Chapitre 10 _ Les fugitifs

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Sophia, inquiète pour ses élèves, traversait les couloirs de la Palestre, à la recherche des plus jeunes, et ce malgré les nombreuses protestations qu'elle reçu en chemin. Derrière elle, Ofelia peinait à la suivre, se demandant par moment pourquoi elle la suivait ainsi, alors que leur vie à tous était menacée. En sens inverse, les clercs démunis et les gardes armés couraient à en perdre haleine, se bousculant presque parfois. Mais pas le moindre signe de Chevalier.

- Sophia, attend ! l'implora l'espagnole.

- Nous devons rejoindre les dortoirs Est, insista son amie en s'arrêtant pour la prendre par la main. Vite !

- Mais...

Ofelia n'eut rien le temps de dire. Elle se laissa entraîner, espérant seulement qu'elles s'éloignaient du danger. Mais qui pouvait bien attaquer la Palestre de cette façon ? Il n'y avait majoritairement que des élèves en apprentissages, ici, et très peu de guerrier surentraîné. En somme, la Palestre était une cible facile pour les ennemis d'Athéna... En avait-elle d'autres ?

- Sophia, je t'en pris ! persista l'espagnole. Nous devons en discuter...

- Nous en parlerons quand... Oh !

La française s'arrêta net, pilant presque pour ne pas foncer dans Argol. Ofelia, moins réactive, percuta violement le dos de son amie, manquant de les faire chuter toutes les deux. Le Chevalier attrapa alors fermement les épaules de Sophia, et lui lança un regard sévère.

- Pourquoi vous ne fuyez pas avec les autres ? demanda-t-il durement.

Ofelia tourna machinalement la tête en direction des fuyards, qu'elle ne voyait plus. Alors tous ceux là étaient des couards ?

- Il y a un code à respecter, continua le Chevalier sur le même ton. Tu ne fais pas exception à cette règle.

- Mes élèves, répondit farouchement la française. Je veux être auprès d'eux.

- Kévin et Sage sont en sécurité, assura simplement Argol.

- Il n'y a pas qu'eux ! Je suis leur responsable, je dois les rejoindre.

- Bon... Suivez-moi, toutes les deux. Mais je ne veux pas vous entendre !

Sophia acquiesça pour deux. Argol leva les yeux au ciel, avant de s'assurer qu'il n'y avait personne aux alentours. Mais tout était désormais désert, et horriblement silencieux. Seul le son des cloches résonnaient en continu, signe que l'assaut n'était pas du tout terminé, et que chacun devait se mettre à l'abri, pendant que les Chevaliers affrontaient le danger. Ils se mirent donc en route, prenant la direction opposée des fuyards, marchant assez vite à travers le couloir.

- C'est quoi, le code ? demanda naïvement Ofelia à voix basse.

- Tu es venue ici sans le savoir ? s'étonna Sophia sur le même ton.

- Je vous entends, intervint sèchement Argol.

Le Chevalier jeta un regard noir à l'espagnole, qui préféra se faire toute petite.

- Tu es inconsciente, lâcha-t-il en continuant d'analyser les alentours.

- Je lui répète un peu trop souvent, ces derniers temps... marmonna la française en lui lançant un regard appuyé.

- Mieux vaut tard que jamais, tenta de se justifier Ofelia.

- Inconsciente et naïve, ajouta le Chevalier. Le code est gravé dans les règles strictes de la Palestre. En cas d'attaque, chacun doit savoir où se rendre, chacun doit savoir quoi faire.

Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant