La Loi du Coeur

Chapitre 7

A mon réveille, deux masses m'emprisonner. La première toute petite était accrochée à mon cou, toute réveillée et me faisait des bisous partout pour que je me réveille aussi. La seconde, deux fois plus grosse que moi, avait entouré ma taille de son gros bras et était collé à moi.

- Maman, dit une nouvelle fois la petite voix d'Aron agacée, réveille toi.

J'eu du mal à me remémorer les événements de la veille et surtout à y croire mais la présence derrière ne pouvait me laisser aucun doute.

Je soufflait de frustration en pensant à ma voiture, encastrée dans un arbre et à la portière arrachée.

La petite voix me rappela et je fini par ouvrir les yeux. Il avait l'air tout réveillé et en pleine forme.

- J'ai faim.

Je dégagea la main de Dante de mon ventre pour pouvoir me lever et celui-ci se tourna puis ouvra les yeux.

On nous dirait presque une petite famille au réveil.

Je sortis du lit et m'habilla rapidement. Lara se leva de sa chaise lorsqu'elle nous aperçut. Aron voulu s'approcher d'elle mais je lui pris la main et sans un regard, je le conduis dehors.

C'était une menteuse et une louve.
Une ennemie.

Je voulais trouver un endroit pour déjeuner mais tout ici appartenait à des loups. Je me dirigeais quand même vers la boulangerie pour acheter un pain au chocolat. Tout le monde me dévisageait mais je marchais la tête haute. Il ne fallait pas qu'ils voient que j'ai peur. Mais on ne dit pas les animaux ressentent la peur des autres.

- Nous traitez d'animaux, ce n'est pas un peu dur? Demanda Dante lorsqu'il  apparut derrière nous.
- Comment..

Nous sommes liés, ça a des avantages, entendis je résonner dans la tête.

Je le retourna vivement, les yeux grands ouverts.

- Comment est-ce possible?
- C'est un truc de loup.
- Tu lis dans les pensées?
- J'entends seulement tes pensées lorsque tu me les hurles.

Sous sa carapace détendu, il semblait au contraire très tendu. Il regardait chacun de mes mouvements avec attention, baissait le regard à chaque fois qu'il m'adressait la parole. J'eu presque de la peine pour lui.

- Il faut que nous discutions.

Je ne voulais pas vraiment avoir affaire à lui mais il était claire qu'il fallait que nous parlions. Au moins pour avoir des informations au sujet de la meute et du lien qui nous uni.

Après le petit déjeuner, nous avions déposés Aron à Lara et Pitt qui avait proposé à Dante de le garder et nous sommes aller dans sa maison de l'autre côté du village.

Il devait être tellement stressé qu'il ne s'arrêta pas de parler durant tout le trajet que nous avons fait à pied.

Il vivait seul depuis plus d'un an dans une maison qu'il avait construit avec l'aide de son père et de son oncle. Mais ses petits frères, de 17, 15, 14 et 12 ans étaient constamment dans ses pattes. Ce qui se confirma lorsqu'on arriva chez lui. Ses quatre petits frères étaient allongés sur le canapé et mangeaient des chips.

Ils se stoppèrent tous lorsque j'entrais à la suite de Dante dans le salon. Le plus jeune laissa même la chips qu'il s'apprêtait à mettre dans sa bouche en suspens. Quatre paires d'oeil passaient de moi à Dante sans aucune discrétion.

- Ta femelle? Dit le plus grand en riant.
- Dégagez!

Ils sortirent de la maison en donnant chacun à leur tour une tape sur l'épaule de l'homme. Comme pour le féliciter.

- Vraiment désolé, dit il timidement, quand le dernier fut sorti.
- Pas de problème.

Cette scène m'avait rappelée la complicité que j'avais avec mes deux frères avant que Thomas ne m'oblige à couper les ponts avec eux. Mais aujourd'hui, je pouvais repartir à zéro. Je notais donc, dans un coin de ma tête, qu'il fallait que je trouve un téléphone pour les appeler.

- Tu as faim?
- J'aimerais qu'on ne tourne pas autour du pot pendant trois heures.
- Oui, oui. Dit moi ce que tu veux savoir.
- En quoi consiste le lien ?

Il prit une longue inspiration avant de me regarder.

- Chez les loups, quand ils découvrent le lien, ils s'accouplent et ils font toutes les choses qu'un couple normal ferait.

Il se grattait frénétiquement la tête et chacun des meubles qu'il regardait semblait plus intéressant que moi. L'homme gêné qui se trouvait devant moi, contrastait avec l'idée que l'on se faisait de lui.

- Enfin tout est plus.... passionné.

Ses beaux yeux gris se posèrent enfin sur moi. Je remarquais, à peine, à quel point il était beau. Mon instinct me hurlait d'aller vers lui, d'accepter ce lien. C'était presque comme si j'étais devenu moi-même une louve en quête d'un mâle. À l'instant où mon pied s'avança vers lui, il l'arrêta.

- Ça voudrait dire que tu acceptes, mais tu ne peux pas accepter et t'enfuir juste derrière.

Il me laissa planté dans le salon, sans rien dire, et fit des aller retour incessant entre chaque pièce de la maison, munit d'un grand sac noir.

Je n'avais pas eu peur. Depuis ce matin, alors qu'hier j'avais tenté de fuir, je n'avais pas eu peur. J'étais énervé contre contre Lara et Pitt ainsi que contre moi-même. Mais la peur qui m'avait poussé à partir avait disparue.

- Je vais dormir à l'auberge, dit-il me coupant dans mes pensées puis il s'arrêta d'un coup, ou tu peux dormir ici.
- Aron?

Son visage se rembrunit à la seule évocation de mon fils et il se remit à courir partout dans la maison, cette fois ci d'un pas furieux.

- Il n'est pas de moi, dit il presque menaçant, nous ne pouvons pas accepter une chose qui n'est pas de nous.
- On a qu'à s'en débarrasser alors, répondis je sarcastiquement. 
- Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Il se stoppa quand son sac fut remplit de vêtements et d'objets en tout genre.

- Je vais avoir besoin de temps.

L'idée qu'il n'aime pas Aron me répugnait, mais l'idée qu'il puisse ne pas vouloir de moi à cause de lui me répugnait aussi. Comment allons nous faire s'il ne l'accepte pas?
Pourquoi est-ce que je suis déjà entrain de me voir avec lui? Je fais des plans dans ma tête alors que je ne le connais même pas!

- C'est le lien qui parle. Je te l'ai dit tout est plus fort donc tu vas ressentir des choses pour moi plus rapidement que la normale mais moins rapidement que moi.
- Pourquoi?
- Le lien nous fait aimer notre femelle au premier regard et inversement.

Il eut un grand moment de silence. Durant lequel, il ferma la porte et nous installa dans sa voiture, pour partir en direction de l'auberge.  On ne peut pas aimer quelqu'un aussi rapidement.

- Le mot aimer est un peu fort tu ne crois pas? Demandais je au bout d'un long moment de silence.
- Il est sûrement trop faible, finit il par répondre, rien n'est comparable avec ce que je ressens.