Ses mains froides et calleuses encerclaient ma gorge, me coupant la respiration. Son souffle chaud contre mon oreille me rappelait constamment que je n'étais toujours pas morte. Je tenta de lui griffer le visage pour qu'il me lâche mais il était aussi agrippé qu'une ventouse. Je pris une gifle qui m'incita à ne plus protester.
Je suffoquais, j'étais entrain de mourir mais je ne pouvais rien faire.
Je ressentais tous ce qu'il me faisait mais je n'étais pas à l'intérieur de mon corps. J'étais une ombre impuissante qui lui hurlais d'arrêté, derrière lui, mais qu'il ne me voyait ni n'entendait.
Je ne pouvais pas accéder au lit pour m'aider à me sortir de là. Il y avait comme une cage de verre invisible qui m'empêchait d'agir. Je frappais de toutes les forces contre la vitre.
Ma rage se transforma en désespoir lorsqu'il se détacha de ma gorge pour empoigner mes cheveux. Il me releva du lit pour me plaquer contre le mur et de son autre main il me frappa le ventre de toutes ses forces.
- Ne le fait plus jamais, il tira fort les cheveux pour accentuer ses propos, plus jamais remarqué devant nos amis, c'est bien clair?
Sa voix était toujours calme dans ces moments là, ce qui faisait toujours augmenter mon appréhension et ma peur. J'hochais vivement la tête pour qu'il voit que j'ai bien compris. Je voulais que cela cesse.
- Pardon, c'est de la faute.
- Bien sur que c'est de ta faute, salope.Il frappa ma tête quelques fois contre le mur, faisant tomber la photo de notre mariage qui alla se briser sur le sol, en milles éclats de verres. Puis il me laissa dans le coin de la chambre sans un regard pour la petite chose que j'étais.
- C'est juste un cauchemar, me réveilla une voix en me secouant pour me faire sortir de ma trans.
Mes cheveux étaient collés sur mon front à cause de la transpiration. J'avais l'impression qu'un feu me brûlait tout l'intérieur du corps et mon cœur battait à mille dans ma poitrine. Je me sentais encore prisonnière de se souvenir.
Je me leva à toute allure pour me diriger vers la salle de bain. Le vomi sorti avant que je n'ai pu atteindre une cuve alors je m'assis en pleurant en regardant la merde que j'avais causé. Dante arriva avec des serviettes et une bassine pour ramasser tout ça.
- Laisse, je vais le ramasser, lui dis-je en séchant les larmes.
- Il vaut mieux que tu restes assise.Je me remis à pleurer de toutes mes forces en le voyant accroupie sur le sol, les jambes recouvertes de mon vomi.
Il me porta pour me mettre dans la baignoire lorsqu'il eut fini. Il me regarda un instant avant de commencer à régler l'eau puis il se leva.
- Tu devrais te déshabiller pendant que je vais chercher des affaires de rechanges.
- Je ne peux pas, dis-je en pensant aux marques qui habillaient mon corps.Il ne pouvait pas voir ça, sinon même ce foutu lien ne pourrait pas le retenir de partir en courant. Et je ne voulais pas qu'il parte, malgré le mal que j'avais à le reconnaître.
Il me regarda un instant les yeux pleins de compassion avant de me lever mon t-shirt et mon bas puis me mettre sous l'eau chaude.
- Je reviens dans cinq minutes, murmura-il avant de disparaître.
J'étais toute recroquevillée sur moi même quand il revint avec des rechanges. Il passa sa tête par le rideau de douche pour vérifier que j'allais bien.
Je sursauta lorsque sa main passa dans les cheveux pour venir les laver avec du savon ainsi que lorsqu'il passa le gant sur ma peau nue.
Ce n'est pas Thomas. Ce n'est pas Thomas. Ce n'est pas Thomas. Ce n'est pas Thomas. Me répétait en boucle mon esprit à chacun de ses mouvements.
Il était tellement doux dans ses mouvements que si je ne savais pas qu'il était là, je ne le sentirais pas. Il me murmura des paroles réconfortantes, pour apaiser mes maux. Cela sembla durer des heures et des heures.
J'avais une haine qui montait doucement en moi, qui emprisonnait le peu de lucidité que j'avais encore mais je resta calme. Une gentille fille, comme aurait dit Thomas. Je refoula au plus profond de moi, cette envie irrésistible d'hurler, de casser, de frapper. Je resta immobile en attendant qu'il me donne des consignes.
Un fois totalement sèche et habillée de son l'on t-shirt, il m'amena dans le lit où il s'allongea avec moi en me prenant dans ses bras chauds et réconfortants.
Je pleura, silencieusement, pendant un long moment, il me semble. Je mordais de toutes mes forces mon doigt pour empêcher mes lèvres de trembler et mes sanglots de se faire entendre. Je ne m'autorisa même pas à renifler. J'avais trop peur de la remarque, du coup qui viendrait, de la douleur inévitable qui viendrait perforer mon corps.
Sa respiration était lourde dans mon oreille. Il avait encerclé ma taille de ses grandes mains pour le coller à lui. Son bras formait une barrière qui m'empêchais de faire le moindre mouvement. J'étais enfermé dans une prison.
Je n'osais pas le regarder, de peur de le voir.
Le silence de la nuit était tellement pesant, tellement oppressant que j'entendais tout. Surtout sa respiration régulière, dont le souffle chaud, venait me caresser l'oreille.
J'entendais aussi le son d'une horloge en mouvement. Tic tac. Des milliers de fois. En boucle.
Le pire était le bruit d'une eau mal fermée. Elle arrivait au moment où on faisait abstraction des autres bruits. Clac. Elle venait prendre tout notre être comme si, à chaque fois qu'une goutte s'éclater sur le sol, mon corps l'imitait.
Je tombe. Je m'éclate. Je meurs. Puis inlassablement, je recommence.
L'envie d'hurler me pris une nouvelle fois. Je me surpris même à ouvrir la bouche, prête à me faire entendre mais aucun son ne sortis.
Clac.
Je ferma les yeux très fort. Essayant de faire le vide tout autour de moi.
J'entendis du remue ménage en bas. La présence collée à moi remua, grogna, mais ce leva tout de même.
Lorsqu'il franchit la porte de la chambre, des sentiments contradictoires se mêlèrent. Apaisement. Manque. Paix. Désespoirs.J'avais l'impression de la haïr mais elle me manquait.
L'apaisement que je restais avait pris le dessus. Je fermais alors les yeux et m'endormis.

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La Loi du Coeur
WerewolfAnna a toujours été une femme de l'ombre, vivant dans l'obscurité de son mari et de sa vie de rêve. Mais toute sa vie s'effondre et elle se retrouve à fuir son mari avec son petit garçon. Lorsqu'elle atterrie dans une petite ville où elle ne voulait...