Chapitre 18 _ L'homme aux milles ruses

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Syd descendait prudemment les marches, avec Ofelia qui ne le quittait pas d'une semelle. Ils arrivèrent ainsi dans le salon, où l'invité leur tournait le dos, observant inlassablement le paysage qui s'étendait par la fenêtre. Un paysage florissant, qui n'était en rien celui d'Asgard.

- Alors je ne m'étais pas trompé, déclara Syd en s'avançant dans la pièce. C'est bien toi.

En entendant son ancien compagnon d'arme, le Guerrier Divin émit un léger rire plein de cruauté. Oui, c'était bien de la cruauté qui résonnait aux oreilles de chacun. Cependant, il ne se retourna pas, se contentant de faire face au jardin du domaine, les bras croisés contre le plastron de sa Robe Divine qu'il abordait toujours, comme s'il avait l'intention de se battre et qu'il ne le cachait pas.

- Bonjour à toi, Syd ! le salua-t-il entre deux rires. Je me doutais bien que tu ne mourrais pas aussi facilement.

- Et qu'est-ce que tu comptes faire, maintenant que tu le sais ? demanda calmement Syd.

- Oh, je ne sais pas... ironisa-t-il avec un sourire malsain que l'on devinait à sa voix. Plusieurs options alléchantes s'offrent à moi, mais voyons ensemble laquelle est la meilleure...

Il riait encore. C'était un rire sadique. Ofelia, à moitié effrayée par tout ce qu'elle avait entendu à son sujet, préféra se cacher derrière Syd, s'accrochant à ses vêtements comme si sa vie en dépendait. Ce fut à ce moment là que Sophia entra à son tour dans le salon, par l'autre porte.

- Ah, c'est donc là que vous étiez ! déclara-t-elle hautement en s'avançant dans la pièce. Je suis retournée dans la bibliothèque, et j'ai constaté que vous n'y étiez plus, alors j'ai...

La française s'arrêta net, remarquant la présence de l'invité, qui lui aussi s'était retourné en entendant le son de sa voix.

- Mais... Mais... bredouilla Sophia en reculant légèrement. Qu'est-ce qu'Albérich fait ici ?

- Tient, tient... murmura ce dernier avec un étrange sourire. Sophia...

- Hii !

La jeune femme, effrayée, courut aussitôt vers Syd. Ce fut à cet instant qu'Albérich remarqua la présence d'Ofelia, et son regard changea du tout au tout. Il perdit son sourire, ainsi que son air sadique. Puis, il fixa son ancien compagnon d'arme avec colère, et lui déclara, furieux :

- Je me doutais bien que tu rejoindrais le Sanctuaire par tous les moyens pour quérir l'aide des Chevaliers d'Athéna... Mais j'ignorais que tu aurais la stupidité de ramener Ofelia ici.

- Je n'ai pas eu le choix, se défendit Syd.

- On a toujours le choix... Et il me semble que tu ne fais jamais les bons.

- Etait-ce la bonne solution de prêter allégeance à Andreas ? s'énerva le Guerrier Divin de Zeta.

- Disons qu'au moins, je ne crains pas pour ma vie. Je ne risque pas d'être jeté en cellule comme Hagen, ni d'être recherché comme Fenrir, et encore moins d'être traqué pour être mit à mort comme toi.

Syd serra les dents en entendant cela. Mais il devait reconnaître qu'Albérich n'avait pas tort.

- Je peux circuler comme bon me semble, souligna Albérich avec un sourire malsain. Je me suis attiré les faveurs de Messire Andreas, et je ne regrette absolument rien.

- Tu n'es qu'un traître ! s'énerva Sophia en le pointant du doigt.

- Surveille ton langage, siffla-t-il avec colère. C'est à un Guerrier Divin que tu parles.

Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant