Mon cœur alla s'exploser contre la cage thoracique dans un bruit sourd qui résonna dans les oreilles. Mes jambes cédèrent sous mon poids mais par chance je me rattrapa à l'arbre, de justesse. Éraflant ma paume au passage.
Tout autour de moi, les choses semblaient bouger au ralenti. Les arbres se balançaient de gauche à droite si lentement que je ne les voyais pas bouger. Les oiseaux étaient un suspens dans les airs ainsi que les feuilles d'arbres qui s'apprêtait, une seconde plus tôt à dégringoler pour se poser délicatement sur le sol, étaient en suspend.
Mon cœur se mit à battre encore plus fort encore lorsqu'il fit un pas vers moi en me souriant, mielleusement. Comme s'il était heureux. J'aurais presque pu entrer dans son manège si je le connaissais pas aussi bien. Il jubilait de la situation, cela se voyer dans son regard. Il adorait savoir qu'il me faisait peur, qu'il me terrorisait.
Un contacte vint effleurer ma joue dans que je m'en rende compte. Je ferma les yeux, pour ne pas le voir. Ferma la bouche, pour ne pas vomir. Il la caressa tendrement de bas en haut, du bout de ses doigts calleux.
Il me sourit avant de déposer sur mes lèvres un simple baiser. Puis il me prit délicatement dans ses bras. De magnifiques petites retrouvailles en amoureux. Je n'osais pas bouger.
- Tu m'as manqué, à l'inverse de son sourire mielleux, sa voix était cassante, dure, tellement manqué.
Je ne répondis pas, me concentrant sur ma respiration qui se faisait de plus en plus irrégulière. Je fixais le sol des yeux pour ne pas avoir à croiser son regard.
Il prit tendrement mon menton, puis le serra avec force pour me relever la tête. Son sourire était dure. J'avais fait mon premier faux pas.
- Tu sais que je ne supporte pas quand tu fais ta tête de mule.
J'hocha vivement la tête en balbutiant des excuses.
- Qu'attends-tu pour me dire que je t'ai manqué aussi?
- C'est évident, mon chéri, tu m'as beaucoup manqué.Je tenta un petit sourire pour l'apaiser, en vain, tout sonner faux.
- On va rentrer à la maison et tout ceci ne sera qu'un malheureux souvenir, il marqua une longue pose en attendant que j'hoche la tête pour confirmer ses dires.
On traversa la forêt en silence entrecoupée par les battements forts de mon cœur.
- Tu sais tout le monde comprend ta façon de faire le deuil.
- Le deuil? Demandais-je sans comprendre ou il voulais en venir.Il fit un soupire exagéré, théâtral. Il se frotta les yeux, signe de son agacement.
- Le psy m'avait prévenu, pour les mères c'est toujours plus compliqué.
La mort d'Aron. Voilà son excuse. Il avait dû raconter cette histoire à toute la famille, pour expliquer mon départ soudain. Sans aucun doute, il aura fait des scènes de chagrins incontrôlables, exprimant son désespoir à qui voulait bien l'entendre.
Il savait, d'une façon dont j'ignorais comment, que j'avais rencontré des gens dans cette ville et il savait qu'il était avec eux.
- Tu sais, ma chérie, c'est aussi très dur pour moi, reprit-Il, j'aimais beaucoup Aron.
Menteur, hurlais-je dans ma tête. Tu n'es qu'un putain de menteur. Il ne l'aimait pas et il ne l'à jamais aimé. Il passait son temps à lui hurler dessus, à lui donner des gifles dès qu'il faisait un faux pas.
Sa voix était froide comme de la pierre, aucune compassion, aucuns remords. J'avais envie de lui coudre la bouche, pour qu'il arrête de raconter autant de connerie.
- Mais je suis content que tu mets enfin appelé, comme ça nous pourrons surmonter tout cela ensemble, ma chérie.
J'hocha lentement, très lentement la tête lorsqu'il tourna son regard vers moi. Il me souriait, à nouveau gentiment, il passa s'son bras sur mon épaules pour me rapprocher de lui alors qu'il me forçait à marcher vers la ville. Comme un gentil mari qui console sa femme.
- Alors tu n'es pas fâché, risquais-je de poser.
Une nouvelle fois, de la gentillesse il passa à la fureur, en un quart de seconde, avant de reprendre son calme habituels. Seul son visage était expressif était vraiment expressif.
- Je suis hors de moi, Anna chérie, alors ne t'imagine pas que tu ne vas pas être puni.
Il fit une pause en souriant méchamment. Il voulait me faire peur, mais il n'avait pas besoin d'essayer. Cet homme me terrifiait en tout point.
- Je hais, par dessus tout, les enfants pas sages.
Lorsqu'on monta dans la voiture garée sur le parking de la supérette, il ferma la porte passager à clé. Au moins, je n'avais pas à avoir peur pour Aron. J'avais presque l'esprit tranquille. Je regrettais seulement de ne pas avoir pu lui dire au revoir correctement.
Une larme coula le long de ma joue, tellement lentement que je la sentis descendre sur tout le long de mon visage. Puis une deuxième, puis une troisième, puis une infinité d'autres. Il ne fit même pas attention.
On quitta la grande ville puis on passa devant le panneau en direction de Lostwood, du petit village. Mon cœur se serra de chagrin.
Je sentis le coup à la vitre avant de sentir sa main fermement agrippée dans mes cheveux.
- Tu crois que j'ignore ce que tu as fais, hurla-t-il.
Il redonna un coup contre la vitre.
- On m'a gentiment contacté pour le dire ou tu étais, ma chérie.
Encore un coup. Puis un autre. Puis d'autres.
Je voyais ma pommette droite changer de couleur dans le rétro. Sa main était toujours agrippé dans les cheveux mais il arrêta de le frapper. Il caressa ma joue, descendis vers mon cou, mes seins, mon ventre et se posa finalement sur ma cuisse.
- Je t'aime Anna, tu le sais bien, dit-il finalement d'une voix posée, mais je vais te tuer.

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La Loi du Coeur
WerewolfAnna a toujours été une femme de l'ombre, vivant dans l'obscurité de son mari et de sa vie de rêve. Mais toute sa vie s'effondre et elle se retrouve à fuir son mari avec son petit garçon. Lorsqu'elle atterrie dans une petite ville où elle ne voulait...