Chapitre 20 : Une Déclaration... de Guerre ?

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Lexa :

- Tout à coup, un petit homme énergique habillé richement est arrivé de nulle part, hurlant comme un fou à qui voulait l'entendre que l'on devait arrêter ce que l'on faisait. Que l'anniversaire de la princesse arrivait et que je devais être vendue comme esclave. Mes amis se sont battus pour que je reste mais je ne voulais pas qu'ils meurent pour une cause perdue... Alors je les ai suivi, et je t'ai rencontrée. Toi la Commandante dont la réputation n'était plus à faire. Toi si froide et si grande. Si belle dans la réalité comme lorsque les conteurs ambulants chantaient des louanges à ta beauté. Ils chantaient que tu réunissais la beauté de tous les commandants passés dans un même corps et que tu faisais honneur à la beauté de ta mère. Mais la morale de chaque chanson n'était autre que « même le plus beau des glaciers finit toujours par tuer celui qui entreprend de l'affronter ». Mais tu as réussi à changer ma vision de toi encore et encore jusqu'à ce que je ne vois plus que la vraie toi, cette femme téméraire, triste et vengeresse mais au cœur pur et au courage d'or.
Son regard jusqu'à là fuyant se fit plus intense et se posa sur mon visage comme pour détailler la moindre parcelle de ma peau à sa disponibilité. Une mèche de ses cheveux était tombée devant ses si beaux yeux. Comme un réflexe, ma main partit en direction de sa joue pour la glisser derrière son oreille. Sa main gauche s'empara de mon menton pour coller mon front au sien. En douceur. Comme une caresse. Elle s'amusa à frotter lentement son nez contre le mien pour me faire languir. Ma main dans son dos dessinait des motifs imaginaires sur sa peau nue. À partir de ce moment, nos respirations se firent plus bruyantes et nos mains plus pressées, comme si elles savaient qu'on allait manquer de temps. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Ce fut elle qui céda la première en m'embrassant tout en douceur mais avec fermeté, refusant tout refus ou recul de ma part. Ses lèvres contre les miennes me promettaient calme, confiance et amour. Je rapprochais encore son corps du mien, nous étions comme imbriquées. Et qu'est-ce que nos corps se fondaient bien l'un contre l'autre. Je n'aurais voulu être nulle part ailleurs qu'ici, avec nulle autre qu'elle. Sa main droite se faufila au niveau de ma taille, trouvant l'ourlet de ma chemise et se glissant avec agilité dessous. La pulpe du bout de son pouce sur mon bas ventre me fit frissonner et je poussais Clarke un peu plus fort contre la paroi pour lui faire sentir la force de mon désir. Au contact de la pierre dans son dos, un gémissement s'échappa de sa bouche vite étouffé par mes lèvres sur les siennes. Sa main sur mon ventre remontait doucement mais inéluctablement. Son pouce se retrouva sur mes côtes, puis à la limite de mon sein gauche. Ma bouche voyagea langoureusement vers sa mâchoire, puis vers son oreille gauche dont je mordis doucement le lobe. Laissant une trace humide sur mon passage, je descendis mes lèvres vers la base de son cou. Devinant où mes lèvres se dirigeaient, Clarke pencha légèrement la tête vers la droite pour me laisser un peu plus de place. Arrivée au niveau de sa clavicule, je remontais vers son oreille en sens inverse. Je savais que ça allait l'énerver. Cela ne manqua pas.
- Lexa...
Son grognement se fit presque douloureux. Je continuais ma lente remontée.
- Oui ?
Mes lèvres s'étaient juste surélevées de quelques millimètres pour lui répondre, je ne voulais pas m'éloigner d'elle.
- S'il te plaît...
Son ton s'était fait presque suppliant et un sourire se dessina sur mes lèvres. Quelle impatience ! Toujours avec douceur malgré sa fermeté, elle ramena de sa main droite ma tête au niveau de la sienne et m'embrassa fougueusement.

