Chapitre 13

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J'avais surmonté ma crise de folie de la nuit dernière. Dante n'était pas lui et lui n'était pas Dante. Il fallait que j'arrive à les différencier. Dante était un homme bien. Il n'était pas violent, s'occupait lui aussi d'Aron, prenait des initiatives. Leur jalousie était le seul point commun, mais selon toutes les femmes de la meute, cela s'apaisera lorsque nous serons marqués. Il sera rassuré.

Personne ne semblait se demander pourquoi Dante ne travaillait pas. Ou plutôt, pourquoi il ne veillait pas à la protection de la meute. Si c'était son devoir, je ne comprenais pas qu'il puisse le laisser tomber aussi longtemps.

Il avait décidé depuis l'incident d'hier, de me suivre partout. Absolument partout. Selon ses dires, c'était pour veiller sur ma sécurité physique et ma santé morale. Je n'avais donc pas le droit d'aller voir June seule, de jouer avec Aron seule dans le jardin ou de prendre un douche sans l'avoir posté derrière le rideau.

Malgré mes protestations, l'absence de cauchemars et les dix longues conversations que nous avions eux, j'avais toujours le droit à la même réponse:

- Je dois veiller sur toi.

Je pouvais parfaitement supporter son comportement les deux premiers jours, il était très inquiet, c'est un truc de loup, je pouvais comprendre. Mais, je l'avais eu dans les pattes toute la semaine et il était épuisant.

Anna, tu devrais te reposer. Anna, tu es sur que tu vas bien. Anna, l'eau de la douche est trop chaude, tu risques de te brûler.

C'était infernal.

- Écoute, lui dis-je d'un ton agacé alors qu'il me répétais pour la troisième fois que je ne pouvais pas aller faire une promenade dans la forêt sans lui, j'ai besoin d'un peu de temps seule. Juste une heure d'accord? Tu n'aura qu'à jouer avec Aron ou faire un gâteau, et je serais revenu avant que tu n'es le temps de t'apercevoir que j'étais partie.
- Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas que l'on vienne avec toi.

Il secoua la tête, comme si mon envie d'être seule, séparée de lui, était improbable. Ses petits yeux gris, tout mielleux, tentaient de me faire changer d'avis, de m'amadouer. Je contesta négativement la tête pour lui montrer que j'étais sérieuse et que je ne céderais pas.

- Une heure alors, ceda-t-il.
- Deux, rectifiais-je, et c'est non négociable.
- Une heure et demie, tenta-t-il tout de même avec une moue adorable, qui me fit presque craquer.
- Deux heure, Dante.

Il tomba théâtralement sur le canapé pour s'étaler dessus, en soufflant à s'en vider les poumons mais ne contesta plus.

Je savais que cela lui coûtait beaucoup. Parce qu'il s'inquiétait, parce qu'il y aurait d'autres mâles et qu'il ne pourrais pas être là. Mais je le remerciais de me laisser sortir, car je ne voulais pas me sentir oppressée comme avant.

Plus qu'heureuse, je lui fis un bisous sur la joue avant d'aller mettre un jean et un t-shirt. Il faut que j'aille en ville pour m'acheter des habits car je n'avais que quelques vieux habits que m'avait généreusement donné Lara.

- Je peux prendre ta voiture? Criais-je en haut des escaliers pour que Dante entende.
- Quoi? Je l'entendis râler à voix basse, tu pourrais avoir un accident, Anna.

Une fois prête, je descendis pour le trouver sur le canapé, toujours affalé.

- Tu n'as qu'à m'amener et je rentrerai à pied, c'est un bon compromis?

Il souffla mais accepta quand même. Une demie journée de repos bien méritée, s'offrait enfin à moi. Je pris l'argent que j'avais gagné en travaillant pour June, au magasin, car il était hors de question qu'il me paye une nouvelle chose.

Sur le trajet, il me mit en garde sur toutes les choses que je n'avais pas le droit de faire. Trois meutes des environs avec accès à ce village alors il fallait que je fasse très attention à ne contrarier personne. Il ne fallait pas, non plus, que je m'intéresse de trop près à un autre mâle que lui sinon il serait obligé de l'étriper ( ce son ces mots ) et il y aurait une guerre entres les clans. Ce qu'il fallait à tout pris éviter.

Mon pied à peine sorti de la voiture, il rattrapa ma main.

- S'ils posent leur regard sur toi, je les tue tous, un par un.

J'acquiesçais vivement. Tout lui raconter dans les moindres détails sur les hommes à qui j'avais parlé, était dans notre contrat. Il voulait les tuer, grand bien lui fasse.

Je n'avais pas été aussi contente de me retrouver seule depuis un long moment. Bien que le lien me poussait à retourner vite à la maison, je me sentais bien.

Il était omniprésent. Toutes mes pensées étaient tournées vers lui, pour lui. Je me demandais si tel ou tel chose pourrait lui plaire autant qu'à moi. Je me surpris même à lui prendre un T-shirt - bien qu'il n'en porte que très rare-.

A travers cet étrange lien qui nous unissez, je fus surprise de ressentir toutes les émotions que ressentaient Dante. C'est impressionnant et très omniprésent. Il s'inquiétait tellement que son inquiétude me gagna à moi aussi. J'avais constamment l'impression que l'on me regardait ou que l'on me suivait. Mais j'essayais de passer outre.

- Les mâles sont tous excessivement inquiets, me dit l'une des caissières, sentant sûrement mon angoisse, le mien est pareil tous les matins alors que je travaille ici depuis dix ans.

Je rigola avec elle pendant un long moment et elle me donna ses coordonnées pour que l'on puisse prendre un café ensemble dans la semaine.

Une heure de shopping et quatre sacs remplit de vêtement, plus tard, je répartis en direction de la petite ville par la route que m'avais montré Dante.

Sur le chemin, je sentais constamment des pas derrières mois mais lorsque je me retournais, la présence avait disparue. La peur commença doucement à se frayer un chemin dans mon esprit.

- Si c'est toi Dante, sort de ta cachette et fais le chemin avec moi.

Mais, je n'eus que le silence de l'immense forêt pour me répondre.

Je me fais des idées. C'est la faute de Dante, il m'a trop mis de pression.

Un craquement de branche retentit, stoppant l'intégralité de mon corps. Je n'osa pas me retourner. Je priais de toutes mes forces pour que ce sois un loup de la meute.

Le souffle court, je fis basculer mes pieds pour me retourner vers le bruit. Rien. Seulement la forêt se trouvait derrière moi. Je me tapa la tête avec ma main et me promis d'engueuler Dante lorsque je serais arrivée. Et de ne plus jamais venir ici seule.

Une longue silhouette sortie d'entre les arbres et s'avança vers moi. Ses courts cheveux brun, son rasage de près, sa peau pâle, ses yeux bleus. Cela ne pouvait être que lui et il se tenait devant moi en plein milieu d'une forêt où j'étais, si je courais vite, a dix minutes du village.

Mon cœur rata un battement et mon souffle de coupa lorsque je vis son sourire angélique flotter sur son visage. Tout mon corps était entrain de s'endormir comme lorsque j'étais confrontée à une grande dose de stresse.

- Bonjour, Anna chérie, dit la voix de Thomas.

La Loi du CoeurWhere stories live. Discover now