The Players |Tome 1| - Lies

35. One last lie

Je vous ai dit plus tôt que je voyais mal comment la situation pouvait être pire ?

Eh bien maintenant, je vois.

Je regarde à gauche et à droite, ne reconnaissant aucun d'un couloir comme celui dans lequel je me suis engagée. Ça fait une dizaine de minutes que je me suis mise à la recherche d'Adam. Il ne s'est pas dirigé vers la sortie qu'il m'avait indiqué qu'on devait prendre au moment du discours. Il a suivi Leo et son père vers ce couloir, mais quand j'y suis venue, aucun des trois ne s'y trouvait.

Je l'aurais bien appelé pour lui demander sa position, mais nos téléphones ont été saisis à l'entrée comme celui de tous les invités.

Puis je me suis retrouvée devant quarté de couloirs distincts, sans savoir lequel Adam avait pu emprunter. J'ai décidé de prendre le deuxième au centre, en me disant que si je ne l'y trouvais pas, il suffisait de faire demi-tour et prendre un autre couloir.

Sauf que ce couloir donnait sur d'autres couloirs encore, si bien que quand j'ai choisi d'abandonner et de rebrousser chemin, je me suis égarée dans cet immense labyrinthe. Quand j'ai compris cela, j'ai paniqué et je me suis mise à courir, à ouvrir les portes à la recherche de celles par lesquelles j'étais entrée, pour m'en retrouver encore plus perdue et essoufflée en plus.

Je m'arrête finalement devant escaliers recouverts d'un tapis rouge et m'assois sur les marches pour reprendre mon souffle et calmer ma crise de panique. Cette soirée est un tel fiasco, j'ai compromis la mission, perdu Adam et maintenant c'est moi qui suis perdue dans le manoir d'un mafieux, sans moyen de communication et sans arme. Les larmes me montent aux yeux, alors j'essaie de les chasser.

Ce n'est rien, j'ai déjà été dans des situations plus inquiétantes. Je ne peux pas me permettre de pleurer comme une débutante. Pas ici. Réfléchis, rappelle-toi ton parcours... on d'abord pris le deuxième couloir et-

Un bruit sourd, semblable à un cri lointain me parvient. Je redresse la tête, cesse de respirer et tends l'oreille. Seulement, de longues secondes s'écoulent dans le parfait silence.

Est-ce que j'ai imaginé ?

— AAAAAAAHRHHHHHHHHHH !!!!!

Non. J'ai bien entendu...

Le cri vient du bas de l'escalier sur lequel je suis assise. Je regarde à gauche et à droite pour voir si quelqu'un passe par là. L'allée est vide, silencieuse. Je fixe la porte au bas de l'escalier.

S'il y a quelqu'un là-bas, je ferais mieux de faire demi-tour avant qu'on me prenne loin de la réception...

Les cris s'intensifient, ils deviennent plus désespérés, alarmants. Je crois même distinguer des supplications. Effrayée, je me lève, prête à fuir, quand une pensée traverse mon esprit. Pourquoi des cris à l'aide ? Ils sont tous ici entre amis, en famille même, alors-

Adam...

Et s'il s'est fait prendre ? Il m'a prévenu que si ça tournait mal, ils n'appelleraient pas la police et se chargeraient eux-mêmes d'éliminer les intrus. S'ils l'ont attrapé, ils vont lui faire du mal.

Je regarde la porte qui semble s'éloigner et se rapprocher de moi, comme pour me chasser tout en m'invitant à l'emprunter. J'avale ma salive comme de la roche alors que je rassemble mon courage pour descendre les marches et attraper la poignée. Il y a bien une serrure, mais visiblement, celle-ci a été débloquée en amont. J'ouvre la porte, le cœur battant, et découvre...

D'autres escaliers.

La pression redescend un peu, je m'attendais à pire. Je vérifie une dernière fois que personne ne me voit et descends ces marches-là aussi pour me retrouver dans un autre couloir, lui aussi tapissé de rouge. Alors que je me demande si je dois prendre la gauche ou la droite, les cris à l'aide me répondent.