Clarke :

Ses lèvres étaient appuyées sur ma clavicule tandis qu'elle essayait de calmer le jeu. Le sachant pertinemment et voulant l'embêter, je m'amusais à la chauffer deux fois plus. Mes mains vinrent s'accrocher aux lanières de son pantalons. De sa main gauche, celle qui n'était pas en train de me caresser le dos lentement, elle attrapa un de mes poignets comme pour m'empêcher de bouger. Je fis semblant de me laisser faire et je la sentis sourire sur ma peau. Soudainement, je tirais sur les lanières ce qui provoqua un brusque rapprochement de nos hanches. Aussitôt, elle se crispa entièrement. Mon rire retentit et sembla s'envoler vers les cieux. Elle grogna doucement et me réprimanda comme une enfant :
- Clarke...
Elle releva la tête et me fixa dans les yeux. Son regard me pétrifia. Il n'y avait pas de colère mais il était dur. Presque froid. Ses mains s'éloignèrent du contact avec ma peau. Mon ton se fit immédiatement plus timide et moins sûr.
- Oui ?
- Est-ce que, dans le plus grand des hasards, tu ne jouerais pas avec moi ?
Je ne savais plus si je devais prendre la question sérieusement.
- Euh... Alors...et bien non, pas en général mais là, maintenant, à ce moment précis...peut-être que, je dis bien dans l'hypothèse, qu'éventuellement et bien sûr involontairement...
Elle haussa un sourcil. J'étais terriblement gênée de mes balbutiements. Je sentais une chaleur prendre possession de mes joues et mon regard se fixa au loin dans les arbres qui nous entouraient. Mes mains tremblaient légèrement de stress.
- Non, enfin pas vraiment involontairement mais pas dans le souhait de te faire du mal, enfin...je ne voulais pas... Je...
Un sourire en coin attira mon attention sur son visage alors qu'il était en train de se dessiner lentement. Ses mains vinrent englober mon visage avec douceur. Elle m'embrassa avec une délicatesse incroyable. Ce baiser appuyé me transporta dans un autre monde rempli d'amour et de confiance.
Tout à coup, Lexa brisa ce rêve éveillé brusquement. Sans crier gare, elle s'éloigna promptement de moi et partit en direction de la berge, le dos tourné. Elle marchait rapidement, semblant lutter contre la force de l'eau qui l'empêchait d'avancer aussi vite qu'elle semblait le vouloir. Fuyait-elle ? Non, ce n'était pas son genre. Au passage, elle attrapa ma chemise qui avait dérivée au gré des courants provoqués par la cascade. Elle me la lança presque violemment, ou tout du moins avec beaucoup de force. J'eus juste le temps d'apercevoir les traits de son visage avant de recevoir la chemise sur la poitrine. Les éclaboussements me piquèrent les yeux. Aveuglée instantanément, je ne pus que distinguer sa voix claire et précipitée. Son ton était sans appel.
- Remets-la !
Abasourdie et surprise, je me dépêchais d'obéir rapidement. Une fois fait, je la regardais évoluer vers nos affaires encore au bord de l'eau. J'étais tellement sidérée par ce changement d'humeur que je ne pus faire le moindre pas. Quand elle fut sortie de l'eau, elle se précipita pour enlever toute trace de notre nuit et ranger les affaires pour les poser contre un arbre. Elle eut juste le temps de se retourner vers moi pour me lancer un long regard. J'aurais pu y voir du regret, mais je n'y vis que de la déception. Elle se campa dos à moi, face à la forêt et au chemin que nous avions emprunté pour venir jusqu'ici, semblant attendre patiemment quelque chose.
Sans aucune annonce, un groupe de cinq soldats à cheval apparut à l'orée du bois. Je reconnus rapidement Murphy à la tête du détachement. Le groupe s'arrêta à trois mètres de Lexa, toujours fermement campée sur ses jambes. Sa posture dégageait un tel charisme que ça en était impressionnant. John descendit prestement de son cheval, lui attribuant une vague caresse de remerciement et vint se placer en face de Lexa, me jetant un rapide coup d'œil surpris. Arrivant devant sa Commandante, il la salua en tapant de son poing sur son thorax. Entre temps, mes jambes s'étaient raidies et avaient commencé à marcher vers eux.
- Commandante...
Elle leva la main droite. Il se tut instantanément. Surpris.
- Je sais.
- Mais...
Elle lui jeta un regard noir.
- Je vais faire l'effort de me répéter pour cette fois Lieutenant ! Je sais.
- Comment...
- Peu importe.
- Je...
- Lieutenant ! Ma patience a des limites !
Devant son irritation grandissante, il baissa la tête piteusement. Je me rapprochais du groupe, mes vêtements trempés et le vent matinal me faisant frissonner. Le soleil se levait très rapidement et illumina le bord de la cascade. La pénombre se retirait progressivement.
- Allons-y !
Tous la regardaient ébahis devant si peu de logique. Elle alla chercher son cheval, monta dessus et me tendit la main pour m'aider à monter derrière elle. Prestement, je me posais derrière elle, glissant mes mains autour de sa taille. Son corps tendu comme un arc se détendit immédiatement lorsque mon corps se pressa contre lui.
- Je croyais que nous étions pressés, allons-y !
Le groupe commença à partir assez rapidement dans la forêt.
Ma tête se cala sur son épaule gauche, ma bouche presque collée à son oreille. Mes mains dessinaient sur son ventre devenu accessible grâce aux vêtements mouillés plaqués sur sa peau. La chaleur de son corps était très rassurante, je ne savais pas ce qu'il se tramait mais elle était là, et c'était tout ce qui comptait.
- Lex, que se passe-t-il ?
- Il faut rentrer.
- Mais, comment le sais-tu ?
- Clarke...
- S'il te plaît, fais-moi confiance.
- Une impression de déjà-vu.
- Une... impression de déjà vu ? Sincèrement Lexa, ça ne te ressemble pas.
- D'accord... j'en ai rêvé. De la même scène, au même moment, avec les mêmes personnes.
- Alors tu savais ce qu'il allait se passer ?
- Oui Clarke.
- Tu l'avais déjà vécu ?
- Pas vraiment. C'était un rêve.
- Alors que se passe-t-il Lexa ?
- Je ne veux pas te le dire.
- Pourquoi ?
- Je crois que j'espère encore que ce n'est pas la suite de mon rêve.
Mes bras se resserrèrent autour de sa taille pour lui apporter le plus de soutien possible malgré mon incompréhension toujours persistante.
- Je suis là d'accord ?
Pour seule réponse, je ne reçus qu'un tendre baiser sur la joue.

