Chapitre 7 : Un bal sous haute tension.

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Note de l'auteur :

Je me dois de vous faire quelques excuses sur le temps d'attente mais je suis partie en vacances et j'ai eu quelques problèmes techniques.
Ne vous inquiétez pas, mon inspiration est toujours au beau fixe et j'espère rattraper mon retard dans les jours à venir...

Clarke :

Le poing de Lexa se serra. Sa fourchette tomba dans son assiette dans un tintamarre assourdissant amplifié par le silence qui régnait désormais. Je ne savais pas si je devais dire quelque chose. J'allais enlever ma main de la cuisse de Lexa de manière à la laisser se lever si elle voulait fuir. Mais sa main rattrapa la mienne vivement, la ramenant sur sa jambe et la serrant à me couper la circulation. Je ne dis rien. Je me devais d'être là pour elle.
- Pourquoi les médecins ne font-ils rien ?demanda le roi.
- A part les enfermer dans un asile, je ne vois pas d'autres solutions...
Sale...caméléon à la queue frisée ! Lexa regardait ses mains dont les jointures blanchissaient sous l'effet du manque de sang. J'espérais sincèrement que cette discussion se finisse assez vite pour éviter un carnage. Une épée coupait une dizaine de têtes dans un temps bien trop court à mon goût dans ce pays. Espérons seulement que je ne sois pas la cible.
Du coin de l'œil, je vis Murphy se lever et se diriger vers une esclave. L'esclave se tourna vers le roi et lui chuchota à l'oreille.
- Mes amis, je suis au regret de vous annoncer que l'heure tourne donc finissons ce merveilleux repas et que le bal commence ! tonna-t-il.
Aussitôt, une musique traditionnelle emplit la salle tandis que les tables se retrouvaient contre les murs et les buffets rangés. Un orchestre arriva et s'installa coupant court à toutes discussions.
Une dizaine d'hommes se rapprocha de leur femme pour les inviter à danser. Et John Murphy s'approcha de moi. Il abaissa son torse de façon à être courbé devant moi.
- Clarke, me laisserez-vous être votre cavalier pour cette danse et si vous le désirez celles d'après ?
Je mis ma main dans la sienne tout en souriant.
- Avec plaisir, jeune homme.
La musique était calme. Pas tout à fait un slow mais elle nous permettait de parler tout en dansant.
- John ?
- Oui ?
- Merci d'avoir coupé court à cette discussion.
- Avec plaisir. Je voyais bien que ça touchait beaucoup trop certaines personnes autour de la table, dit-il en regardant fixement quelqu'un derrière moi.
En tournant avec la danse, je pus voir qu'il s'agissait de Lexa. Sa réaction de tout à l'heure était étrange. Voyant mon regard, John se pencha vers mon oreille.
- Hum...oui, Lexa a un rapport assez particulier avec ce...sujet.
Je n'eus pas le temps d'en savoir plus, un homme s'approcha et me demanda une danse m'arrachant presque des mains du garde.

Lexa :

