J'ai mis le GPS pour trouver le chemin vers Greenwich, mais une fois dans la municipalité, il s'est révélé bien inutile pour ce qui est de trouver l'usine qui a été la cible de l'attaque des Players. Suffisait de se diriger vers l'épaisse fumée noire qui se dégageait du site, visible à des kilomètres à la ronde.
Sur le chemin, j'ai croisé nombre de voitures d'habitant redoutant une catastrophe chimique remplie de tout ce que ces familles pouvaient mettre dans leur voiture avant de fuir. Toutes les chaines d'information étaient soit présentes, soit en train d'être dépêchées sur le lieu de l'attentat. En plus de la fumée, le rouge flamboyant d'une dizaine de camions de pompier faisait l'effet d'une enseigne de néon en pleine nuit.
Sans surprise, le périmètre autour du lieu de l'attaque a été bouclé par les autorités. J'ai donc dû m'arrêter un peu plus loin, devant le restaurant que m'a indiqué Jay comme lieu de rendez-vous.
Le voilà d'ailleurs qui se dirige vers ma voiture, ses cheveux roux dansant avec les brises. Je sors du véhicule et vais à sa rencontre.
— Salut.
Il me fixe longuement.
— Quoi ?
Il pointe son cou, juste sous son menton, m'invitant à faire de même. Je regarde mes doigts et y vois du sang, celui de Dylan. Avant même que j'aie le temps de faire un commentaire, il me tend un mouchoir en tissu pour que j'essuie la trace.
— Dépêchons-nous, lui et ses hommes sont déjà sur place.
J'emboite le pas en direction de la zone bouclée par la police.
— Il pense trouver quoi ici ? La police est partout, le site est détruit, commenté-je
— Je n'en sais rien. Dès qu'il a entendu parler de l'attaque de The Players, il a prévenu ton père.
Putain.
— Ces imbéciles, dis-je en tournant le coin de rue.
Ce que j'y vois finit d'annihiler toutes les bonnes énergies que j'avais rassemblées avec Dylan. À cette heure, je serais rentré chez moi pour relaxer, lire des articles d'études, préparer mes cours de la semaine. Comme j'étais de bonne humeur, j'aurais appelé Heidi et à cet instant elle serait assise sur ma face.
À la place, c'est sa face que je dois voir.
— Leonardo !
Matteo qui vient de remarquer ma présence crie mon nom de manière à ce que tout le monde avec une audition non déficiente sache que je viens d'arriver. Comme si ce n'était pas suffisamment humiliant, il ouvre grand ses bras en se dirigeant vers moi.
— Non.
— Fais un effort, me souffle Jay.
Mon cousin arrive à notre niveau et me prend dans ses bras avant de me baiser chaque joue, comme il est coutume de le faire. Je reste immobile, à subir mon lien de sang. Je regrette alors de m'être porté garant pour cette histoire de terroristes.
— Lâche-moi maintenant.
Mon cousin se défait enfin de moi et me regarde, souriant, confiant. Il est comme ça quand mon père n'est pas là, il se permet d'oublier l'ordre de succession et même me regarder de haut comme il le fait à présent malgré qu'il soit plus petit que moi. Ce doit être les quatre hommes baraqués et armés qui l'accompagnent qui lui donnent une telle assurance en ma présence. Il est vrai que moi à côté, avec Jay je n'inspire rien de bien menaçant.
Il s'apprête à ouvrir la bouche, le connaissant pour faire la conversation, mais je le coupe d'emblée.
— Pourquoi on est ici ?
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The Players |Tome 1| - Lies
RomanceLe temps d'une nuit, Heidi Mäkinen se retrouve otage du Joker, un fugitif en fuite et en mauvaise posture. Ce dernier tombe sous le charme de sa captive et lui ouvre les portes d'un univers qu'elle n'aurait jamais imaginé intégrer: The Players, une...