Chapitre 14

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Point de vue de Clara :

Je n'avais jamais couru aussi vite de ma vie. Ou du moins, ce fut ce dont j'eues l'impression. D'ailleurs courir était un très grand mot puisque je clopinais plus qu'autre chose. La douleur me tiraillait la jambe mais mon instinct de survie forçait mon corps à maintenir l'allure. Je ne pensais à rien, si ce n'était de fuir le plus loin possible de tout cela. Je m'étais enfermée dans une bulle, je n'entendais plus rien autour de moi. Les battements de mon cœur qui menaçait de sortir de ma cage thoracique se faisaient de plus en plus fort. Je savais qu'il ne fallait pas que je me retourne ou que je m'arrête de courir. Pourtant, j'étais si inquiète qu'après environ 10 minutes de course, mon cœur prit le dessus sur ma raison. Je fis alors volte-face et découvris avec stupeur qu'il n'y avait personne qui me suivait. J'étais à la fois soulagée et morte de peur. Où étaient les garçons ?

Après avoir repris ma respiration, je me rendis compte qu'une multitude de gens trainant dans les rues de Corée me regardait étrangement. Il était clair que je devais avoir l'air d'une folle avec mes habits tâchés de sang, mes cheveux décoiffés, mon corps secoué par des tremblements de fatigue et mon expression de panique. Mais c'était là le dernier de mes soucis.

Il fallait que je vienne en aide aux garçons qui devaient se trouver dans une merde pas possible. Je m'enquis alors de demander un téléphone autour de moi. Heureusement, les coréens sont tels que j'en obtenu un dès la première demande, malgré mon affreuse apparence. Je composais alors le numéro de la police qui ne tarda pas à répondre à l'autre bout du fil. Je leur expliquais la situation aussi efficacement que possible puis raccrochais.

Après avoir rendu le combiné à la gentille dame qui me l'avait prêté, je soupirais. Je ne pouvais rien faire de plus.

Point de vue de Jinyoung :

Les coups fusaient de tous les côtés. J'étais piégé au milieu d'une dizaine d'hommes surentraînés qui ne me laissaient pas un seul instant de répit. Au début, j'arrivais à peu près à esquiver et à riposter. Je collais même une droite au plus baraqué d'entre eux. Mais, très vite, ils prirent le dessus et je me retrouvais à terre, roué de coups de pied. Je pouvais apercevoir le corps de Jackson, gisant au sol un peu plus loin. J'étais convaincu que notre dernière heure avait sonné.

J'étais d'ailleurs pratiquement mort quand je crus entendre les sirènes de la police retentir. Dans un premier temps, il me sembla que c'était une hallucination provoquée par mon subconscient averti que ma fin était proche. Pourtant, une partie de moi ne put s'empêcher d'y croire. Le son était très lointain mais il était réel. Je le savais. Alors il fallait que je tienne, le temps que les secours arrivent. C'est pourquoi dans un effort surhumain, je réussis à rouler sur moi-même afin d'éviter les coups, tout en me recroquevillant pour que mon corps subisse le moins de dégâts possible.

Cela me parut une éternité mais la police finit par arriver. Paniqués, les gardes se dispersèrent rapidement, nous laissant moi et Jackson étendus par terre. Je sentis mes membres se relâcher d'un coup, et je fermais les yeux dans un soupir.

Point de vue de Clara :

Une ambulance était venue jusqu'à moi et des médecins m'avaient prise en charge. J'avais ressenti un tel soulagement que je crus m'évanouir. Toute l'adrénaline s'était dissipée et je ressentais maintenant la douleur que provoquait la balle logée dans ma cuisse. Bordel, ça faisait un mal de chien. Je manquais de hurler. C'était insoutenable, j'avais envie de me couper la jambe ! Les médecins m'avaient administré des antalgiques mais cela ne suffisait pas.

Une fois arrivée à l'hôpital, on put me mettre sous anesthésie afin de me retirer la balle. J'émis le souhait de la garder afin de pouvoir toujours me remémorer ce moment. Certes, il avait été traumatisant et ça semblait étrange de vouloir s'en rappeler après tant de souffrance. Mais je n'en pouvais sortir que grandie.