J'étais énervée. Profondément énervée. La conversation m'avait abattue et mon fiancé était de plus en plus détestable. Il m'avait d'ailleurs pris la main sans me demander mon avis pour ouvrir le bal me tirant presque de force. Le toucher me répugnait mais mon devoir et ma naissance royale m'imposait de rester calme et de ne rien dire de désobligeant. Parfois, j'enviais vraiment Clarke qui se permettait de dire ce qu'elle avait en tête sans penser à ce qu'il allait se passer ensuite. J'hésitais à qualifier son comportement entre le courage et la témérité. Ou alors, elle aimait les missions suicides.
En parlant de Clarke, je l'observais depuis tout à l'heure danser avec Murphy. Elle dansait très bien mais j'aurais vraiment préféré qu'elle danse avec moi. Nos joues si proches, sa main dans la mienne, mon autre main sur sa taille, sa peau si douce, son si beau visage à portée de mes lèvres...
- Votre Altesse, puis-je vous proposer à danser avec moi ?
Hein, quoi ? Je revins au monde réel où Clarke ne dansait pas dans mes bras mais dans ceux de Murphy. Je rougis devant le regard d'incompréhension que me lançait l'homme quadragénaire qui se tenait devant moi. S'il savait à quoi je pensais avant qu'il n'arrive...
- Ce n'est pas ce que vous êtes déjà en train de faire ?
Il sursauta. Mon ton avait été colérique, dur et amenait le reproche. Il me regarda, perdu, ne sachant pas quoi faire pour se faire pardonner. Ma voix se radoucit.
- Allons-y, soupirais-je.
En tournant lentement comme le voulait l'étiquette, je voyais passer devant mes yeux Clarke et Murphy qui rigolaient ensemble. Ils avaient l'air de bien s'entendre... peut-être qu'un peu d'amour autour de moi ne me ferait pas de mal même si il n'était pas pour moi. Ils allaient bien ensemble. Mon cœur se serra. Non. Je ne voulais pas que Clarke soit avec quelqu'un d'autre. Il fallait qu'elle soit avec moi. Je ne savais pas pourquoi je réagissais ainsi. De toute façon, vu la réaction que Clarke avait eu pendant le dîner, en retirant sa main, jamais elle ne s'engagerait avec une femme.
Tout à coup, je vis un homme s'approcher de Clarke et l'arracher des bras de Murphy. Ouf, leur proximité commençait à me peser. Je déchantais aussitôt en me rendant compte que l'homme n'était autre que mon fiancé. Je me crispais. Finn était une bactérie. Il colonisait, tuait de l'intérieur pour se nourrir de gloire et cherchait une autre proie quand il avait détruit la précédente. Le mot haine fut trop faible pour représenter ce que je ressentis au moment où il toucha Clarke. Pour qui se prenait-il lui pour toucher MA Clarke ? Mes dents se serrèrent quand je vis une des mains de Finn partir vers la taille de Clarke. Quand il la toucha, le visage de Clarke se contracta. Je la vis dire quelque chose à Finn et il lui répondit avec un sourire mi-narquois mi-charmeur. Je ne faisais plus attention à l'homme qui guidait la danse et je faillis partir vers Clarke quand je me rappelais que je n'avais aucun droit sur elle. Elle ne m'appartenait pas. Financièrement oui mais rien ne me permettait de décider qui elle pouvait côtoyer ou non. Je prétextais une petite faim pour me débarrasser de l'homme avec qui je dansais et allais dans un coin de la salle pour souffler.
Murphy me rejoignît et commença à me parler mais mon regard restait bloqué sur le couple que formait Clarke et Finn. Un tiraillement apparut dans ma poitrine. Je rêvais de m'avancer, de les séparer et de prendre la place de...
- Euh... Lexa ? Tu m'écoute ?
Zut, je n'avais encore rien écouter de ce qu'on me disait. Le bluff était ma dernière solution.
- Oui oui.
Il pencha la tête sur le côté en me regardant fixement. Bon, une carrière d'actrice ne serait pas pour moi.
- Ok, non je ne t'écoutais pas. Tu disais quoi ?
Il sourit.
- Je le savais! En même temps, quand j'ai commencé à parler de gousses d'ail faisant une rumba avec un pigeon et que tu n'as pas réagi, ça m'a parut logique que tu n'avais rien suivit.
Sa joie de vivre m'épuisait.
- Pff, heureusement que tu es là pour me faire sourire toi !
Il sourit puis se pencha vers mon oreille en chuchotant comme pour me mettre dans la confidence.
- Bon alors, raconte tout à ton grand frère qui ne l'est pas réellement John. Pourquoi es-tu aussi énervée ?
Je perdis mon sourire.
- Je ne suis pas énervée.
Il éclata de rire. C'est vrai que mon ton boudeur et ma tête renfrognée supposaient fortement le contraire.
- D'accooord. Et moi je suis le prince d'Arkadia alors.
- Je ne savais pas que parler avec des morts n'était pas synonyme de maladie psychiatrique.
- Qui te dit que tu n'en as pas une ?
Je levais les yeux au ciel. En souriant.
- Un jour, il faudra que tu me rappelle de te virer pour insubordination, soldat.
- Le jour de ma mort, je n'oublierais pas Votre Altesse.
- Et raccourcir ma souffrance ne te paraît pas juste ? Me le rappeler demain m'offrira une mort tranquille puisque je ne t'aurais pas sur la conscience.
- Ça, c'était un coup bas Alexandria. Mais revenons à nos chevreaux, pourquoi étais-tu énervée ?
Mon regard se porta malgré moi sur Clarke.
- C'est bon j'ai compris... mais tu es jalouse par rapport à lui ou par rapport à elle ?
- Je ne suis pas jalouse.
- Mais bien sûr...
À ce moment, le roi s'approcha et se mit à faire un discours d'une hypocrisie avancée sur l'avenir du royaume. Après cela, le bal prit fin et nous retournâmes à ma chambre avec Clarke. J'étais énervée contre elle de m'avoir laissée tomber pendant ce bal cauchemardesque. Elle le sentit et se mit à jouer avec mes doigts de la main droite avec ses deux mains une fois arrivées dans la pièce confortable. Je m'assis sur le grand lit et elle fit de même. Elle ne dit rien mais ses pouces passaient avec une extrême douceur sur mes doigts.
- Je suis désolée.
- Pour quoi ?
- Pour Finn. Il n'a pas arrêter de me draguer alors qu'il est ton fiancé alors voilà, je suis désolée.
Elle s'excusait pour lui ? Non mais ça devenait n'importe quoi cette histoire.
J'avais envie de mettre fin à cette discussion mais j'aimais terriblement notre proximité et ses caresses sur mes doigts me faisaient vibrer.
- Tu n'as rien compr....Tu es pardonnée, lâchais-je dans un soupir.
- Merci Lexa !
Elle me prit dans ses bras pour me faire un câlin. Mes mains se posèrent sur sa taille. Enfin...
Je respirais son odeur. Elle sentait l'air, le vent et les fragrances de printemps. Aussitôt, son odeur me plût et je plongeais le nez vers son cou. J'étais partie au delà des étoiles, les galaxies me paraissent bien trop proches pour décrire où j'étais partie.

You're my evidence of love's existence (FanFiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant