Sous les projecteurs.

18.

Elle m'aide à me relever mais j'ai l'impression que mon corps pèse une tonne. Enfin, sur mes deux jambes, je suis la petite rousse. Elle m'installe dans une petite pièce blanche avec quelques sièges, une machine à café et un télévision au mur. Elle s'accroupit, ensuite, face à moi.

? : Comment s'appelle votre amie ?

S : Alex ! Enfin, Alexandra Scott...

? : Très bien, je vais voir si je peux avoir de ses nouvelles. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, le bureau des infirmières est juste en face. Vous n'avez qu'a demander Jane.

Je hoche la tête et laisse échapper un merci, presque inaudible.

J : Bon, je vais vous laisser, j'ai du travail.

L'infirmière sort et ma tête vient heurter le mur derrière moi. J'espère vraiment qu'elle va bien. J'ai eu tellement peur quand elle tombée que mon coeur s'est presque stoppé net. Les larmes recommencent à couler le long de mes joues. Il faut que j'appelle ma mère, elle a toujours les mots pour me rassurer.

C : Scarlett, ma chérie, c'est toi ?

S : Maman...

Les pleures dans ma voix me trahissent et je peux entendre la panique dans la voix de ma mère.

C : Mon bébé, qu'est ce qu'il y a ?

S : Al..Alex...

Je n'arrive même pas à parler tant ma gorge est serrée.

C : Quoi, Alex ?! Scarlett, calme toi, ma chérie et parle moi !

S : Elle a...Je ne sais pas, elle a fait un malaise ou je ne sai... Je suis à l'hôpital !

C : Ok... Ça va aller, ma chérie... Essaye de te calmer, je suis sûre que tout ira bien...

S : J'ai tellement peur, maman...

C : Je sais, ma chérie... Écoute, je vais essayer de trouver un vol pour venir au plus vite, d'accord ?

S : Non, je ne veux pas te déranger !

C : Ne dis pas de bêtises, voyons ! Je ne vais pas te laisser seule dans cette situation !

S : D'accord, je te tiens au courant de l'évolution, alors. Et maman...

C : Oui ?

S : Merci...

C : C'est normal, mon ange... Bon, je fais au plus vite !

Je me sens soulagée que ma mère me rejoigne. C'est vrai, qu'être seule pendant ce genre d'évènement est affreux. Je trépigne sur ma chaise en regardant l'horloge. C'est long, trop long. Déjà une heure, que je suis assise ici. Je sursaute quand Jane entre dans la pièce et me lève précipitamment. Mon ventre se noue.

J : Comment allez vous ?

Je pense que ce n'est pas difficile à deviner vu mon état. Je ne prend même pas la peine de répondre et pose la question qui me brûle les lèvres.

S : Vous avez des nouvelles ?

J : Tout ce que je sais, c'est qu'elle est au bloc...

Au bloc ?! C'est plus grave que ce que je pensais. Je tombe presque sur mon siège et prend mon visage entre mes mains, en sanglotant. Une main se pose dans mon dos et fait de légers mouvements.

S : Je ne comprend pas, elle allait bien puis d'un coup...

J : Malheureusement, ce genre de choses arrivent sans prévenir... Vous n'avez personne qui peut venir vous tenir compagnie ?

J'essuie mes larmes.

S : Ma mère doit venir mais elle vit à San Fransisco donc je ne sais pas dans combien de temps, elle sera là !

J : Et sa famille ?

S : Tous en Angleterre...

J : Je vois ! Écoutez, mon service est terminé, je peux rester avec vous, si vous voulez...

Je laisse échapper un petit sourire. Elle est vraiment très gentille.

S : C'est très gentil mais je ne veux pas vous embêtez ! Vous devez sûrement avoir quelqu'un qui vous attend à la maison...

J : Un chat mais je pense qu'il peut se passer de moi encore quelques heures. Contrairement à vous, qui avez bien besoin de soutien.

L'infirmière m'offre un clin d'oeil et un magnifique sourire plein de tendresse.

S : Merci beaucoup...

J : Je vous en prie, mademoiselle Wolf.

Elle m'a reconnue et pourtant, elle ne me bombarde pas de question. Contrairement à d'autre qui se serait jeté sur l'occasion même au vu de la situation et je l'en remercie. J'ai de la chance d'être tombée sur elle.

L'horloge avance encore et je n'en peux plus d'attendre. Tout ça devient insoutenable. Je tourne en rond dans la petite pièce quand soudain je relève mon regard vers la porte d'entrée. Ma mère. Je fond en larmes et me jette dans ses bras.

C : Je suis là, ma chérie !

Après cette étreinte, ma mère me fait assoir. Je pose ma tête sur son épaule et profite de sa présence. Je suis plus détendue même si mon angoisse n'est pas très loin. Je suis épuisée par toutes mes crises de larmes, mes paupières sont tellement lourdes. Et grâce à ma mère, j'arrive à m'assoupir.