Chapitre 18

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Le professeur Ryan me pointa simplement du doigt, le bras tremblant. Il recula ensuite, le bras toujours pointé sur moi, se prit lui aussi son bureau auquel il s'appuya alors de ses deux mains, en continuant de me regarder. Il avait lui aussi l'air totalement paniqué et était haletant. Il retira une main de son bureau pour la plaquer sur son front, comme s'il souffrait d'une atroce douleur. Josh, quant à lui, se jeta à genoux par terre, prit mon poignet, le retourna et mesura mon pouls. Il le reposa après une minute, puis c'est ma tête qu'il retira du pied de la table sur lequel j'étais appuyée. Il me traîna de quelques centimètres sur le sol et posa ma tête sur sa poitrine. J'étais désormais en position semi assise sur lui. C'était désormais lui qui était adossé sur le très inconfortable pied de ces misérables vieilles tables. Il faut dire qu'elles n'étaient pas vraiment prévues à cet usage. Josh passa ses bras autour de mon torse sans trop serrer pour me laisser la possibilité de respirer. Il s'adressa ensuite au professeur :

-Professeur ! Mais enfin, que s'est-il passé ?

-Je... Je n'en sais rien.

-Vous n'en savez rien ? C'est une blague ? Pourquoi en l'espace de cinq minutes, elle est devenue complètement angoissée et bouleversée ?

-Puisque je vous dis que je ne sais pas !

-Vous trouvez donc ça normal, que je vous laisse simplement discuter calmement avec elle et que quand je revienne, je la récupère dans cet état-là ?

-Ce... Ce n'est rien. Ce doit être une crise de nerfs par rapport à tous les évènements passés, j'imagine.

-Vous imaginez, hein ? Mais qu'est-ce que vous y connaissez, vous, en crise de nerfs ? Vous êtes un expert peut-être ? Si elle avait dû faire une crise, elle l'aurait faite hier, durant la journée d'aujourd'hui mais certainement pas là ! Il n'y a aucune raison que ce soit maintenant qu'elle craque par rapport à tout ça. Et certainement pas avec une telle envergure.

-Écoutez, Josh. Je vous ai déjà dit que je n'en savais rien alors ce n'est pas un élève comme vous qui va m'apprendre la vie et me donner des leçons.

-Mais c'est tout de même votre faute si elle est comme ça !

-Ma faute ? Ma faute dites-vous Josh ? Non, ça certainement pas ! C'est d'ailleurs plutôt de la tienne. Si tu ne l'avais pas emmenée au cinéma, nous n'aurions actuellement pas cette discussion !

-Mais vous devenez complètement dingue ! Cette sortie l'a avant tout rendue heureuse, et j'ai encore le droit de faire ce qui me plaît. Et elle ? N'a-t-elle pas, après tout le droit de connaître quelconque joie ? Devrait-t-elle s'empêcher de vivre pour quelques abrutis de la classe ?

J'assistais à un match de tennis, où Josh et Monsieur Ryan, au lieu de se renvoyer une balle, se renvoyaient ces hurlements. Je puisais au fond de moi, le peu de force qui me restait pour y mettre fin :

-STOP ! criai-je aussi fort que je le pouvais.

Tous deux s'interrompirent soudainement et avaient maintenant leur regard fixé sur moi.

-Assez. Assez... murmurai-je avant que ma tête bascule sur le côté sous l'effet de mon manque de force.

Josh s'empressa de la rattraper et la reposa délicatement sous la sienne. Il caressait ensuite avec douceur mon crâne et mes cheveux.

-Professeur... Comment ? peinai-je à dire.

-Quoi ? Comment quoi ?

-Chouquette... Comment connaissez-vous ce surnom ?

-Chouquette ? Mais Ashley enfin, de quoi tu parles ? se mêla Josh.

-C'est comme ça que vous m'avez appelée. Et c'est aussi le surnom que me donne mon père depuis que je suis petite.

-Quoi ?! Mais comment ose-t-il ? répondit le professeur, l'air sidéré.

-Je vous demande pardon ?

-Quoi ? Euh, non, rien, je... Je rigolais. C'est que c'est souvent des surnoms que l'on donne en couple.

-Alors pour quelle raison vous permettez-vous de l'appeler comme ça ? De quel droit ? Mais pour qui vous prenez vous ?! Dois-je vous rappeler que vous êtes son professeur ? Je savais que je ne devais pas vous laisser seul avec elle ! intervint Josh en criant.

-Toi, tu devrais commencer par te calmer ! Je te retourne la question ; pour qui te prends tu au juste ? Le héros de ces gentes demoiselles ? Tu n'es rien du tout, juste un gosse arrogant, retourne d'où tu viens, dans ta famille de malfaisants mafieux. répondit le professeur, le ton rempli de haine.

-Retirez tout de suite ce que vous venez de dire. Tout de suite. dit-il lentement.

Monsieur Ryan, au lieu de ça, le regardait, et un sourire provocateur s'esquissait sur son visage. 

Amants ou ennemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant