La Loi du Coeur

Chapitre 20

- Marque moi, répétais-je une nouvelle fois.

Au dessus de moi, son corps s'était raidis. Ses mains posaient sur mes cuisses les pressèrent légèrement. Son souffle devient court, j'entendais même son cœur battre la chamade, son sang circuler plus vite. Ses yeux étaient dilatés à son maximum. Il en avait envie, je pouvais le sentir d'ici mais il semblait tiraillé.

- j'aimerais, mais pas comme ça.
- Pourquoi, si tu en as envie, demandais-je pleine de désir, tu ne te souciais pas vraiment du comment tu me marquerais lorsqu'on en a parlé au début.

Il secoua la tête.

- Tu ne veux pas que je sois à toi? Ma voix se fit petite et mielleuse.

J'avais l'impression d'être sortie de mon corps, comme si une autre personne avait prit possession de moi, de mes désir. Jamais auparavant je n'aurais osé dire une chose pareille. Mais je voulais de tout mon être, à cette instant présent, qu'il me marque. Je donnerais n'importe quoi pour assouvir ce désir.

- Tu ne sais pas vraiment ce que tu veux en ce moment, Anna. Ton esprit est sûrement perdu à cause de tout ce que tu vis.
- Mon esprit n'est pas perdu! Je t'apprécie et j'aimerai...

Mes mots le percutèrent de plein fouet. C'était plus que ce qu'il n'avait osé espérer. Mais c'était beaucoup moins que ce qu'il voulait réellement.

- Tu m'apprécies, il détacha chaque syllabes de se mots et on pouvait entendre le dégoût transparaître.

Il se détacha de moi, enleva ses mains chaudes, de sous mon t-shirt, et se mit debout.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, pardon, dis-je essayant au mieux de rattraper les choses.
- Tu devrais aller dormir.
- Je n'ai pas sommeil.
- Anna...

La façon dont il prononça mon nom ressembla à une plainte, venant du fond de son corps. A la faible lueur de la cheminée, son regard semblait demander de l'aide. Il se dirigea vers l'entrée et enleva son t-shirt.

- Je vais sortir courir, il faut que je me dépense.

Perplexe et déçue, je regarda l'horloge, il était deux heures du matin. Je m'avança vers lui, espérant qu'il me permette de prendre sa main, mais il fit un pas en arrière.

- Tu veux aller courir? A cette heure ci? Ma voix monta en volume, à cause de l'énervement. Alors qui n'y a pas dix minutes on était entrain de s'embrasser.

Il fit une moue désolé avant de franchir la porte d'entrée, me laissant seule au milieu du vaste salon. Je le regarda par la fenêtre se déshabiller rapidement puis se transformer sous sa forme animale.

Je ne l'avais vu que trois fois se transformer devant moi, et j'étais toujours aussi impressionné. Il était aussi beau sous ses deux formes, impressionnant au première abord mais il donnait cet effet rassurant dont j'avais tant besoin.

La pièce, sombre et vide, me ramena à la réalité. Toutes mes émotions, contradictoires, se mêlèrent dans mon esprit, dans mon cœur. J'étais recouverte de désir, de colère, d'amour, de tristesse.

Est-ce que je voulais Dante car je me sentais seule et triste? Perdu au milieu d'un océan de doute et de peur?

Une part de moi acquiescerait cette idée aussi rapidement qu'elle m'était venu mais il n'y avait pas que ça. Il n'y avait pas seulement ce besoin d'être sauvée. En deux mois, je m'étais sentis deux fois plus vivante que durant toute ma vie. Des sentiments étaient nés même si je refusais de les voir, de les reconnaître.

Je m'assis sur le canapé, prenant sur mes genoux, l'album toujours ouvert sur la dernière page. Sur notre famille, comme il l'avait écrit. Une douleur me transperça le cœur, j'avais tout gâché. Ma seul chance d'être heureuse avec un homme qui ferrait tout pour moi.

Il franchit la porte, plus d'une heure après, vêtu de sa longue robe, typique du village lorsqu'ils se transformaient. J'émergea de mon sommeil pour aller le rejoindre.

- Je suis vraiment désolé, dit-on en même temps lorsqu'on arriva en face, l'un de l'autre.

Je voulais continuer mais il m'arrêta.

- Je t'en demande trop et je le sais. Tu n'es pas une louve alors tu ne peux pas comprendre la détresse dans laquelle je me trouve. Tu es une partie de moi, Anna, je t'ai attendu toute ma vie et j'ai l'impression que je peux perdre cette partie de moi, c'est terrifiant. Tu me dis que tu m'apprécies, que tu m'apprécies, je te considère déjà comme ma louve et mon loup a pleinement intégrés Aron à ma famille. C'est comme si c'était mon fils! Je fais des plans pour le futur, en me disant qu'il faudrait faire extension pour loger nos autres enfants. Alors je sais que cela ne fait pas longtemps et que tu ne peux pas comprendre mais essaye de t'imaginer ce que je vis. Essaye de d'imaginer tout perdre du jour au lendemain. Tu pourrais tomber amoureuse de n'importe qui, tu pourrais avoir envie de repartir chez toi, ou simplement envie de me quitter. J'en mourais.

Il ne me laissa pas le temps de répondre et je m'en remerciais intérieurement car je n'aurais pas su quoi répondre. Il monta les escaliers et claqua la porte de la chambre. J'ouvris et ferma ma bouche à plusieurs reprises, dans le vent.

Je monta à mon tour dans la chambre et le trouva allongé sur le lit à fixer le plafond. Je m'assis près de lui, j'avais besoin qu'il me répète ce que je pensais avoir entendu.

- Merci.

Je lui toucha Le Bras pour être sûr qu'il était bien là. Je posa ma tête sur son torse chaud et le serrais dans mes bras. Il semblait surpris.

- De quoi?
- De le considérer comme ton fils, de nous accueillir dans ta famille, de prendre soin de nous, de nous protéger. Je ne te l'ai jamais dit mais merci pour tout.

Il me fit tourner ma tête vers lui, embrassa mes lèvres délicatement, me fit remonter sur lui pour m'embrasser plus profondément.

- Je n'ai pas réussit, dit-il en décollant sa bouche de la mienne, j'aurais voulu..., il prolongeait chaque mots, chaque syllabe, tout en m'embrassant entre chaque mot.
- Qu'aurais-tu voulu?
- Te protéger de lui.

Mon corps se pétrifia à son souvenir, mais il sembla le sentir et la bouche de Dante vint trouver la mienne et son souvenir s'évapora. On continua ainsi, à s'embrasser continuellement, jusqu'au levé du soleil.