Lorsque j'ouvris les yeux après mon opération, je fus agressée par la lumière des lampes de ma chambre d'hôpital. J'eues pour réflexe de me protéger avec ma main puis de cligner plusieurs fois. Je pus très vite distinguer trois médecins qui discutaient entre eux. L'un d'eux s'aperçut que je m'étais réveillée et se précipita sur moi.

- Mademoiselle Clara, comment vous sentez-vous ?

- Ca peut aller...Réussis-je à articuler, malgré le reste des effets de l'anesthésie qui paralysait légèrement ma bouche.

- L'opération s'est passée sans encombre. Il faut désormais que vous vous reposiez, vous l'avez bien mérité. Nous allons faire une rapide vérification de votre état puis nous vous laisserons.

Je hochais la tête faiblement pour montrer que j'étais d'accord puis il reprit :

- Ah et, la police voudra avoir votre témoignage quand vous vous sentirez prête.

Je sentais que je n'avais pas fini d'en baver. Les journalistes allaient sûrement pleuvoir de tous les côtés, à la recherche d'histoires croquantes et de scoops choquants. Je regardais le médecin soulever le pansement sur ma cuisse en soupirant. Je n'étais pas au bout de mes peines.

Une semaine s'écoula et je pus me mettre debout. Je voulus donc aller rendre visite à Jackson et Jinyoung, mais on m'apprit qu'ils n'étaient pas encore en état d'avoir de la visite. Triste et déçue, je regardais mon reflet dans le miroir au-dessus du lavabo. J'avais des immenses poches sous les yeux à force de pleurer et par manque de sommeil. Jackson me manquait. La vie normale me manquait.

Point de vue de Jackson :

La première chose qui me vint à l'esprit lorsque j'ouvris les yeux fut Clara. Je me sentais coupable d'avoir réussi à survivre alors qu'elle était morte par ma faute. Alors qu'une larme perlait sur ma joue, un médecin entra. Il vérifia mes perfusions puis me demanda si tout allait bien. Je ne pus qu'acquiescer. Même si la douleur était insupportable, je ne pouvais que me réjouir d'être en vie. J'avais selon moi perdu tout droit de me plaindre.

- Votre ami vient d'être réopéré à la suite de complications. La balle dans son épaule gauche a bien failli lui coûter la vie. Il se repose en ce moment même dans la chambre à côté. Vous pouvez aller le voir si vous voulez mais vous n'aurez pas le droit de trop l'approcher. M'informa le médecin en charge de mon état.

- Ça fait combien de temps qu'on est là ? Demandais-je, inquiet.

- Une semaine. Vos blessures sont en bonne voie de cicatrisation, mais cela prendra du temps. Vous avez eu de la chance. Encore quelques minutes et vous étiez mort. Laissa-t-il tomber sans sourciller.

Je ne pouvais qu'être en accord avec lui et je devais en partie cette chance à Jinyoung. J'espérais de tout cœur qu'il se remette vite afin que je puisse le remercier convenablement. Je ne savais pas encore comment mais il fallait que ça soit mémorable.

Je me dirigeais donc en fauteuil roulant vers sa chambre. Quand je l'aperçus, j'eus un pincement au cœur. Il était livide et avait le visage fatigué. Un énorme bandage recouvrait son épaule gauche. Je regardais son torse couvert d'électrodes se soulever faiblement. Ses cheveux retombaient en bataille sur ses yeux fermés, lui donnant un air paisible. Il avait enduré tellement d'épreuves pour faire en sorte que je vive...

Soudain, sans prévenir, je vis son corps s'agiter. Il convulsait. Des bips assourdissants provenaient de l'électrocardiogramme et venaient me vriller les tympans. Des médecins accoururent et me forcèrent à sortir. Il était en train de faire une crise cardiaque.

***

Ok ok vous pouvez dire que je suis une connasse mdr mais c'est ma passion xD 🍍
Bon sinon, j'espère que ça vous plaît, même si je suis quand même partie loin dans mes délires haha. Vous m'excuserez...Un petit com' par ci et un vote par là me fera le plus grand bien ^^
Bisous 😘

Jackson Wang & Moi [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant