Chapitre 15

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On avait dit deux heures. Alors deux heures, c'est deux heures. Pas trois, ni quatre.

L'angoisse monta dans ma gorge, s'installa au fond de mon crâne. Le « et si » devenait de plus en plus omniprésent. Si bien que je ne pouvais penser à rien d'autre.

Il fallait que je la laisse respirer, je ne pouvais pas être constamment sur son dos. Mais merde, il pourrais lui être arrivé n'importe quoi.

Je ne pouvais même pas avoir accès à ses émotions. Elle était trop loin de moi. Nous sommes de simple liés, notre connections n'est pas encore à son apogée.

Je faisais des tours et encore des tours dans la cuisine, essayant de calmer mon angoisse, ma peur, la folie qui me prenait. Elle faisait les magasins, c'est tout. C'est moi qui me fait trop de soucis.

On aurait jamais dû accepter qu'elle rentre seule à pied, ragea ma voix intérieur.

- Aron, l'appelais-Je, d'une voix que j'aurais voulu moins dure.

Il leva sa tête de la télévision pour poser son regard sur moi. Se gosse était intelligent, trop intelligent, pour son âge. Il devait certainement ressentir mon angoisse.

- Pitt a proposé que tu ailles dormir chez eux, ça te dit? Mais il faut que l'on parte maintenant.

Je lui souri gentiment pour ne pas qu'il se doute de quelques choses. Il hocha lentement la tête, en m'examinant, comme s'il savait que je mentais. Il se leva tout de même pour mettre ses chaussures.

La poignet sur la porte, celle-ci s'ouvrit d'un geste vif, nous faisant faire un bon en arrière à Aron et à moi. Mes instincts de loup n'étaient pas totalement actif quand il s'agissait de mon âme sœur. Hakon débarqua et avant qu'il n'ait ouvert la bouche, je l'empêchais de parler.

- Je n'ai pas le temps, là tout de suite.

Sur le point de sortir, il attrapa mon bras avec force, bloquant mon avancé.

- C'est à propos d'elle.

Il avait parlé doucement, pour ne pas que le petit entende mais il ne dit rien de plus. Il regarda Aron avant de poser à nouveau son regard sur moi. Je compris la demande inconsciente qu'il formulait.

Pitt, appelais je par le lien de la meute, il faut que tu viennes le plus vite possible.

Celui-ci arriva une dizaine de minutes plus tard, tout essoufflé, certainement à force d'avoir couru. Aron lui sauta dans les bras, tout heureux de le revoir.

Ils partirent sans attendre, nous laissant seul. Les autres guerriers débarquèrent, juste après, comme s'ils avaient attendu derrière la porte. Hakon débita rapidement ce qu'il savait. 

- Un homme a débarqué sur le territoire, hier soir, un autre alpha sans est chargé mais je viens de le flairer à l'entrée de la ville avec ta femelle.
- Un autre loup? Demandais-je.

Il hocha négativement la tête.

- Blond, 25 ans à peu près, assez grand.

Mon visage perdit toutes ses couleurs. Merde!Cela ne pouvait pas être vrai. Une fureur naquit et pris possession de tout mon être. Mon loup me titilla pour sortir le plus vite possible. Il réclamait vengeance et voulais partir la chercher, la récupérer, la mettre en sûreté, au plus vite.

Il allait savoir ce que cela faisait de contrarier un loup, de lui prendre sa femelle quand je séparerais sa misérable tête de son misérable corps.

Je passa à travers la porte, littéralement puis laissa place à mon loup. J'étais un bon chasseur, je trouverai vite leur trace. Il était parti vers le Sud, il voulait sûrement la ramener chez elle.

On ne le laissera pas faire.
J'acquiesça.

La nuit était sur le point de tomber. Sous les pattes, je pouvais sentir l'humidité de la terre. Je sentais l'air léger des pains, mais son odeur à elle était omniprésente, enveloppait l'air tout autour de moi.

Je redoubla l'allure, passa le panneau du village et me dirigea vers la voiture, que j'aperçus plus loin. Je fus rejoint par tous les guerriers de mon clan, qui couraient avec moi. Ils m'apportaient leur soutient. 

La voiture était maintenant devant moi. A quelques pas. L'odeur du sang emplit mes narines. Il fallait que j'arrête la voiture sans la tuer, elle.

J'étais arrivé à la hauteur de la porte conducteur. De toutes mes forces, je frappa cette porte avec mon dos pour la faire sortir de la route. Comme je l'avais espéré, la voiture bifurqua de la route et s'arrêta avant de se prendre un arbre.

Je me remis sous forme humaine, arracha la portière et le fit sortir en l'empoignant par la gorge. Il leva ses mains comme pour me demander de l'épargner. Je le jeta contre un arbre, entendis sa plainte de douleur et me concentra sur ma femelle.

Hakon fit sortir Anna pour l'éloigner de lui, mais surtout de moi. Elle se débattu de toutes ses forces pour tenter de le rejoindre mais la retenait fermement.   Mon attention fit, de nouveau, attiré par une ombre qui tenta de s'échapper.

- Tu vas me le payer!

Il se recroquevilla sur lui même, sur le sol boueux de la forêt. Protégeant son visage avec ses mains. Il marmonna des prières pour que j'épargne sa misérable vie.

Un rictus sur les lèvres, je fonça vers lui pour l'attraper à nouveau. Je lui brisa le poignet d'un geste vif. Que les humains sont faibles! Il hurla de douleur, tout en réclamant la pitié et je me délecta de sa souffrance.

Je voudrais lui faire endurer tout ce qu'il lui a fait endurer, pour qu'il comprenne.

Je sentis la présence de notre Alpha qui se positionna devant moi. Il me fit lever les yeux. Je fus surpris de voir autant de loups. Ils appartenaient à une autre meute mais ils étaient sur notre territoire.

- Les traités vous interdisent de pénétrer sur notre territoire, lança l'Alpha à l'autre meute.

- Les traités vous interdisent, d'attaquer l'un des membres de notre meute. Nous réclamons notre loup ainsi que votre combattant.

La Loi du CoeurWhere stories live. Discover now