La Loi du Coeur

Chapitre 3

Le magasin de June était une petite épicerie de village où l'on trouvait de tout. Elle accepta immédiatement la demande de sa vieille amie, qui était aussi sa belle sœur, et m'emboucha comme assistante.

Personne ne demanda rien sur mon apparence, et je les en remerciais.

On fit un tour à l'école maternelle pour trouver une place pour Aron et de même que l'épicière la directrice accepta de suite sans poser de questions.

Tout était si soudain. En l'espace de douze heure, j'avais reçu une aide tant espéré qui m'avait offert un toit, un travail et une école pour mon petit garçon. Tout cela alors qu'elle ne me connaissait pas, ni ne connaissait mon histoire. Je lui en serais éternellement reconnaissante.

Je ne comptais pas rester ici longtemps, mais cela nous permettez, à Aron et à moi, de prendre un peu de temps pour réfléchir à la suite.

Aron entra à l'école le lendemain matin, et semblait tout stressé de se faire de nouveau amis. Il ne pleura pas pour autant. C'était un petit garçon de trois ans déjà très robuste.

Je commença, moi aussi, ma première journée de travaille. Il n'y avait pas vraiment de chose à faire. June était une femme très appréciée dans le village et recevait surtout la visite d'amis.

Elle était assez spéciale physiquement. Comme Lara, la femme qui nous avait accueilli hier, elle avait la soixantaine. Elle était plutôt petite, ridée avec des cheveux blancs. Mais ce qui attirait l'attention se trouvait plutôt dans ses tatouages tribaux, qu'elle portaient sur les bras et sa voiture était rose fluorescente avec des stikers « Harley Davidson ».

Elle me fit rire toute la journée. Une première depuis de très nombreuse années. Tout était tout nouveau et soudain mais pour la première fois je me sentais bien. Je n'avais pas peur.
Je sentais comme une protection toute autour du village comme si rien ne pouvait m'atteindre. Bien sûr, c'était une sécurité illusoire et Thomas réapparaîtra au moment où je mis attendrais le moins. Mais je profitais avec joie de se moment de répit.

Les villageois avaient l'air très sympathique, même s'il était plutôt méfiant à mon égard. On se retournait sans cesse sur mon passage pour murmurer « chasseuse ». Les gens avaient l'air inquiets. Lara m'avait expliqué que nous étions dans une réserve de loup et qu'il y avait souvent des chasseurs qui venaient pour s'en faire des trophées. C'était tout bonnement horrible.

La journée passa tranquillement, June et Lara m'invitèrent à une réunion de tout le village. Ils avaient cette tradition de se réunir une fois par semaine autour d'un grand feu, pour boire et manger, tout en se racontant des histoires.

J'avais dans un premier temps refusé mais lorsque Aron rentra de l'école, il me parla lui aussi de cette soirée. Son enthousiasme me fit céder. Tous ses nouveaux copains seraient là et je ne voulais pas qu'il se sente exclu.

Pitt nous apporta des vêtements de rechange, que des amis à lui, lui avait généreusement donné. C'était des vêtements modestes et chaud au vu de la température qui chutait à tout allure.

- Maman?

Aron n'interpella alors que j'étais entrain de lui faire enfiler son pantalon pour partir à la soirée. Ses petits yeux noirs regardaient dans le vide et il se tordait les doigts discrètement. Il était angoissé. Mon cœur se serra et je le pris dans mes bras pour les faire un câlin.

- Qu'est-ce qu'il se passe, mon petit cœur?

Sa petit tête se posa sur mon épaule et il passa une main dans mes cheveux pour les entortiller.

- Je veux pas rentrer à la maison.
- On ne rentrera pas. Tu ne dois pas t'inquiéter.

Il sembla se détendre un peu.

- Alors on va rester ici? S'exclama-t-il.

Il s'était redressé d'un seul coup, le visage dégagé de tout ce qui le tracassait quelques secondes plus tôt. Maintenant, il rayonnait.

- Un peu, après il faudra repartir.

Il fit une grimace de mécontentement mais il n'eut pas le temps de protester qu'on toqua à la porte. Lara nous invita à descendre et Aron sauta de mes bras pour courir dans les escaliers. Je soupirai un instant avant de le suivre dans le couloir pour vérifier qu'il ne tombe pas.

On ne prit pas de voiture. Tout le monde marchait en groupe plus ou moins grand dans une bonne humeur contagieuse. Des petits chiens couraient partout près de leur maître. Aron courait après eux et malgré mon inquiétude Pitt me dit de le laisser s'amuser. J'essayais au mieux de ne pas montrer mon énervement face à la remise en cause de mon ordre. Mais à la vue du sourire radieux d'Aron, toute ma colère disparu. Ce n'était pas une mauvaise idée, en fin de compte.

Je n'aurais jamais pensé que le village comptait autant de personne. Lorsqu'on arriva au lieu de la réunion, une masse de gent était déjà assise en rond. Les plus petits étaient au centre et les adultes étaient assit sur des rondins de bois.

June se présenta à moi, un homme à son côté. Tout le monde s'écartait sur leur passage en leur faisant des petits signes de tête respectueux. J'en conclu qu'ils étaient considérés comme des chefs du village. Il me serra la main mais ne s'attarda pas.

J'étais de trop, je le savais. Autant Aron ne dérangeait personne mais moi oui. Il y avait une drôle d'ambiance. Les gens se retenaient mais je ne savais pas de quoi. Je freinais la fatigue pour essayer de m'esquiver le plus vite possible mais nous n'avions pas encore mangé. Il était alors difficile de partir maintenant.

Un homme avait passé plus d'une heure à me regarder fixement alors que j'essayais tant bien que mal à me cacher derrière Lara. Son regard noir et féroce me donnait la chaire de poule. Il me rappelait presque Thomas, si sa carrure n'était pas aussi épaisse.

Je sentis une présence derrière moi. Elle tenta de s'approcher discrètement mais son odeur m'emplit les narines. J'étais presque tentée de m'approcher pour le sentir un peu mieux. Elle m'apaisait.

L'homme qui n'arrêtait pas de me regarder,  se figea soudain et son dos courbé se redressa soudain. J'aperçus au loin ses narines se dilater et je fis un pas un arrière se qui me dit buter contre le torse de l'inconnu. Il avait l'air si énervé que j'aurais voulu partir en courant.

Personne ne sembla rien remarquer.

Il s'avança a pas rapides vers moi et je fus prise de panique. Une scène me revint en mémoire.

J'étais enfermé dans notre chambre, le plus possible contre le mur comme si je voulais passer à travers. Thomas frappait la porte de toutes ses forces, se qui fit trembler les murs tout autour de moi. Il hurlait contre moi et J'entendais soudain Aron pleurer au loin dans le salon. Lorsqu'il défonça la porte avec son pied, il s'était avancé avec le même pas de prédateur. Sur de lui et conquérant.

On me tira le bras pour me mettre derrière un dos. Des rugissements s'élevèrent et deux hommes se faisait face.

- Elle est mienne, ne la touche pas, dit une voix féroce.

La voix derrière laquelle je me trouvais.

- Chasseuse! Hurla une autre.

Je remarquais que j'avais les deux mains agrippées au t-shirt de l'homme au moment où celui-ci se déchira.

La peau hâlé de l'homme laissa place à des poils longs. De ses deux pieds et passa à quatre pattes. D'un homme, jil passa à un animal.