Chapitre 9

30 2 0
                                        

J'avais été surprise ce matin, lorsque Pitt et Lara ont proposés à Aron d'aller faire un tour avec ses copains sous leur surveillance. Il courait donc partout dans la maison comme une pile électrique, tout heureux de pouvoir sortir.

Malgré l'angoisse que j'avais de l'éloigner de moi, je ne pouvais pas lui refuser cette petite après-midi. Il en avait tellement besoin.
Sans se retourner, ils sortirent de la maison, me laissant seule dans cette grande auberge vide.

Je décidais alors de le rendre à la supérette, pour faire un repas avec les quelques sous que j'avais gagné cette semaine. June était à la caisse est lorsque je lui tendis les sous, elle les refusa.

- Tout est mis sur le compte de Dante.
- Je te demande pardon? Demandais-Je abasourdie par cette annonce.

Elle fit une petite moue et me tendit le sac que je pris rageusement avant de sortir du magasin. D'un pas furieux, je me dirigeais vers la maison de l'alpha ou j'étais sur de le trouver.

- Comment oses-tu? Hurlais-Je en levant mon doigt vers lui.

Il était assis sur une chaise entouré des autres guerriers de la meute. Lorsqu'il me vit, il se leva d'un bond, en me souriant gentiment, certainement pour détendre l'atmosphère. On aurait dit un pauvre toutou sans défense.
Mais je n'étais pas là pour une visite de courtoise mon cher!

Tout le monde, autour, me regardait marcher vers lui d'un pas rageur, sans prendre la peine de cacher leur hilarité.

- Ça va être y'a fête Dani! Se moqua l'un des guerriers, se qui m'énerva encore plus.

Il se planta devant de toute sa hauteur et j'étirais mon corps le plus possible afin de paraître grande, malgré ma petite taille, face à lui.

Je remua le sac de course sous son nez pour bien qu'il comprenne mon énervement mais il se contenta de lever les yeux au ciel.

- Qui crois-tu être pour faire une chose pareil?
- Il n'y a rien de mal.
- Je n'ai pas besoin de toi alors tu vas venir avec moi dire à June que tu ne voulais pas te mêler de mes affaires.

Il soupira et j'entendais au loin ses amis se retenir de rire alors je leur lançais un regard noir.

- Je me dois de prendre soin de toi.
- Mais je n'ai pas besoin de toi!

Je pris un billet de ma poche pour l'introduire dans la sienne.

- Ne fais pas ça, gronda-t-il.
- Quoi? Tu es blessé dans ta fierté?

Ses narines se dilatèrent et il jeta un regard vers ses amis qui avaient arrêtés de rire. Il me remit le billet dans la main.

- Les loups passent leur vie à chercher leur âme sœur, finit-il par dire lorsque sa colère fut parti, si tu ne veux pas de moi, laisse moi au moins faire ça.

Je ne trouva rien à dire pour consoler son manque et sa peine alors je ne dis rien. Il regarda l'intérieur du sac avec attention.

- Tu voulais faire un gâteau?

Pourquoi change-t-il de sujet. Je repris mon sac avec force et le serra fort puis le dévisageais.

- C'est l'anniversaire d'Aron, demain.
- On pourrais le faire ensemble.

L'espoir dans ses yeux me fit oublier le véritable problème. Les paroles de June me revinrent en mémoire, il fallait que je lui laisse une chance. Que je nous laisse une chance.

- D'accord, finis je par répondre.
- D'accord? Il devait être encore plus surprit que moi par cette réponse, d'accord.

Il discuta quelque minutes avec ses amis avant de prendre le chemin de sa maison. Je comptais faire ce gâteau avec Aron mais il fallait que nous passions du temps ensemble.

Cette situation m'a semblait improbable. Vraiment très improbable. Mon âme sœur était torse nu et abordait fièrement le tatouage de la meute, une tête de loup dans un cercle, sur son bras. Il semblait au sommet de sa force et pourtant dans ses bras musclé, il tenait le saladier et remuait la pâte avec un fouet, en y mettant toute son attention. Il semblait en plein dans ses pensées.

- On pourrais faire l'anniversaire d'Aron ici, dit finalement Dante en me regardant avec espoir, comme ça, ce serai une surprise. On pourrais même inviter des amis à lui.

J'étais tellement surprise par cette proposition que je ne trouva rien à dire sur le moment. C'était une occasion de me revoir, certes, mais il détestait Aron.

- Je ne le déteste pas, Anna, en tant que loup, j'ai simplement du mal à accepter son existence.
- Alors pourquoi tu veux fêter son anniversaire?
- Si je ne l'aime pas, tu m'aimeras un jour?
- Non, répondis je franchement sans même réfléchir.

On se regarda quelque instants et je me sentis bête d'avoir posée la question. C'était évident.

- En tout cas, tu as déjà gagné le respect et l'amour d'Aron, dis je pour détendre l'atmosphère se qui le fit rire et moi aussi, Dante par ci, Dante par la, il t'admire beaucoup.

L'ambiance était détendu. Ses frères étaient venu le voir et nous avaient aidés à faire des guirlandes en papier colorées pour décorer la maison avec écrit dessus « Joyeux anniversaire Aron » . Puis ils étaient allés voir tous les parents des amis d'Aron pour leur demander la permission de venir demain. Tous avaient acceptés et j'en été ravie.

Dante me proposa de me raccompagner jusqu'à l'auberge. Le vent s'était levé mais il ne mit pas de T-shirt pour autant, cela devait être un truc de loup de ne jamais avoir froid. Quant à moi, je portais un de ses gros pulls d'hivers, qu'il m'avait gentiment prêté sous le regard attentif de ses frères qui ne manquerons pas de lui rappeler son geste.

Durant le trajet, sa main effleura la mienne à plusieurs reprises et j'eus presque envie qu'il la prenne dans la sienne mais il ne le fit pas.

- C'est la chose la plus gentille que tu aurais pu faire pour moi alors merci, le remerciais je, sincèrement.

Il se contenta de sourire, tout gêné, en se passant la main dans les cheveux à plusieurs reprises.

Arrivé devant l'auberge de Pitt, je l'entendis râler.

- On pourrais faire des journées comme ça plus souvent, me dit-il alors que je m'apprêtais à entrer.
- Des journées à faire des gâteaux? Le taquinais je.
- Des journées tous les deux, pour que tu apprennes à me connaître, il se stoppa quelques instants et sembla hésiter.
- D'accord.

Il effleura le bas de mon dos avec sa main et passa l'autre derrière mon cou. J'eus un mouvement de recule mais finalement les battements de mon cœur prirent le dessus et j'entrouvris mes lèvres. Il ne me fit qu'un seul bisou sur le front pour me dire au revoir et j'en fut presque dessus.

- J'appellerai à l'auberge lorsque tout le monde sera arrivé, demain.

J'hocha la tête en lui souriant mais j'avais beaucoup de mal à comprendre pourquoi j'étais tant dessus qu'il parte, et tellement impatiente de le revoir.

La Loi du CoeurWhere stories live. Discover now