Oui, mais quoi ? Nous n'avons pas trente six options qui s'offrent à nous ! Et si l'assassin de Camus se cachait au palais de Valhalla ? Nous devons le démasquer au plus vite, mais pour cela il faut qu'on en sache plus ! Motive-toi, un peu !

- C'est moi qui trouverais son meurtrier, rétorqua lentement l'espagnole. Il s'agit de ma promesse. Ne t'immisce pas trop, Sophia.

Choquée, la française regarda son amie sans comprendre. Jamais elle ne lui avait parlé ainsi, avec cette teinte de menace dans la voix. Pourtant, elle était aussi là pour l'aider ! Pourquoi la rejette-t-elle à présent ? Fronçant les sourcils, Sophia considéra chaque mot qu'elle avait prononcé jusque là, et songea que le fait d'avoir appelé Albérich comme un traître était peut être la raison de son état.

Un toussotement attira leur attention à toutes les deux. Syd les avait rejoints dans la bibliothèque, et attendait calmement à la porte qu'elles en aient finie.

- Tu veux quelque chose ? demanda poliment Sophia.

- J'aimerais parler avec Ofelia... Seul à seul.