Je sentais que plus l'on se rapprochait de Polis, plus la tension autour de nous augmentait. Les portes des fortifications étaient fermées à triple tour et nous dûmes décliner notre identité pour que les soldats nous ouvrent. Je n'avais jamais vu cela. Tout le monde s'affairait, courrait d'un côté puis de l'autre dans une cacophonie insensée. D'un côté courraient les écuyers, réveillés tôt dans la nuit et dépassés par les événements. Ils avaient encore cette innocence précipitée dont étaient dénués les visages graves des plus âgés. Habillés d'une tunique de toile et d'un caleçon long, ils se faufilaient à travers la foule dense immanquable pour cette heure de la matinée. Ils portaient tantôt des boucliers que certains devaient rouler par terre car leurs tailles ne leur permettaient pas de les porter, tantôt un casque ou une armure. Ils se bousculaient comme des enfants malgré la précipitation, ne semblant pas se rendre compte de l'urgence qui remplissait les yeux des guerriers. Cette excitation qu'ils ressentaient tous à l'idée de découvrir un nouvel entraînement ou un terrain de jeu.
Précipitamment, nous avons atteint la salle du conseil, remplie d'hommes imposants et de maigrichons qui semblaient réfléchir. Un brouhaha de voix assourdissant retentissait. Je regardais Lexa. Elle avait blanchi. Tellement, que j'eus peur qu'elle ne s'évanouisse. Son teint blafard ne m'était pas familier. Serait-ce de l'angoisse, du stress ou de la peur ? Non. Lexa n'avait pas peur. Pourtant dans ses yeux brillants, je vis que la fureur qui y régnait n'était pas seule, tourmentée par quelque chose de plus profond, de plus universel.
La peur agit et prit possession de ses iris. Ce constat me glaça.
- Lexa, qu'y a-t-il ?
Lentement, comme si elle n'en revenait pas elle-même, elle leva son bras et me pointa la table centrale. Les hommes s'écartèrent comme au ralenti. Sur le buffet, se trouvait un corbeau. Le corps d'un corbeau. Ses plumes d'un noir de geai étaient baignées de son propre sang qui coulait encore de sa gorge.
- C'est... c'est une déclaration de guerre Clarke.

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Désolée pour les déçu.e.s, je suis pas fan des premières fois en forêt 😂. Ce sera pour une prochaine fois 😉.
À la revoyure,
L'auteure.

You're my evidence of love's existence (FanFiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant