Chapitre 12 _ Des nouvelles du Grand Nord

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- Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ?

Ofelia se tenait debout, dans le bureau du directeur, faisant face à Shiva, le regard perdu dans le vide. Elle ne l'écoutait qu'à moitié, tandis qu'il lui reprochait un million de chose à la fois. Ce qui revenait le plus sur ses lèvres était le geste de violence qu'elle avait commit à l'encontre d'un élève. Mais l'espagnole ne s'en tenait guère pour responsable ; c'était l'élève l'idiot, pas elle.

- Il me semble que tu ne prêtes pas beaucoup d'attention à ce que je te dis... Je pourrais condamner à mort le Guerrier Divin pour son intrusion que tu ne réagirais pas.

- Ne te fie pas aux apparences, rétorqua calmement Ofelia. Et ne t'avise pas de lever la main sur lui, ou tu risques fort de le regretter.

- C'était pour te faire réagir... soupira-t-il. Et, par pitié, je suis le directeur de cet établissement. Tu me dois un minimum de respect.

La jeune femme ne répondit rien. Shiva soupira à nouveau, avant de s'affaisser dans son fauteuil de velours.

- Tu n'entends que ce que tu veux, admets-le.

- Oui.

- Au moins, ta franchise t'honores... Bon, écoute-moi bien, Ofelia... Ces garnements paieront pour leur désobéissance. Mais je ne les punirais pas pour un crime qu'ils n'ont pas commis.

Ofelia gardait les yeux rivés au sol, ne prêtant que peu d'attention au Chevalier d'Argent, qui, déstabilisé par son comportement, n'avait de cesse de soupirer, encore et encore.

- Je veillerais à ce que le protocole soit respecté, la prochaine fois... En espérant que cela ne se reproduira jamais. Mais je dois absolument m'entretenir d'un sujet lourd avec toi, que tu le veuilles ou non.

- Allons-y, l'invita-t-elle en haussant les épaules.

Shiva joignit les mains sur son bureau, fixant intensément l'espagnole. Là, elle leva les yeux vers lui, et il profita de ce moment d'attention pour déclarer :

- Tu seras bientôt admise en tant qu'enseignante ici, au même titre que Sophia et Argol. La Palestre est encore jeune, mais nous sommes reconnut au sein du rectorat. Est-ce que tu sais ce que cela signifie ?

- Pas vraiment, non.

- Cela veut dire que même si nous enseignons aux élèves comment devenir de preux Chevaliers défenseurs de la justice d'Athéna, nous n'en restons pas moins une école aux yeux du gouvernement. Pour faire simple, nous sommes soumis aux mêmes lois que toutes les autres écoles. Et il est interdit de lever la main sur les élèves.

- Ah.

- « Ah » ? C'est tout ce que tu trouves à dire pour ta défense ? Selon la loi, je devrais t'exclure sur le champ. Mais je respectais beaucoup le Chevalier d'Or du Capricorne. Je sais qu'il aurait voulut te voir à ce poste, aussi je vais te laisser une dernière chance.

- Je peux m'en aller, maintenant ? s'impatienta Ofelia en regardant ailleurs.

- Ofelia...

Shiva laissa sa tête retomber contre ses mains jointes. Il était totalement exaspéré.

- Bon, vas-y... souffla-t-il. Mais n'oublie pas ce que je viens de te dire. Une seule erreur, une seule, et je serais impitoyable.

- J'en prends bonne note.

- Tant mieux. Je ne voudrais pas en venir au cas le plus extrême...

Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant